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Diane Groseille
27 novembre 2009

Game over.

Assez joué. Voilà des semaines que cette histoire traine. Une espèce de jeu sournois, un labyrinthe dans lequel j'avançais en aveugle .  Les obstacles qui se dressaient devant moi, entre lui et moi, alors que tout semblait facile. De l'indifférence au départ, puis de l'amusement et au final peut-être déjà des bribes d'attachement. Les éléments de compréhension ne sont arrivés qu'au goutte-à-goutte.

Je n'étais pas prête pour tout ça, pas assez solide, pas assez stable. J'aurais pu tomber si cela avait dû devenir plus sérieux. Je ne voulais rien de sérieux, je ne voulais pas être bousculée. Mais je me suis prise au jeu : la séduction, la tendresse, l'attente.

Je me sens soulagée aujourd'hui. J'ai pu dire hier soir ce que j'avais sur le cœur. Même si cela reste confus et absurde, j'ai su trouver les mots. Ceux qui mettent fin à cette mascarade. Ceux qui me libèrent de lui. La balle est dans son camp et je n'attends plus qu'elle revienne à moi. Je suis fière de moi, car j'ai été sincère et j'ai trouvé l'exactitude pour transmettre mes impressions. Lui n'avait pas su être clair et depuis le début, il y avait ces zones d'ombre. Je les ai toutes gommées et j'ai mis fin à la partie. Une partie qui ne menait de toute façon à rien, perdue avant d'être commencée.

Il me reste à prendre de la distance avec d'autres pour ne pas reproduire le même schéma. Il est trop tôt et tout cela n'est qu'une mise en scène, une mise en abyme, certes rassurante et flatteuse pour moi, mais inutile et parois même dangereuse.

***

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21 novembre 2009

Comme un chat.

Minuit.
La table d'une brasserie bruyante.
Lui en face de moi.
Il me tient la main.
Ses yeux pétillent.
Nous ne devrions pas être là.
Nous transgressons des règles.
Il me dit : "tu as les yeux verts !".

Je souris.

Quatre jours plus tôt,
deux tables plus loin,
un autre garçon m'avait dit :
"tiens, tu as les yeux verts !"

arc_en_ciel_d_eau

***

19 novembre 2009

Zombies.

Peu de sommeil les derniers temps. Je repense à la marmotte que j'étais l'an passé. Je me couchais parfois dès mon retour du boulot pour ne me réveiller que le lendemain matin, toute pâteuse. Cette année, je ne suis pas fatiguée, je suis portée par une énergie inconnue. Par contre, mes nuits sont toujours si agitées. Les antidépresseurs me collent des sueurs froides impressionnantes. Je me réveille en sursaut, trempée jusqu'à l'os et glacée.

Cette nuit, j'ai évolué dans un monde étrange. J'étais accompagnée de nombreuses personnes dont je me sentais proche et responsable. Nous étions obligés de fuir et de nous méfier de nous-même. Je ne sais pas pourquoi, mais certains d'entre nous pouvaient devenir des dangers pour les autres et nous étions alors obligés de les abandonner. C'était la nuit. Je me souviens avoir couru, être passée de maison en maison, avoir sauté du haut de balcons, prise de vertiges douloureux, même en rêve, m'être heurtée à des portes closes. Je me souviens également de la peur, si réelle.

Ce matin, j'ai tapé sur mon réveil lorsqu'il a sonné, sans m'en rendre compte je l'avais éteint. Je me suis rendormie. J'ai tout de même su être à l'heure et sans même paniquer. Pas besoin de sauter de mon balcon.

L'autre jour, j'ai rêvé qu'on me coupait les cheveux. Et cette idée m'avait paniqué bien plus encore que l'idée de fuir.

cheveux_longs

***

19 novembre 2009

Checkpoint.

