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Diane Groseille
5 avril 2007

Un pas de plus vers le bonheur.

La bonne nouvelle, celle qui me plonge un peu plus dans mon rêve. Le téléphone qui sonne il y a moins d'une semaine de ça. Une voix bien alsacienne au bout du fil. A propos de la petite annonce sur internet, le jardin. On me propose ce que je n'espérais plus. Un terrain à l'autre bout de la ville, 9 ares, quelques euros par mois, un petit cabanon...

jonquilles

Dès samedi, nous sommes allés voir l'eldorado. Et c'est peut-être juste ça le bonheur. Il est tout en friches, des herbes et des tiges hautes comme moi. Mais très vite, nous apercevons au loin les limites de cet espace qui se fait immense à nos yeux. On se promène dessus. Le type qui est là ne dit pas grand'chose. Il nous laisse faire. Le terrain est à ses filles, il n'en sait presque rien. On découvre un pommier, un poulailler tout au fond, de longues tiges plus sur la droite. Le petit cabanon dont on a du mal à ouvrir la porte, à l'intérieur, une petite table, un pot de mayonnaise ouvert au milieu, depuis quand, quelques outils, un frigo, des sacs en plastique. On dit "oui", bien sur. A partir de là, j'ai de petites étoiles, des jonquilles et des papillons dans les yeux. Le soir même, quelques amis, les plus importants qui viennent manger. Et toute la soirée, j'élabore silencieusement, avec un sourire en coin, le futur sur ce lopin de terre.

Dès le lendemain, mes parents ont voulu voir l'acquisition. Ils sont venus manger chez nous, pour la première fois. Après le repas, nous avons traversé la ville. Nous avons pris plus de temps cette fois pour nous aventurer sur le terrain. Et avons découvert de la rhubarbe, un pêcher, un buisson de romarin, de la vigne partout (quelques pieds le long d'un mur et rampante sur tout le terrain), des groseilliers en pagaille, un figuier, du sureau, des carottes sauvages, des iris, des rosiers à tailler, et quelques autres plantes ou arbustes impossibles à identifier pour le moment.

Lundi, j'ai passé une bonne partie de la journée à débroussailler, à découvrir sous la paille et les herbes hautes de belles surprises. Et ça ne fait que commencer...

notre_jardin

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24 mars 2007

Panser ses blessures. Juste respirer.

De la lecture qui me déçoit, ici et ailleurs, plus envie de ces mots là, fades et récurrents. Comme les miens trop souvent encore les derniers temps. L'acidité de la groseille a trop souvent un goût d'édulcorant de synthèse. D'autres phrases font mal, on aimerait être utile/réel, pouvoir réagir autrement que par ses propres mots qui restent si futiles face à tant de détresse. Je parle d'une vraie peur, pas celle relayée gratuitement par tant de supports, sur l'immensité de la toile, comme autant d'appels au secours pour rien, dans un monde ou chacun veut exister plus. Juste chouiner.

Alors aujourd'hui, pendant que les nuages presque noirs défilent au-dessus de nos têtes dans un ciel écran, je me suis affairée dans ma nouvelle cuisine aux murs rouges. Tarte aux légumes et petits gâteaux-nuage au fromage blanc et à la poire. Maintenant. Arrêt sur image. Il y a comme une tranquillité autour de moi, celle que je recherchais sur les longues journées de cette semaine trop rapide. Il fallait que je m'arrête un instant, regard circulaire et à l'intérieur de moi. Mes yeux comme des cicatrices.

cicatrices


15 mars 2007

Light.

Départ de l'homme ce soir.
Il avait le sourire qu'il n'a que rarement les derniers temps
(et les derniers temps durent).
J'ai un sentiment de liberté et de légèreté.
Je suis rentrée de mon dernier cours,
mes pas crissant dans le gravier,
le parfum des arbres en fleur.
Des projets pour le week-end :
musique, cinéma, soeur, sorties, copains pas vus depuis longtemps, famille...
Une heure de cours seulement demain.
Puis sac vidé auprès de ceux qui me cassaient les ovaires depuis des mois.
Alors renforcement du sentiment de légèreté.
Et un petit chien blanc qui dort dans son panier
et qui va me tenir compagnie sur les quatre jours à venir.

en_rouge

21 février 2007

Le fil tendu de la vie.

