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Diane Groseille
28 juin 2014

Des lacs & des montagnes.

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28 juin 2014

De l'espoir.

Cette année, pour faire face à un emploi du temps fragile, j'ai accepté beaucoup d'heures de cours particuliers. Cela faisait longtemps que mes centres de formation me proposaient assez d'heures pour ne pas avoir besoin de compléter. J'ai donc retrouvé les derniers temps les joies du face à face, mais aussi le plaisir de l'analyse littéraire, la plupart de mes élèves préparant le bac français. Une demoiselle en particulier m'a émue cette année. Issue d'un quartier populaire non loin de chez moi, elle a fait des efforts de travail et de régularité comme j'en avais rarement observés. Méticuleuse et dotée d'un très bel esprit d'analyse, elle souffre en revanche de gros problèmes d'expression. Nous avons tout fait pour qu'elle soit prête malgré tout. Hier, elle passait son oral et m'envoyait en fin de journée ce message d'espoir :

"Je crois que m'en ai bien sortie, si j'aurais pas eu cours avec vous, je pense pas que j'aurais réussi".

Bon, ben, voilà... On va croiser les doigts maintenant...Et pour finir sur une réflexion autour de ce même bac français, je vous propose (si lecteurs ici il y a encore) l'intitulé de la dissertation :

"D'où provient, selon vous, l'émotion que l'on ressent à la lecture d'un texte poétique ? Vous répondrez à cette question en vous fondant sur les textes du corpus ainsi que sur les textes et oeuvres que vous avez étudiés et lus".

cerises

 

27 juin 2014

Une journée de puces.

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Deux jours sur un trottoir, pour y vendre des livres. Deux jours sous le soleil d'une grande ville, la poussière sèche soulevée par les passages lents, ni vraiment dedans (pas de murs, pas de toit), ni vraiment dehors (un espace limité par le bord de la route, les limites du stand, cette ligne de pavés). Une attente. De l'acheteur, du moment d'un repas pris sur un coin de table, de la prochaine pause pipi, de la fin. Mais aussi le temps qui s'étire, qui s'effiloche comme un tissu déchiré. Et au-dessus de nous le disque de l'église qui temporise. Alors, prendre le temps. Ouvrir un livre, parmi les milliers exposés ici. Toutes ces couvertures bien alignées qui cachent des univers de mots. Sous chaque dos cartonné se recroqueville une histoire, un effort, un monde. Alors parfois feuilleter, sans perdre de vue le stand et gloutonner juste quelques lignes, sorties de leur contexte, les laisser ensuite se fondre et se diluer dans une imagination qui pour une fois n'a pas besoin de se concentrer sur un cadre. Puis c'est ça, hors cadre, avec ce temps qui fait des fils, on a de la place. On regarde les gens aussi, on leur imagine une vie, une identité, des envies et leurs frustrations. On les voit jouer la comédie du dehors, celle qui impose une image. On peut prendre le temps de voir aussi comment ils sont vraiment, ces stries de lumière qui passe à travers le masque. On a envie de les dessiner, et d'ailleurs, on le fait, sur un petit bloc, papier trop fin. On capte le mouvement d'une jupe, un regard derrière d'épaisses lunettes, une barbiche, des bras croisés trop serrés. Ce sont tous des lecteurs, une espèce de communauté qui se reconnaît. Qu'il lise de la BD ou de l'esothérisme, qu'il soit bibliophile ou fan de Marc Levy, le lecteur partage quelque chose avec tous les autres lecteurs. Cet amour de l'objet, celui qu'on va ouvrir, renifler, caresser, celui qui nous fait des promesses... Il est en quête de la "bonne" promesse, de ce petit livre qui, pour quelques euros saura lui donner satisafaction. On discute aussi, on s'écoute, on commente, on chipote, on réfute, on concède, on rit. On attend. A la fin des deux jours, la peau tannée et les jambes crayeuses, on remet chaque univers non adopté dans un carton, jusqu'à la prochaine fois...

25 juin 2014

Petite soirée entre amis.