Je vais vraiment mieux. Aujourd'hui, je peux l'affirmer. J'arrive à relativiser. Je comprends mieux ce qui a pu se passer, même si j'ai encore beaucoup de mal à me l'expliquer, à mettre des mots dessus. Physiquement également, je me suis rétablie. Stabilité. j'ai moins peur, même si les vieux démons sont toujours là. J'ai repris une certaine confiance en moi. Je me questionne par contre très souvent sur la valeur de ce bien être : réalité ou masque chimique ? Je me revois assise il y a une semaine en face de mon médecin alors que je l'interrogeais sur les parts de force et d'illusion de mon état : "impossible de le savoir pour le moment, et d'ailleurs, on ne veut pas le savoir". Je poursuivrai le traitement jusqu'au printemps, m'a-t-il dit. Je n'ai toujours pas rencontré le psy qu'il m'avait conseillé, rendez-vous très difficile à obtenir. Il me dit que c'est un signe de sérieux, de professionnalisme, c'est quelqu'un qui s'engage auprès de ses patients. Je ne suis de toute façon pas impatiente de le rencontrer, je n'en ressens pas le besoin et je suis même gênée à l'idée de devoir lui déballer ma vie. A vrai dire, j'en aurais sans doute eu besoin cet été, alors que j'étais envahie par tant de doutes. Aujourd'hui, alors que je me sens mieux, je ne vois pas ce que je vais pouvoir lui dire et comment tout cela pourrait s'articuler.

Ma vie avance alors que je la voyais au point mort il y a quelques mois à peine.

Les choses semblent évoluer avec Neb. J'avais mis des distances pendant plusieurs semaines pour y voir plus clair. Aujourd'hui, mes sentiments pour lui semblent moins confus. Je vois de façon plus claire ce que nous avons vécu, je comprends mieux les liens qui ont pu nous unir jusqu'au bout, malgré tant de tensions. Je ME comprends mieux au travers de cette histoire. Il aura fallu du temps. Et pour lui tout semble encore abstrait. Je crois qu'il a toujours des sentiments pour moi. Je crois qu'il sait avoir gâché beaucoup de choses. J'espère sincèrement qu'il réussira à se reconstruire. Je tiens beaucoup à lui et je voudrais le (sa)voir heureux.

De mon côté, je construis. Les projets que je jugeais bien trop ambitieux il y a quelques semaines encore sont en train de prendre forme. En particulier mon association d'impro. J'en suis très fière. Je ne pensais pas être ainsi suivie et soutenue dans l'élaboration de cet atelier. Aujourd'hui, nous sommes une vingtaine, motivés et prêts à affronter d'autres équipes. Tout cela pourra prendre des formes très différentes et ça me laisse une liberté de mouvement par rapport aux années passées : je ne suis plus salariée mais présidente ! Les relations au sein du groupe se renforcent de semaine en semaine.

Autre point qui m'a fait peur tout l'été : ma situation professionnelle.  Javais tout vu s'écrouler en juin lorsqu'on m'avait appris que j'aurais nettement moins d'heures. Ma situation de vacataire qui ne présentait jusqu'alors que des avantages montrait son vrai visage. Je craignais cette année de rencontrer de vraies difficultés financières. J'ai commencé l'année avec très peu d'heures de cours et une motivation ras des pâquerettes. Puis j'ai su il y a quelques semaines que j'allais créer cette année des supports pédagogiques pour un site de soutien scolaire sur internet. Et hier, j'ai eu un entretien qui s'avère concluant pour de nouvelles interventions dans un autre centre de formation. Seul point noir au tableau : je vais avoir de très nombreuses heures et je ne sais pas comment je vais pouvoir gérer mon Lucien dans de telles conditions, cela va demander une certaine organisation.

Puis il y a mon rapport aux autres qui a considérablement évolué : j'échange, je partage, je ris, j'écoute, je me positionne sans plus de peur de ce qu'on va penser de moi, j'affirme, je m'oppose, je donne, je crois, je fais confiance, je rassure, je soutiens, je séduis, j'aide, j'accepte. Je prends du plaisir à être avec certaines personnes, je savoure les instants passés avec les gens qui m'entourent : mes élèves, ma famille, mes amis... De nouveaux liens se sont tissés : certains qui me semblent pouvoir devenir très forts, d'autres dont je dois apprendre à me méfier. Certaines personnes, je le sais, cherchent à jouer, et la petite crétine fragile que je suis en ce moment est la proie idéale pour qui veut s'amuser à manipuler. La séduction est là, omniprésente avec certaines personnes. Je reste prudente même si j'ai parfois l'impression de jouer avec le feu (il faudra que je mette des mots plus concrets sur cette situation particulière, mais cela reste délicat pour le moment).

