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Diane Groseille
7 septembre 2009

Vingt huit jours plus tard.

Une nouvelle rentrée. Très différente des précédentes. Je suis faible, je me sens vulnérable. J'attaque cette année sans savoir un instant où je vais, comment les choses vont évoluer. J'ai rencontré les premières classes, de nombreuses autres arrivent encore. J'ai du mal à trouver mes repères, les automatismes des années passées semblent s'être dilués dans ces derniers mois.

Je prends des médicaments depuis quelques semaines. Dans un premier temps, les contours de ma vie sont devenus flous. Les anxiolytiques me faisaient dormir et gommaient ma réalité. Une espèce de brouillard froid. J'ai très vite cessé de les prendre, tenant à ma lucidité. Quant aux antidépresseurs, on dit volontiers qu'ils représentent une béquille, et j'ai en effet cette impression. Je ne me sens ni heureuse ni triste, mais au moins stable. Ils ont neutralisé mes idées noires en levant le lourd voile de tristesse qui pesait sur moi. J'ai l'impression de pouvoir avancer à nouveau, sans parler encore de construire ou de connaitre la destination, mais j'arrive à me lever le matin, à me concentrer sur un film, à envisager une sortie, à croire pendant une minute que tout ira peut-être mieux bientôt.

Beaucoup de personnes autour de moi ont critiqué mon choix de me tourner vers les médicaments. Je dois dire que ce n'est pas un choix. Il n'y avait pas d'autres possibilités. Aucune alternative. J'étais en danger. Les mots semblent forts mais j'ai eu très peur de l'état dans lequel j'étais. Ce fut très dur pour moi de me rendre chez un médecin et de reconnaître mon incapacité à m'en sortir. Je suis fière, je veux donner l'image de quelqu'un de fort, de solide. Et là... Échec. Faiblesse. Déchéance. Je n'avais jamais connu ça.

Aujourd'hui, je ne remonte pas la pente. J'ai juste arrêté de descendre. Je m'habitue doucement à ma nouvelle vie. Sans Neb. Pourtant je vis dans l'appartement qui nous a unis. Je sors peu, je m'entoure de personnes de confiance, celles que j'aime depuis longtemps et que je sais être fiables, fortes et bienveillantes pour moi. Je ne me frotte pas encore aux "autres". La vie me fait peur. Je reste dans mon cocon douillet et sécurisant, avec mon chien, mes habitudes, ma tranquillité. Je panse mes blessures. Je pense moins. Je me recroqueville sur les tout petits trésors que j'arrive encore à trouver au fond de moi-même.

***

PS : le message a été écrit le 7 septembre. Je ne le poste qu'aujourd'hui car mon ordinateur n'a plus voulu s'allumer pendant une semaine.

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