Vitamine C.
De retour chez moi. Moi, de retour. J'ai un peu été une autre tout l'été et il a fallu se retrouver. Pas une autre fausse, simplement une moi-même que je ne connaissais pas et que je ne soupçonnais pas. Le retour s'est accompagné de tout un tas de sorties, de vadrouilles et de délires. Un atterrissage en douceur. Puis cette semaine, je suis restée chez moi, sortie si peu. Il a fallu ces quelques journées de solitude pour faire le point avant de rependre une année qui sera peut-être finalement très proche de la précédente. J'ai essayé de trouver d'autres employeurs, d'autres pistes de travail, mais mes demandes restent pour le moment sans réponses.
Autre piste, qui me semblait bloquée et qui ne l'était peut-être pas tant que ça. La question de fin juin, celle qui s'était soldée par une réponse négative, s'est reposée, sans que je ne m'y attende. Le week-end dernier, j'ai retrouvé des amis pour deux jours en montagne. Je savais qu'il serait là, mais je taisais cet espoir qui chuchotait. Je craignais simplement une gène. puisque nous ne nous étions pas vus depuis les mots. Finalement, la soirée a filé, tout était naturel et j'étais heureuse. Puis est arrivée l'heure où chacun est parti se coucher. Nous passions la nuit sur place, j'avais décidé de me faire une nuit seule à la belle, alors que les gars rejoignaient leurs douces couettes. Je suis partie chercher mes affaires restées dans ma voiture. A mon retour, il était seul et m'attendait, tous les autres ayant déserté les lieux pour une bonne nuit de sommeil. Le lendemain, une belle rando nous attendait. Lui, il était toujours là, et il voulait parler, à ma grande surprise, puisque pour moi, la porte avait été gentiment refermée. Les mots sont sortis aisément me semble-t-il, l'alcool ingurgité toute la soirée aidant. D'ailleurs, tout ce qui me reste de ces échanges est un peu confus. Je sais qu'il m'a prise dans ses bras, qu'il voulait en savoir plus sur moi, sur cette "déclaration". Impossible pour moi de traduire cela avec des mots précis, ça reste un patchwork d'impressions et de sensations. Nous nous sommes couchés des heures après, sans qu'une conclusion viennent mettre fin à cet échange.
Le lendemain, ce fut une des rando les plus dures de ma vie. J'en ai bavé, au propre comme au figuré. L'alcool de la veille, les quelques rares heures de sommeil, les clopes m'ont coupé le souffle. J'aurais aimé revenir sur les mots de la nuit, mais les circonstances ne le permettaient pas. Je suis donc rentrée éreintée dimanche soir avec des questions pour me ronger le ventre. J'ai su rester silencieuse jusqu'à lundi soir (quelle patience) et j'ai pondu un de mes traditionnels mails, de ceux qui viennent dire ce que je suis incapable d'articuler. Le mail est resté sans réponse jusqu'à ce matin et autant dire que j'ai passé une semaine à me torturer le cidoulot. A tourner en rond dans mon appart', à fumer et à danser, à commencer des activités que j'étais incapable de terminer, concentration impossible, à alterner colère, espoir et résignation. Puis finalement, une réponse qui n'en est pas une est arrivée ce matin. Il n'y a pas de "oui", pas de "non" et pas même de "peut-être". Il n'y a pas de "maintenant" et pas de "plus tard". Il baigne dans le doute, je ne parviens pas à savoir ce qui le perd à ce point et le savoir dans une telle situation me fait presque regretter d'avoir parlé. Pour moi, il n'y avait que deux options, question simple oblige. Il a réussi à se perdre entre les deux. Et me voilà moi aussi larguée. Je me dis qu'il faut que je me préserve de ça, que je n'ai pas envie de jouer, j'y ai déjà perdu quelques plumes l'automne dernier. Et j'ai passé l'âge de ce genre de triturage de cerveau. La balle est dans son camp et je ne dois pas attendre qu'elle revienne. Si facile à dire. A ce stade de questionnement, j'aurais préféré qu'il me dise "merde"...
To be continued... Ou pas.