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Diane Groseille
30 novembre 2008

De la vitesse à laquelle passent les jours de repos.

Pour la faire courte : cinq jours de repos viennent de me filer entre les doigts. J'en ai profité pour :

  • faire réviser ma voiture et lui coller quatre pneus neufs
  • aller chez le coiffeur
  • me prendre une belle cuite jeudi soir et en subir la terrible gueule de bois qui a suivi vendredi
  • faire la fiesta avec ma sœur, the Pooh et son homme tout le week-end
  • ranger mon linge qui s'était amoncelé en une pyramide instable occupant toute une table
  • faire mon premier baeckeoffe, un délice (il y a aussi eu des sushi et des bricks exceptionnels)
  • prendre soin de moi, me reposer, faire des siestes, m'occuper de Lucien
  • passer voir mes parents
  • voter puisque ma ville a réorganisé les élections municipales

Par contre, pas une copie corrigée, rien fait pour les cours, pas avancé. Demain, c'est reparti pour une semaine de cours bien remplie...

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22 novembre 2008

Le Prince charmant est mort.

Je parlais déjà d'elle il y a trois ans.
Elle est revenue, notre ridicule Bridget Jones à la française !
C'était tellement pathétique que Mélanie Doutey n'a pas voulu continuer à se décrédibiliser...
Pitié, épargnez nous tant de clichés !

22 novembre 2008

It would be easy.

Deux jours seule. Neb est parti tôt ce matin dans ces lointaines montagnes pour y festoyer avec de vieux amis, soirée nostalgie qu'ils disent ! Quand j'ai su qu'il allait partir, je me suis dit que ce serait l'occasion de passer du temps avec ma sœur, ou avec mes parents, mais finalement, je reste seule et ça me fait du bien. J'avais besoin de tranquillité et de repos et ce serait presque parfait si la voisine du dessous n'avait pas décidé de faire un nettoyage de printemps... Ou peut-être qu'elle déménage... En tout cas, elle déplace des meubles depuis trois bonnes heures.

Quoi qu'il en soit, Lu et moi nous retrouvons ici, dans un cocon bien chaud. Et il nous en faudra plus pour nous gâcher la journée.  Dehors les flocons tourbillonnent depuis le lever du jour. Et même s'ils ne tiennent pas au sol, ça n'a aucune importance, je suis au quatrième étage, la tête dans les nuages, je ne m'en rends pas compte.  Parachute de Coldplay me replonge dans mon loft d'étudiante, il y a des années, dans ces nuits d'écriture sans fin. L'écriture me démange aujourd'hui, j'ai déjà fait glisser de longues lignes.

Je prends le temps de réfléchir. Je pense à tout ce que m'apportent mes élèves les derniers temps. Je pense à toute cette motivation qui m'agite, qui me donne envie de me lever le matin. Je pense à cette sensation si légère et agréable à la fin de chaque journée. Et même si la femme que je suis s'efface les dernières semaines derrière l'enseignante, j'ai au moins ça, cette force qui me guide. Souvent, elle est là en transparence dans mes journées et parfois comme un éclat de soleil derrière un nuage, comme une évidence. Tout cet optimisme est sans doute dû à la semaine merveilleuse qui m'attend : elle se réduit à deux matinées de cours et mon atelier théâtre. C'est suffisamment exceptionnel pour me rendre joviale !

Demain, Lu et moi partirons pour quelques heures en forêt. Besoin d'air, de savoir qu'il y a encore de la lumière, même si déjà il fait nuit et qu'il n'est que cinq heures et demi. 

***

corback

PS. : Je tenais aussi à préciser que j'adore les blogs BD, mais que c'est juste chiant à mourir de les voir se transformer quand ces messieurs-dames prennent la grosse tête et ne nous parlent plus que de leurs nouveaux concepts marketing et de tous les gadgets qu'ils ont à nous refourguer. Un blog reste un blog non ?

20 novembre 2008

Jingle bells.

