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Diane Groseille
27 octobre 2009

Analepse.

Je me suis décidée hier a publier des messages écrits il y a plusieurs semaines,
durant mes journées très sombres...
Ils sont postés à la date où ils ont été écrits, tels qu'ils ont été écrits.
Je ne sais pas si c'est une bonne chose,
mais j'ai l'impression de m'en débarrasser en vous les livrant...

***

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26 octobre 2009

Le sourire de Mona Lisa.

Je suis assise devant eux : une dizaine d'élèves, de ceux avec lesquels j'aime vraiment travailler. Ils écrivent calmement, ils retranscrivent tout ce qui a été dit avant la pause, je les surveille car c'est un travail personnel. Je me sens sereine, j'ai cette impression du travail bien fait, d'avoir dit ce qu'il fallait dire, d'avoir fait comme il fallait. Il y a ma tasse de thé à ma droite et des stylos éparpillés sur la table. Je rêve, je m'égare un instant de la salle de cours, je respire dans ma tête, une grande bouffée d'air frais. Je ne sais pas où j'en suis exactement de mes pensées quand le regard d'un élève me rappelle à ma réalité. Je l'interroge sur la raison de cette insistance. Il me répond avec un sourire naïf "vous ressemblez  la Joconde !". Et tous les autres de lever la tête et de confirmer dans un brouhaha joyeux.

A mon tour d'afficher un sourire naïf... Énigmatique diront certains...

Mona_Lisa

***

19 octobre 2009

Comme sa bouche est immense quand elle sourit.

Il fait froid.

J'ai trainé mes pieds dans les feuilles mortes, dorées et rousses, qui se soulèvent dans l'air frais.
J'ai remis le chauffage et cette odeur douçâtre de poussière brûlée a empli mon appartement.
J'ai mangé les premières clémentines, les premiers pains d'épices, les premières soupes du dimanche soir.
J'ai ressorti mon manteau et j'ai pris du plaisir à blottir mon nez dans son col lorsqu'il y avait un vent mordant.
J'ai repris l'habitude de fermer les volets la nuit, à la recherche d'une chaleur intérieure, d'un nid douillet, tout de couvertures et de bouillottes.
J'ai cueilli mes dernières tomates sur le balcon, pas encore tout à fait rouges et je les ai posées sur le bord de la fenêtre de la cuisine pour qu'elles s'y réchauffent et rougissent.

Je vais bien.

J'ai retrouvé une sérénité que je pensais perdue. A tout jamais. Je n'imaginais pas que c'était possible. je reviens de loin. Je reconstruis tout ce qui a été cassé. Petit morceau par petit morceau. En prenant tout mon temps, calmement. Il y a de nouvelles choses dans ma vie. Pour beaucoup positives. Il faudra que je prenne le temps d'en parler : l'association, ce nouveau travail qui vient compléter à merveille mon emploi du temps, mon corps qui a tellement changé et avec lequel je me réconcilie...

J'avance. Je remonte. J'espère comme je le disais plus tôt que ce n'est pas artificiel.

6 octobre 2009

Artificiel.

Je vais mieux. Je le chuchote car j'ai peur que le dire trop fort ne fasse vaciller cette stabilité qui semble revenue. J'ai peur aussi que tout ça ne soit pas moi-même, mais les simples réactions chimiques que les médicaments provoquent sur mon cerveau. Pourtant je recommence à m'entendre avec celle que je deviens. Alors, je me dis que sans doute, je n'étais pas moi-même avant. J'ai tellement peur que cette force qui gonfle lentement à l'intérieur de moi ne soit qu'un leurre.

J'ai laissé filer les deux saisons que je préfère, enfermée à l'intérieur de ma tête. Je n'ai pas vu l'herbe vert tendre du mois d'avril, les cerisiers  et les magnolias en fleurs. Je n'ai pas vu la lumière des journées les plus longues de l'année, j'étais alors plongée dans l'obscurité. J'ai l'impression maintenant que ces deux saisons ont duré une éternité. Et en même temps ce n'est qu'une longue parenthèse creuse. Du temps gâché.

Mais j'essaye de rattraper ce qui a été perdu. Je sais à nouveau sortir de mon cocon. Et pas seulement pour aller travailler. Je sais m'investir auprès des gens qui m 'entourent, les écouter, me détacher de moi-même. Je sais à nouveau donner et recevoir. Je sais oublier les angoisses de la veille, celles qui me rongeaient. Je sais même sourire et rire parfois.

Puis dans cette tempête, j'ai aussi perdu des choses auxquelles je ne tenais pas. Les angoisses liées à Neb, celles qu'il me transmettait sans le vouloir. Et quelques lourds kilos qui en s'envolant ont affiné très nettement ma silhouette. Je me sens plus légère.

Et j'ai des centaines de mots, d'histoires qui naissent à nouveau derrière mes yeux clos et que je ne vais pas tarder à coucher ici.

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Diane Groseille
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