Tu te retrouves dans un jardin pour une petite fiesta. Tes amis sont là, des gens que tu aimes beaucoup et qui comptent pour toi. Tu retrouves aussi certaines personnes que tu n'as pas vues depuis dix ans. La soirée s'annonce joyeuse et animée : un apéro, des salades, une belle terrasse. Tu ris, tu bois, tu te régales. Tu évoques des souvenirs déjà évoqués cent fois, de ceux qui deviennent presque mythiques, il font partie de la légende. La nuit tombe et les conversation parfois t'échappent un peu, plusieurs personnes parlent en même temps et les fil de discussion se mélangent. Mais tu entends très bien ces paroles. "De toute façon, dans cette société, faut être arabe pour s'en sortir, eux ils ont droit à tout, nous rien ! Si ça ne tenait qu'à moi, la solution serait évidente...". Tu as bien entendu. Ce cliché mille fois entendu et déformé vient de trouver écho dans la bouche d'un proche. Et jamais tu n'aurais imaginé cela possible. Tu te dis que 25% des électeurs sur les Européennes ont choisi le FN, ça fait un sur 4 et vous êtes 5 autour de la table. Tu t'étais pourtant toujours dit que ces électeurs, tu ne pouvais pas les connaître, ce sont les autres, ceux qu'on ne voit pas. Lycéenne, tu t'es battue contre ces idées, tu as vécu avril 2001 et aujourd'hui encore, tu essayes de véhiculer autour de toi la tolérance et la réflexion. Et ce soir, ces idées sont assises à ta table...

apéro

24 juin 2014

Les Crados.

Message virtuel d'une vieille réac' à la jeunesse :

Lycéen, que tu sois fluo, plâtré, blond décoloré, coiffé/décoiffé, hipster ou autre, tu soignes ton style et tu penses que jeter tes détritus de bouffe (paquets de chips, canettes et autres boîtes de pizza) dans les buissons fait de toi un(e) rebelle glamour et chic. Saches qu'aux yeux de beaucoup, ce geste revient à faire caca en pleine rue ! Alors, sexy ?

jeune-herbe

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16 juin 2014

De ces jalousies qui renforcent.

Il y a quelques semaines, je refermais le livre de Maelys de Kerangal après l'avoir boulotté en quelques heures. Réparer les vivants. Une écriture dense, fluide, spontanée, familière, qui me laisse crispée et chargée d'ondes positives. Certains passages transmettent une tension si forte que les larmes gonflent dans la gorge. Je referme ce livre sur la route, entre Cannes et Colmar, dans une voiture lancée à vive allure sur les autoroutes suisses. Je suis contaminée par cette évidence de l'écriture. Sylvie Testud et Gamines m'avaient laissée il y a quelques années avec la même énergie. Contagion. De ces livres qu'on aimerait avoir écrits. Qui nous laissent jaloux. De ces pages si fluides qu'elles nous imprègnent les doigts de talent. J'ai voulu en savoir plus sur elle. Elle a 46 ans, je le découvre sur sa page wikipédia. Et en lisant ces quelques informations se dessine sur mon visage un sourire rassuré. "Ça va, il me reste dix ans pour en faire autant..."

***

"La rue est silencieuse, elle aussi, silencieuse et monochrome comme le reste du monde. La catastrophe s'est propagée sur les éléments, les lieux, les choses, un fléau, comme si tout se conformait à ce qui avait eu lieu ce matin, en arrière des falaises, la camionnette peinturlurée écrasée à pleine vitesse contre le poteau et ce jeune type propulsé tête la première sur le pare-brise, comme si le dehors avait absorbé l'impact de l'accident, en avait englouti les répliques, étouffé les dernières vibrations, comme si l'onde de choc avait diminué d'amplitude, étirée, affaiblie jusqu'à devenir une ligne plate, cette simple ligne qui filait dans l'espace se mêler à toutes les autres, rejoignait les milliards de milliards d'autres lignes qui formaient la violence du monde, cette pelote de tristesse et de ruines, et aussi loin que porte le regard, rien, ni touche de lumière, ni éclat de couleur vive, jaune d'or, rouge carmin, ni canson échappée d'une fenêtre ouverte, ni odeur de café, parfum de fleurs ou d'épices, rien, pas un enfant aux joues rouges courant après un ballon, pas un cri, pas un seul être vivant pris dans la continuité des jours, occupé aux actes simples, insignifiants, d'un matin d'hiver : rien ne vient injurier la détresse de Marianne, qui avance, tel un automate, la démarche mécanique et l'allure floue. En ce jour funeste."

clavier

12 juin 2014

Synesthésie.

La synesthésie (du grec syn, avec (union), et aesthesis, sensation) est un phénomène neurologique par lequel deux ou plusieurs sens sont associés.

Il y a quelques semaines, autour de la table garnie d'un restaurant exotique, un soir de semaine, il (ce même il dont il était question ici), me colle cette étiquette : "tu es synesthésique". Il a raison, et sans savoir le nommer, je le savais depuis toujours. Quelques exemples :

  • Depuis toute petite, dans ma tête, les prénoms ont des formes et des couleurs. La première fois que je m'en suis rendue compte, c'était en parlant d'une certaine Suzanne. Pour moi, ce prénom est orange et bouclé. Je peux l'affirmer avec évidence depuis que je sais parler. Je me souviens surtout de ma surprise en découvrant que les autres ne le voit pas.
  • La musique est colorée et peut avoir un goût. Je peux dire par exemple avec certitude que Where is my mind des Pixies est acidulé et que L'homme aux bras ballants de Tiersen est de plus en plus foncé et rouge.
  • Depuis que j'ai rencontré G., il y a plus de dix ans, je vois parfois des paysages en musique. Regarder des alignements de vignes en voiture me fait venir de la musique rythmée dans la tête.

