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Diane Groseille
29 octobre 2008

La claque.

Chaque fois ça me fait pareil. J'ai beau le savoir à l'avance, m'y préparer mentalement, me dire que ça va aller, que je suis grande maintenant, que je ne dois plus avoir peur, que ça ne me fera plus rien.

Chaque fois ça me fait pareil. Une grande claque dans ma gueule. Un coup de barre en fer dans les tibias. L'impression que tout s'écroule, qu'on a tout changé et que je ne pourrai jamais m'en sortir.

Chaque fois ça me fait pareil. Envie de dormir, de rester sous la couette, de ne me réveiller que dans très très longtemps, quand tout ça sera fini.

Chaque fois, ça me fait pareil. Le changement d'heure, je ne m'y fais pas !

arbre_de_nuit
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25 octobre 2008

Tranchant.

Une dame d'une quarantaine d'années, ce matin, à la caisse d'un grand supermarché de ma ville. Elle semble énervée. Elle enchaine des mouvements secs. Elle grommelle d'abord puis très rapidement, ses mots deviennent clairs pour toutes les personnes autour d'elle. "Mais quelle conne, mais c'est pas possible d'être conne à ce point, mais tu le fais exprès ma parole, pauvre conne ! Nan, mais j'te jure..." Et de continuer, tout en rangeant ses courses dans ses sacs. Elle s'adresse tout naturellement à sa fille, rouge de honte, qui baisse les yeux à ses côtés. Une heure après, je suis toujours outrée par ces mots, qui semblaient vides de sens pour la mère et qui paraissaient des couteaux aiguisés pour la fille. Je suis choquée par l'impact de tels mots dans ce lieu, par les regards des gens autour de moi qui comme moi, ont assisté à la scène, pétrifiés. Comment est-il possible d'avoir tant de mépris pour ses propres enfants ?

cordages
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20 octobre 2008

Courant d'air.

14 octobre 2008

Trop tôt.

Il y a tous ces messages qui sont enregistrés dans mes brouillons.
Il y a des mots qui voudraient bien mais qui trouvent pas le temps.
Il y a Audrey et sa mauvaise nouvelle qui a été assez courageuse, pour dire "non, pas comme ça"
Il y a les cours de théâtre qui ont commencé.
Il y a les arbres en feu qui ne bruleront bientôt plus.
Il y a ces journées douces où la lumière se fait caressante, bienveillante et vous chauffe le dos.
Il y a ces quelques minutes seulement avant le top départ de ma journée folle.
Il y a le miracle du week-end le mardi soir.
Il y aura cette journée à Nancy et toutes les autres possibilités.
Il y a enfin un peu de repos.
Il y a au final une année qui semble plus facile, malgré les urgences, l'ensemble est mieux géré.

2 octobre 2008

Instants tannés.

Je suis pourtant heureuse. J'arrive à vivre avec ça. Je continue à avancer d'un pas décidé. Je donne du volume à ma vie, quand même. Je ne me laisse pas écraser.

chou_romanesco2

Début de semaine. Il est 17h26, je suis sur une voie rapide à 110 km/h. J'écoute Europe 1, sans écouter vraiment, Ruquier et sa bande expliquent que nos prénoms auraient une influence sur nos comportements, sur nos choix. Une truffe est en train de développer en disant qu'une fille qui s'appelle Clara par exemple aimera les crevettes et les cornichons parce que ça commence par la même lettre que son prénom. Je suis précisément en train de me dire que c'est complètement crétin quand je vois un camion devant moi, il arrive sur la voie opposée, de l'autre côté de la rambarde de sécurité : sa bâche bleue se détache et l'ensemble du contenu qui était maintenu en-dessous s'envole, des cartons, des palettes, des choses que je ne parviens pas à identifier, qui viennent s'échouer sur ma voie, à quelques mètres de ma voiture lancée à vive allure. J'ai juste le temps de me dire que tout ce fatras posé sur ma route a la taille de plusieurs êtres humains alignés, comme pour empêcher un ballon de rentrer dans un but. Il me faut faire un écart et je suis pourtant cernée. Coup de frein, la voiture à ma gauche passe en se faufilant sur la bande d'arrêt d'urgence et j'ai juste le temps, toujours à vive allure de la suivre. Essoufflée comme si j'étais le buteur qui avait couru depuis l'autre bout du terrain, je coupe la radio, je respire et je profite du paysage.

Plus tard dans la soirée... Je suis assise dans leur cuisine. Le gros chat roux est installé sur le coin de la table et nous regarde travailler, les yeux mi-clos. Nicolas, sous la lumière artificielle du plafonnier rature nerveusement pour la troisième fois la réponse sur sa feuille et me regarde avec ses sourcils froncés comme si c'était de ma faute. Il n'entend pas, bien sur, l'entrée fracassante de son père qui claque la porte derrière lui, semble jeter ses affaires dans le couloir et court à l'autre bout de l'appartement. Par contre moi, j'entends son père saluer les deux chats venus à sa rencontre, complètement gaga. Je constate aussi que le père qui nous entend pourtant dans la cuisine ne juge pas utile de venir saluer son fils.

Puis il y a ce jeudi matin, et cette journée qui a suivi. Les rêves de la nuit avaient été si forts que je n'arrivais plus à les dissocier de la réalité. Je dors trop, je dors bien. Alors que je vis trop vite et que je passe un peu à côte de moi-même. Il y avait de la tendresse ce jour-là dans les heures qui ont filé avant que je ne réalise qu'elle n'était qu'une vapeur de rêve.

Un autre jour, cette femme au téléphone, quelques minutes seulement. Elle a trouvé mes coordonnées sur le net et vient de monter une boîte de correction et de relecture. J'aime entendre sa voie/voix de l'autre bout de la France. J'aime l'idée que les quelques mots échangés l'aideront peut-être, donneront forme à ses projets.

Aujourd'hui, grand soleil froid et lointain. Les journées raccourcissent trop vite. Elles ne sont déjà que des parenthèses lumineuses. Il faut en profiter. Ça sent déjà la soupe de légumes et les clémentines. Nous sommes allés marcher dans les vignes jaunes. Il va falloir que je n'attende pas ce soir pour corriger les paquets de copies qui me restent...

agrumes_jaunes

J'ai envie d'expliquer tout le reste. Tout ce qui n'est pas dit et qui donne de l'abstraction à mes lignes, qui apparaît pourtant en transparence. Mais ces mots ne trouvent pas encore leur place. Ils viendront.

lueur_bleue

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