Violent violon.
Il est tôt. Levée trop tôt toute la semaine, donnez-moi la recette de la grasse matinée. Comme tous les samedis matin, l'idée de mon cours de violon de midi me pèse sur les épaules. J'avance peu. Beaucoup de travail. Puis j'ai du mal en rentrant après sept heures à me coller à mes exercices. Peut-être juste par respect pour mes voisins. Voilà trois semaines que je n'ai pas eu cours. Et le dernier cours s'est très mal passé. Je ne suis pas allée au suivant pour raison de clash avec Neb homme de moi* et mon prof n'a pas jugé utile de m'annoncer l'annulation du dernier, auquel je me suis pointée pour rien.
Notre dernier cours d'il y a trois semaines portait sur mes capacités à enregistrer ce qu'il me disait. En fait, il a commencé à s'énerver à cause d'un tout petit signe qui reliait deux notes sur ma partition. Et moi, j'ai eu le malheur de lui demander ce que ça signifiait. Et il m'a parlé comme à une gamine de six ans. Et j'ai pas trop apprécié. Parce que je ne l'avais jamais vu de ma vie ce petit signe. D'ailleurs, ça fait longtemps que ça dure. Mais jusqu'à maintenant, je me disais que c'était forcément de ma faute, parce que sans doute, je ne travaillais pas assez chez moi.
Puis je me suis imaginée, avec une gamine de six ans, qui essaye bien sagement d'apprendre à lire. Lui coller sous le nez une jolie phrase pleine de lettres et de mots. Et lui dire "Allez ma grande, lis !"... Puis la traiter de blonde parce qu'elle n'y arrive pas.
Certes, je n'ai pas six ans (bien que lui semble disposé à bien vouloir le croire), et il ne s'agit pas de cours de français ... mais la pédagogie doit bien occuper une petite place là-dedans non ? Je ne suis pas née avec la maîtrise du solfège en moi, qui coule dans mes veines, ce n'est pas inné ces choses là, si ? L'école où je me rends travaille avec des méthodes inductives, mais il devrait y avoir un minimum quand même...
Alors j'hésite à continuer, avec lui en tous cas. Le courant ne passe pas, et ceux qui me connaissent savent que c'est une phrase qui résonne rarement dans ma bouche (il n'y avait guère que Tête de Briques qui y avait droit). Alors continuer à perdre mon temps et mon argent pour me faire traiter de gosse... A réfléchir sérieusement.
* si si, toujours homme de moi, n'en déplaise à ceux qui attendent un changement de ton.