Un jour, faut aussi que je parle de ma misophonie et plus sépcifiquement du fait que je pourrais égorger celui qui fait du bruit avec sa bouche...Mais sinon, je vais bien.


L'Homme aux bras ballants

6 juin 2014

Magali.

On se croise sur un pont, je les vois arriver de loin mais je ne reconnais leurs visages que l'orsqu'ils passent à mon niveau. C'est lui, c'est Jules, j'identifie ses traits tirés, ses joues creuses, je le trouve fatigué, vieilli. Il est accompagné de sa femme qui porte dans ses bras un enfant. Je me dis à ce moment là qu'elle ressemble à la vierge. Lui ne me regarde pas, je sais par contre qu'il m'a vue, qu'il veut éviter mon regard, des paroles, une conversation...

Plus tard, je suis assise à la petite table d'un salon de thé situé en sous-sol, elle est en face de moi, elle me parle, détendue. Je la trouve jolie alors que j'ai toujours connu son visage chiffonné de contrariété et d'inquiétude. Elle se confie, elle me dit tout ce que je n'ai jamais compris, sur sa volonté d'éloigner Jules de tous ceux qu'il a connus. Elle me dit aussi à quel point elle a peur de moi. Elle a l'air soulagée. Je sens la sincérité de ses paroles, ce qu'elle n'a jamais su me dire. Tout semble alors transparent, évident.

Au réveil, je pense avoir compris, je me dis que c'est simple, puis tout s'évapore. Je n'ai pas vu Jules depuis septembre 2006. Je ne sais plus qui il est. Et même en rêve, il refuse de me parler.

tasse-de-thé

***

 

4 juin 2014

La cabine.

Charlotte est amoureuse.

Ça remonte à quelques semaines. Une journée de septembre ensoleillée. Elle voulait prendre des nouvelles de son amie Clémence et s'était donc rendue à la cabine. Comme tout le monde, elle aurait pu se servir de son smartphone qui lui aurait permis de ne pas quitter sa chambre, mais à la maison, on lui avait refusé ce "caprice". A chaque fois qu'elle voulait entendre la voix de Clémence, elle sortait donc dans la rue, pas très loin, à quelques dizaines de mètres, et s'isolait dans la petite cabine vitrée, sans doute l'une des dernières de la ville à ne pas avoir été déboulonnée. Elle aimait ce petit habitacle en pleine ville, comme une bulle.

Puis un jour, sur le banc, de l'autre côté de la rue, alors que dans son oreille droite la voix de son amie se lamentait, elle l'a vu. Il était installé sur ce banc avec son ami en grande conversation. Bien sur, il ne l'a pas vue, il n'a même prêté aucune attention à sa présence. Mais depuis ce jour là, Charlotte fait tout pour sortir plus souvent encore, elle passe de longues heures dans la cabine et trouve de multiples sujets pour lancer son amie Clémence dans d'interminables conversations, ce qui lui laisse tout le loisir d'observer celui qui la fait vibrer. Parfois même, elle simule et n'appelle personne : elle mime simplement une conversation. Bien sur, il n'est pas toujours là, et c'est parfois un déchirement lorsqu'elle ne le trouve pas sur ce banc. Mais les jours où il est là, elle a l'impression que cela lui donne une énergie, une force pour affronter sa famille et ceux qui semblent ligués pour lui gâcher la vie. Elle voudrait trouver le courage de traverser la route et d'aller lui parler. Mais Charlotte est d'une timidité maladive. Et elle est tellement impressionnée par son charme qu'elle reste planquée dans sa cabine, de l'autre côté de la rue. 

Puis vient ce jour où elle prend son courage à deux mains. Elle a tout prémédité, elle s'est pomponnée et a réussi le matin même à obtenir l'autorisation de sortir en début d'après-midi pour téléphoner et aller se balader. Le repas de midi lui semble alors élastique, elle compte les minutes. On lui fait des remarques sur sa tenue, sur son maquillage, mais ça lui est égal. Vers deux heures, elle quitte la maison pour marcher calmement vers la cabine. Alors qu'arrive le coin de la rue, elle ferme les yeux pour se faire la surprise : il est là, assis au soleil, détendu et seul cette fois. L'occasion parfaite. Charlotte ne peut pas la laisser passer, il faut qu'elle aille lui parler. Et c'est donc de quelques mètres seulement qu'elle modifie son itinéraire habituel pour aller s'installer sur ce banc. En silence, elle observe la cabine juste de l'autre côté de la route dans laquelle elle ne rentrera pas aujourd'hui, puis ose enfin un "bonjour". Elle se sent tremblante, maladroite et idiote. Pourtant, naturellement, la conversation s'engage. Il s'appelle Pierre, il avoue vite avoir remarqué ses va et vient sur les jours précédents. Au début, il sourit mais ne tourne pas les yeux vers elle. Puis la conversation se tisse avec évidence et leurs regards se croisent, émus. Ils parlent d'eux, de leurs vies, de leurs familles, de leurs envies. L'heure tourne et quand Pierre se relève, les ombres s'étirent, il est déjà tard. Ils se séparent sans s'être touchés, avec la certitude de se revoir très vite.