Mes relations avec ma famille me semblent également de plus en plus fortes. Les difficultés estivales nous ont rapprochés, même si mon frère et ma sœur n'étaient pas là à ce moment là. Je sens qu'on se considère responsable de moi, qu'on s'inquiète, et j'essaye de me montrer forte et à la hauteur  pour ne pas les décevoir. Ma sœur a déménagé il y a deux semaines. Elle vit maintenant en plein cœur de la ville dans laquelle je travaille, dans un petit appartement tout douillet. Cela représente un pied à terre pour moi, la possibilité de trouver du réconfort sur une journée de boulot qui tire en longueur, le moyen également d'éviter certains trajets parfois inutiles. J'ai d'ailleurs dormi chez elle cette nuit.

J'ai retrouvé l'écriture aussi. Celle spontanée, impulsive. Celle qui fait du bien, qui fait sourire. Celle qui illumine et qui dynamise. Les listes, les petits mots, les gribouillages sur des coins de serviettes en papier, les petits mots dans l'agenda...

Et somme toute, j'ai la patate. Des envies de faire la fête, de profiter de chaque instant. Je dors peu, je mange par phases : glouton ou moineau. Je m'écoute. Il était temps !

17 novembre 2009

Les blessures.

C'est un truc que tu ne voulais pas. Tu voulais te protéger parce que les blessures sont encore là. Tu avais ton armure pourtant. Tu ne voulais pas que ça puisse arriver. Puis un jour, tu pensais être assez forte, rétablie, tu t'es dit alors "pourquoi ne pas jouer ?" Et très vite, les vieilles douleurs sont ressorties. Tu as commencé à trembler, à attendre, à espérer. Pour le moment, simplement un rappel. C'est pas grand chose mais ça peut faire bien mal. Souviens-toi. Tu ne te méfies jamais assez.

w71

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16 novembre 2009

Pic & pic & colagram !

Il y a deux jours, passage rapide dans un supermarché. Rapide, car je suis attendue et déjà très en retard. J'ai trois articles lorsque j'arrive à la caisse : une bouteille de crémant d'Alsace, un pain de campagne et une boîte de 24 préservatifs. Devant moi, une fille de mon âge accompagnée d'un homme plus âgé qui pourrait être son père. Ils rient en déversant sur la tapis des tonnes de courses, j'ai l'impression que leur chariot n'a pas de fond.  Je patiente et lorsque vient mon tour, Je pose mes achats sur le tapis. Derrière moi, un homme arrive. Il pose la petite barre censée séparer nos achats sur le tapis, semble inspecter ce qui s'y trouve et me regarde droit dans les yeux. Il dit "je passerai bien les deux prochaines heures avec vous". Et moi de rougir sans trouver un mot à dire.

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1 novembre 2009

En manque.

Voilà des mois que je vis sans lui. Au début, je me disais que je pourrai m'en passer, que je finirais par l'oublier. J'ai fait le deuil du plaisir qu'il avait pu me procurer. J'étais si perdue que je n'y pensais plus. Puis avec le temps, la frustration est née : le manque, l'absence se faisaient trop lourds.

Partout, tout le temps, je pensais à lui. Une image, une luminosité, un instant me rappelaient le vide qu'il avait laissé dans ma vie.  Plus possible de m'étourdir auprès de lui, de prendre du plaisir grâce à lui. Et il ne me restait que le souvenir du bonheur que ç'avait été de poser mes doigts sur lui, avec un résultat toujours plaisant, voire parfois spectaculaire.

J'ai eu envie de le retrouver. Une ou deux fois, par hasard, j'en ai eu l'occasion très brièvement. Ce n'était qu'une joie de courte durée, gâchée par l'idée trop présente qu'il allait bientôt à nouveau me quitter. J'ai su trouver, de façon éphémère, le plaisir auprès d'autres que lui. Mais ce n'était jamais pareil. La complicité que nous avions ne saurait être effacée ou remplacée par d'autres.

Le désir est toujours là. Voilà des mois que je n'ai plus d'appareil photo.

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