Le temps d'une traversée.
L'eau turquoise du bassin porte mon corps. Mes jambes se déplient, une poussée de mes pieds contre le carrelage bleu m'allonge sur les milliers de vaguelettes. Je suis sur le dos et ce ne sont que quelques battements qui me déplacent, légère, oubliée par la gravité. Les yeux vers le ciel, bleu net. Il se découpe dans la frange vert foncé des pins parasols. Une petite lune claire sourit dans l'azur. Deux larges goélands fendent d'une diagonale l'immensité. Sur le bord, en tournant à peine la tête, je devine mes amis sur les canapés, mon chien couché sur les dalles chaudes, le jus de mangue orange vif posé sur la table basse. Je suis sourde de paix, je ne perçois que les vibrations régulières de l'eau sur les bords du bassin.