C'est légère que Charlotte rejoint sa maison. Elle pousse la porte d'entrée et se dirige toute guillerette vers sa chambre. Elle reste bouche bée en y découvrant sa fille et ses trois petits-enfants venus ce dimanche lui rendre visite et sur le point de repartir après l'avoir attendue tout l'après-midi.

***

cabine

4 juin 2014

Le téléphone jaune.

Ou

Chronique d'une époque déconnectée.

téléphone

 

2000. Je travaille sur mon mémoire. A propos d'elle, entre autres. Postmodernisme et érotisme. Je cogite, je tourne les idées et les retourne. Je vis seule depuis peu. Dans mon grand loft au cinquième étage. J'ai une "vie de barreaux de chaise" comme dit alors ma mère. Je sors, je traine la nuit, dans des bars, dans des boîtes, avec des gens que je connais à peine, avec d'autres que je connais trop. Ensuite, je peux passer une semaine enfermée chez moi à travailler, à regarder la télé et à manger des coquillettes, à boire du café et à fumer. Je peux dormir toute la journée et travailler la nuit entière, sous la lumière crue de mon bureau. Les paramètres Espace/temps me bouleversent.

Dans mon appartement, il y a une poutre et sur cette poutre, j'ai fixé mon téléphone jaune. Mon seul téléphone. D'autres ont déjà à l'époque fait l'acquisition d'un "portable", entrant dans une révolution qui les dépasse déjà. Moi, je n'en veux pas. Lorsque je sors de chez moi, on ne peut plus me joindre. Je deviens un életron libre, coupé de toute connexion. C'est un choix, j'organise la vie autrement. C'était avant. C'est une équation que les moins de vingt ans ne peuvent pas comprendre.

Alors, parfois, lorsque j'attends un appel important, j'évite de sortir. Ou alors je sors vite. Je m'organise pour faire ce que j'ai à faire à l'extérieur le plus vite possible, mission commando. Et je rentre ventre à terre vérifier si on a appelé, si on a laissé un message.

Septembre. J'attends son appel. Ça fait trois jours que je n'ai pas bougé. Tout mon apparetment gravite autour du combiné jaune, il en devient le centre. L'idée même de prendre une douche et de ne pouvoir le décrocher s'il sonne me panique. Je me souviens que lorsqu'il m'appelle, sa voix est lointaine, éteinte, blanche. Il m'annonce qu'il viendra peut-être, je sais déjà, intimement, que tout basculera. Ce jour là, lorsque je raccorche le combiné sur son socle, un clic déclenche en moi une colère, une rage physique. Ce n'est pas à lui que j'en veux, c'est à moi, et à ce petit boitier jaune dont j'attendais tant. Je m'en veux d'avoir cru...

Un autre jour de cette même année. Le téléphone jaune sonne. Une voix de femme que je ne connais pas. Cest elle, l'auteur des écrits que je décortique depuis des mois. Elle me pose des questions, des dizaines. Je suis rongée par la timidité, l'émotion, l'incrédulité. Nous échangeons longuement et je lui promets de lui envoyer mon travail losrqu'il sera fini. Après avoir reposé le combiné jaune, des centaines d'autres questions me viennent. Jamais plus pourtant je n'entendrai le son de sa voix.

2000. Je commençais ma vie d'adulte. Quelques mois plus tard, je faisais l'acquisition d'un "portable" et internet entrait dans ce même petit appartement, me connectant à d'autres, à des personnes que je ne rencontrerai jamais. Aujourd'hui, je n'ai plus de téléphone fixe. Et je vis dans un monde dans lequel les gens téléphonent dans la rue, dans les trains, dans les supermarchés et choisissent le plus souvent de se "connecter" à d'autres lointains plutôt qu'à ceux qui sont juste à côté d'eux. Pour ma part, je résiste toujours, dans une moindre mesure, je refuse les tablettes et autres smartphones. Je choisis encore souvent de regarder les gens autour de moi, de croiser leur regard, quand ils veulent bien lever les yeux de leurs écrans.

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