Passer à côté de soi-même et se regarder, presque admirative. Être à l'extérieur plus qu'à l'intérieur. Rentrer essoufflée et fière du travail accompli, des savoirs et des compétences transmis. Lutter pour garder les yeux ouverts sur le trajet, toujours le même, avec en plus maintenant, la difficulté de la nuit. Écouter de la musique, des morceaux en boucle qui résonneront dans quelques mois comme ceux de cette période, de ces jours qui manquent de lumière.

***

L'autre jour, j'ai vu sur la ligne de la Forêt Noire cette lumière rose orangé si particulière. Il était sept heures du matin, je roulais vers  une journée de dix heures de travail. J'aurais aimé attendre le soleil qui allait briller franchement, mais je n'ai pas pu. Et quand j'ai fait le même chemin dans l'autre sens le soir, j'ai profité de la même lumière indirecte au-dessus de la ligne des Vosges. Cette journée était la première sans la lumière du jour. La première d'une longue série qui va nous mener jusqu'au mois de mars. Heureusement ponctuée de pauses, de repos, de dimanches en forêt, de samedis sous la neige. Curieusement, cette année, ça me perturbe moins. Je me respecte, je n'essaye pas de lutter contre ce sommeil si naturel, instinctif qui accompagne cette période. Je fais mon maximum pour m'y sentir bien, pour ne pas me "contrarier".

***

Sourire, partager, faire de son mieux. Dormir, préparer une soupe de légumes, du bon pain, faire une sieste. Corriger des copies, encore et encore : l'encre rouge et fluide comme du sang qui file sur les marges. Trouver les bons mots, ceux qui sauront être efficaces, ceux dont ils se souviendront. Faire des listes, pour ne pas oublier, s'organiser, feuilleter plusieurs fois par jour mon agenda, sentir sous mes doigts son cuir boursoufflé et rassurant, l'écouter me dire ce qui va suivre, plus tard, demain, que ça ira, que même si c'est long, j'y arriverai. Me faire des salades de fruits et les savourer en dix minutes à midi, comme autant de bonne conscience et de vitamine C.

***

Mon frère est amoureux. Ça me fait plaisir de le savoir heureux. Il a décidé de partir rejoindre sa chère et tendre en Australie. Elle vient de partir pour quelques mois. Il veut en profiter avec elle. Il avait peur que je critique sa décision. Il avait peur des réactions autour de lui. Je ne peux que l'encourager. J'y vois mon escapade aux Antilles il y a huit ans, sur un coup de tête Je crois savoir ce qu'il trouvera là-bas. Et même si ça ne se passe pas comme il l'imaginait, il ne regrettera jamais cette décision. Ma sœur va moins bien, je me fais souvent du souci pour elle. Elle est triste, souvent, elle se sent seule, elle qui a tellement besoin de se sentir entourée. J'aimerais être plus présente pour elle, mais nous sommes loin et occupées, chacune de notre côté.

***

Penser aux cadeaux. Faire des économies aussi pour la chèvre, comme l'an dernier. Faire des colis, pour ma filleule, même si je n'ai aucune nouvelle de sa maman et que c'est sans doute mieux ainsi. Écrire des lettres, des mails. S'inquiéter pour des collègues hospitalisés. Penser à la santé, parce que c'est important, se dire qu'ils devraient être plus attentifs, se soigner, respirer.

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Noël approche, je suis cette année, plus encore que les précédentes, agacée de voir le déferlement de niaiseries, de publicités., de décorations kitchs.  Et comme chaque année, l'ouverture de nos marchés de Noël alsaciens va encore accentuer le ridicule de la situation. L'esprit de Noël qu'on essaye de nous vendre à grand renfort de jingles et d'images nappés de joie de vivre m'écœure.

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Écrire toujours, aligner des mots dans des petits carnets, sur des pages virtuelles, sur des enveloppes déchirées, sur des coins de photocopies. S'envelopper dedans comme dans des couvertures lourdes et rassurantes.

route_rose

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1 novembre 2008

We don't need no education, we don't need no thought control

Qu'on nous dise qu'il faut attacher nos ceintures de sécurité et respecter les limitations de vitesse, qu'il faut mettre un préservatif pour se protéger et protéger son partenaire, que fumer tue et provoque des maladies... Soit !

