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Diane Groseille
11 janvier 2010

2010.

ruban_dor_

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2 janvier 2010

Connexions bienveillantes.

La machine ralentit. Tout doucement. Je réalise que j'ai été prise dans un tourbillon. Très agréable pour une fois, plein de paillettes, de sourires, de tendresse, de chaleur et de surprises. Le temps est élastique et j'ai su trouver la place pour tant de nouvelles choses alors que j'avais l'impression de saturer avant. Je voulais sans arrêt cloisonner, anticiper et ça ne me permettait plus de vivre chaque instant. Tout semble plus facile aujourd'hui. Les dernières semaines ont été évidentes : pas d'accrochages, pas de contrariétés ou si peu. Je dis oui quand on me propose quelque chose sans trop réfléchir, sans plus anticiper. Toutes les portes restent ouvertes. J'ai l'impression de m'être (r)éveillée.

Mon premier semestre touche à sa fin, je m'en sors, malgré ce nouvel employeur qui me donne quinze heures hebdomadaires en plus. Les paquets de copies s'entassent et je suis obligée de solliciter la patience de mes étudiants et de certains employeurs aussi qui donnent des délais très courts pour les bulletins et les remises de notes. Heureusement, j'aime ce que je fais. En ce moment en particulier, alors que je retrouve une certaine confiance, je suis souvent emplie par cette sensation d'efficacité et d'utilité. Lorsque je les vois réfléchir, travailler, poser des questions.

Nam est parti mi décembre au bout du monde. Tout est passé si vite. Il m'a fait parvenir quelques mails , mais ce fut une parenthèse silencieuse. J'avoue que je n'en suis pas étonnée. L'exotisme du lieu et l'omniprésence de sa copine m'ont sans doute complètement effacée. Je pense souvent à son retour et je me questionne sur la teneur de notre relation à ce moment là. Il était si tendu avant son départ.

J'ai revu Neb souvent les derniers temps et je l'ai senti si perdu et si fragile. J'ai de la peine pour lui, je n'ai pas pu lui apporter le réconfort dont il aurait eu besoin, je n'ai pas pu être là. Ce n'est sans doute plus à moi de l'être. Pourtant, je me sens toujours responsable. Je crois et j'espère avoir fait pour lui tout ce que j'ai pu. Maintenant, il part rejoindre ses montagnes. Plus rien ne le rattache à ma région, il dit ne plus avoir sa place ici. Bien sur, il reviendra pour voir Lu et ses amis.

J'ai effectué la transition 2009-2010 chez mes parents. Ils sont partis en Italie et je me suis occupée de ma grand-mère. Comme cet été. Il a été doux de se retrouver dans ce cocon d'habitude si agité par la vie familiale, les rires. Là, il n'y a eu que moi et Lu. Le calme de cette grande maison vide. Ma grand-mère vit juste à côté. J'ai essayé de lui tenir compagnie, mais ses propos sont de plus en plus incohérents et elle ne parvient plus a suivre le fil d'une conversation. Parfois, je vois le vide dans ses yeux et j'imagine ces grands ciseaux dorés dans sa tête qui ont coupé le fil. Parfois, c'est arrivé et elle m'a simplement dit "ça y est, c'est de nouveau parti". Je me pose beaucoup de question sur la matérialisation des pensées, comment voit-elle les choses, que comprend elle encore. La vieillesse est quelque chose qui m'interroge : à la fois la difficulté de voir son corps et son esprit ralentir, mais également la perception de ces personnes par la société, si différentes dans d'autres cultures.

J'attaque cette nouvelle année sereine et positive. Cette date n'est que symbolique mais j'espère qu'avec elle se tourne définitivement la page grise de cette période si difficile. J'en ai bavé et je regarde maintenant tout cela avec beaucoup de questions. Comment ai-je pu me sentir si mal, si loin, comment n'ai je pas réussi à trouver les ficelles pour m'en sortir, où étaient passées ma détermination et ma force. Les épreuves n'ont pourtant pas été si dures. Là aussi, les mystères du cerveau me laissent sans voix.

***

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Diane Groseille
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