Qu'on nous dise qu'il faut trier nos déchets, qu'il faut manger cinq fruits et légumes par jour, qu'il faut éteindre la lumière en quittant une pièce et limiter l'émission de gaz à effet de serre passe encore !

Mais qu'on nous rappelle qu'il faut couper son portable dans une salle de cours par respect pour les autres et qu'il faut se mettre la main devant la bouche quand on tousse, non mais, et puis quoi encore ? Les parents sont-ils à ce point démissionnaires que la radio et la télévision se doivent de jouer leurs rôles ?

Et bientôt on va nous rappeler entre le 20 heures et la météo, que Mesdames et Messieurs,  on dit bonjour, au revoir, merci, on rote pas à table et on se met pas les doigts dans le nez en public !

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1 novembre 2008

Pendant que les champs brûlent.

mongolfiere_ciel

Arbres nus. Ciel-plafond blanc et bas. Les rouges flamboyants et les jaunes vifs ont laissé place à des couleurs ternes et des teintes éteintes. Un peu de blanc saupoudré sur haut de nos montagnes bleues. Des promesses de couettes et de gourmandises pour la journée. Pas encore habillée, pas encore lavée de ma nuit trop longue de douze heures. J'avais besoin des mots avant toute chose. Ceux qui ronflent en moi toute la semaine et que je n'ai pas le temps de coucher sur la toile.

Les derniers jours, il a fallu expliquer plusieurs fois, comme à chaque fois, à des gens tout sourire pour moi, que non, je ne suis pas en vacances, bien au contraire. Moi, ça ne me dérange plus, je me suis faite à l'idée. Mais les autres ont presque envie de pleurer pour moi, quelle horreur, être prof et ne même pas avoir les vacances, le seul avantage évident de cette profession ! J'ai d'autres avantages, si nombreux. Je suis d'ailleurs par exemple souvent en vacances quand les autres gens travaillent, et rien que ça, c'est un avantage, vous n'imaginez même pas !

Il a fallu expliquer encore dimanche dernier pourquoi je ne voulais pas passer le CAPES et l'agrégation, à des proches inquiets pour moi, comme si j'avais un métier de pacotille. Il a fallu expliquer pourquoi j'aimais mon métier, justifier encore cette volonté de ne pas appartenir à la grande et joviale famille de l'Educ' Nat', la seule considérée comme vraiment professionnelle aux yeux de certains. Un jour on m'a même dit "mais t'es pas vraiment prof alors". Non, je fais de la figuration, je fais ce métier "pour de semblant", on me pose dans une salle de classe et je souris. Normal, je n'ai pas de CAPES, que veux tu que je fasse d'autre !

Je rencontre d'ailleurs de belles difficultés les dernières semaines, des difficultés de vrai prof. J'interviens depuis août à temps plus que partiel (4 heures par semaine) dans un établissement de ma ville. Je voyais cela d'un œil très joyeux au départ. On m'avait parlé à mon entretien d'embauche de la rigueur du centre, et on ne s'était pas gêné pour cracher sur le centre pour lequel j'interviens déjà. Je voyais déjà l'opportunité future d'y faire plus d'heures et de ne plus avoir mes 100 kilomètres quotidiens à faire pour aller travailler. La rentrée a eu lieu. Et j'ai découvert ce que la directrice de ce centre nommait "rigueur". Pas de fiche d'émargements, pas de progression sur l'année, pas de fiche pédagogique quotidienne. Très bien, je peux travailler sans. Là où ça commence à coincer : pas de progression sur l'an passé forcément, donc difficile de savoir où en sont les élèves, si ce n'est par eux même. Pire encore pas de manuel scolaire, les élèves en ont un, mais moi,  je m'accroche à mon slip pour récupérer celui que la prof de l'an dernier a embarqué. On me le rapatrie finalement deux mois plus tard et on me le fait payer. Allons bon ! Là où ça se gate : fin septembre, pas de fiche de paie et... pas de salaire. Je réalise par la même occasion que je n'ai pas de contrat non plus. A ce jour, 1er novembre, bilan de la situation, j'ai pu empocher un chèque qui ne couvre même pas la totalité de mon mois de septembre et je n'ai toujours aucun document qui justifie mon embauche et qui définit mes conditions de travail. J'entends dire à gauche à droite que cette situation aboutit normalement à un CDI d'office, mais je ne veux pas d'une déclaration de guerre. La situation est déjà bien assez compliquée comme ça. J'ai découvert à travers ces événements celle qui se considérait comme rigoureuse. Une femme adorable mais profondément incompétente. A se demander si avant elle ne fabriquait pas des chips, ou peut-être qu'elle était stripteaseuse ou bucheron, mais de toute évidence, elle n'a jamais géré un centre de formation !

Si je fais abstraction de ces détails d'ordre administratif, c'est que du bonheur. Mes classes sont presque parfaites, quelque soit l'établissement  (j'interviens sur trois centres différents cette année). Je rencontre des gens motivés, je mets en place des projets qui ont la solidité des deux années passées, je travaille avec le sourire que me permet mon expérience et ma connaissance du programme. Je me découvre des idées nouvelles chaque jour et j'ai l'impression d'avancer et de faire avancer mes élèves à très grande vitesse. C'est une complicité qui s'est installée avec eux. Ils savent que mon seul objectif est leur réussite et il n'y a ainsi plus de remises en question incessantes des contenus et des méthodes. Je m'éclate d'ailleurs par ici, en exploitant les deux thèmes qui leur sont imposés cette année. Puis dans un autre domaine, j'ai rencontré trois fois déjà mon groupe d'improvisation théâtrale : des personnes d'horizons très différents mais exigeantes et curieuses. J'ai pris contact cette année avec d'autres groupes de la région pour envisager des rencontres et pourquoi pas des représentations.

Quand j'arrête de travailler, comme c'est le cas aujourd'hui, je suis vite envahie par la fatigue. Je respecte les bonnes résolutions de la rentrée qui étaient de ne pas en avoir. Alors, je dors dès que je peux, je fais des nuits à rallonge pour me remplir de toute l'énergie utile pour la suite. Je regarde sous la couette des séries, je dévore des livres, mondes fictifs dans lesquels je m'évade. Je me blottis dans le moelleux et le chaud des épaisseurs de couverture qui soulagent du froid mouillé et dense des journées d'automne. Je cuisine, je prends soin de mes plantes aromatiques qui ont quitté leur balcon estival pour rejoindre les bords de fenêtres. Nous recevons du monde, mais nous sortons peu.

Je profite de mon Lu. Il a la spontanéité des jeunes chiots (il a pourtant déjà deux ans) mais essaye régulièrement de nous convaincre qu'il est le chef. Je pense souvent à ma Nin, je le compare à elle. Elle était fidèle et trouillarde, il est autonome et casse-cou. Il est pourtant plus câlin qu'elle ne l'était. J'ai parfois du mal à me souvenir. C'est si loin déjà. Bientôt quatre ans qu'elle est partie.

Il y a deux ans, c'était la Martinique. Un bon souvenir. Neb et moi, heureux ,sur des plages paradisiaques. Aujourd'hui avec Neb, rien ne va plus. Il est difficile de mettre des mots sur cette situation. Je ne veux en parler et pourtant tout est là. Constat d'échec. Nous cohabitions depuis des mois. Depuis décembre dernier, il ne travaille plus. Sur un coup de tête, il a démissionné, me disant qu'il voulait mieux pour lui, pour nous. Très bien, je l'ai encouragé. Il est resté des mois sans même tenter une candidature spontanée.  Depuis, il y a eu des courriers, des réponses à des annonces, et il a pris conscience de la difficulté. Aujourd'hui, ça fait bientôt un an. Il ne fait rien de ses journées, il est à peine vivant, il évolue devant son ordinateur, et encore. Inutile de dire le contraste avec mon rythme de vie. En dehors de ça, c'est le fait de vivre avec un légume qui me chagrine le plus. Et je ne sais même pas si je peux encore parler de chagrin... Ses parents viennent passer le week-end prochain avec nous. Sa mère est remontée comme jamais, elle ne comprend pas qu'il ait pu se mettre dans une telle galère. J'ai presque l'impression que ça ne me concerne plus.

***

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