Dimanche matin, alors que nous étions en plein rangement du garage, une vieille petite dame débarque dans le hall de l'immeuble, juste à côté de nous. Guidée d'une canne, elle semble préparée pour une occasion toute spéciale, bien habillée et toute fraîche, son joli visage très clair bien maquillé. Elle tourne en rond un petit moment, puis nous fait signe. Je ne comprend pas tout de suite ce qu'elle veut. Elle me dit qu'il n'y a personne. Je lui demande, "Vous vous rendez chez qui ?". Le cabinet dentaire. Moi, je sonne bien fort sur le bouton qu'elle me montre du doigt, parce que je me dis que notre plate-forme sonnettes n'étant pas en grande forme, ça vient forcément de ça. Puis, mon cerveau amorphe du dimanche matin réagit. "Madame, vous êtes sure que vous avez rendez-vous aujourd'hui ? On est dimanche". Un ange passe, je vois ma petite dame plongée dans une obscure réflexion. Puis avec aplomb "ben voui, j'ai rendez-vous le 19". Vérification faite auprès de Neb homme de moi juste à côté dans le garage. "Ben non, Madame, on est le 18, vous avez rendez-vous demain matin". J'ai lu un désespoir terrible dans ses yeux à cette révélation. Non pas qu'elle tenait absolument à son passage sur le siège du dentiste, mais elle était face à son erreur. Et elle m'a juste dit "Il ne faudrait pas vieillir". Et comme je la voyais, si triste et toute tremblotante, prête à repartir avec sa canne d'où elle venait, je me suis proposée de la déposer chez elle en voiture. Je suis restée sur cette impression de panique alors que je l'aidais à descendre, une fois arrivées devant chez elle. La panique qu'on peut ressentir quand la vie vous échappe, trop rapide, trop fluide.

fleurs_d_hiver

16 février 2007

Debrayage - Point mort.

Une journée pour moi.
Que deux heures de cours ce soir.
Alors je souffle.
Je vais faire mon premier pain ici.
Pas pu jusqu'à maintenant, pas de place.
Faire tourner quelques machines aussi.
Laver Lucien qui est jaune de crasse.
Écrire quelques broutilles, ici ou ailleurs.
De la correspondance.
Peindre un mur capuccino.
Me poser devant quelques bêtises télévisuelles.
Et peut-être même finir ma relecture de 1984.

noisettes

Et savourer plus tard la douceur du dehors,
certes inhabituelle et inquiétante mais tellement agréable...

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14 février 2007

La flamme.

Levée à cinq heures et demi.
Chauffe-eau bousillé qu'a pas chauffé dans la nuit, je me rince vite fait, je râle déjà.
Partie travailler à sept heures moins le quart.
Déposer ma soeur dont la voiture est en panne, quarante bornes de détour.
Bouchons sur la sortie d'autoroute.
Arrivée à huit heures deux devant le bahut.
Plus de place de parking, se garer loin et courir.
Plus le temps pour les photocop'.
Copies pas finies d'être corrigées.
Classe de trente-cinq et des pas faciles.
Une jeune fille qui fait un malaise et qui manque de me vomir sur le bureau.
A midi, déjà épuisée.
Je file faire quelques courses.
Je traîne les pattes dans les rayons tristes et déserts d'un supermarché fantôme.
Je mange un sandwich saumon fumé-ciboulette au volant de ma voiture.
Arc-en-ciel.
Au retour au bahut, papotages avec mes collègues.
Puis c'est reparti pour quatre heures.
Travail dans l'urgence et improvisation.
Dix sept heures trente, conseil de classe.
Dure deux heures, pour quinze élèves.
Faut le faire.
Route du retour.
Mais avec re-détour de quarante bornes parce que la soeur attend.
Arrivée à la maison à vingt-et-une heures.
Un peu fatiguée.

miroir

Mais le plus important dans tout ça,
c'est que j'adore mon job,
je l'échangerais pour rien au monde.

5 février 2007

Flash back.

Un peu de calme après la tempête.

night_club

Week-end particulier. La nostalgie m'avait prise en fin de semaine avec mes notes. Puis samedi soir, deux amies et moi avions planifié une sortie pèlerinage dans cette bonne ville de M. Drôle d'impression en me rendant chez l'ex-voisine, en passant dans ces couloirs à la lumière synthétique, dans lesquels j'ai galopé tant de fois, avec Whawha. La soirée fut festive en toute simplicité. Quelques belles rencontres et de bons fou-rires. La lumière et la musique ont su me replonger au coeur de mes années d'étudiante. Et quel bonheur de déconnecter un tant soit peu.

Tout cela m'a permis d'atténuer le clash de samedi matin avec Neb. Dernière chance pour nous deux. On croise les doigts et on fait de son mieux.

2 février 2007

Insomnie.

Cette nuit, tard, je me réveille quand il vient se coucher. Et je ne parviens pas à retrouver le sommeil. Fait rarissime pour être souligné puisque je dors d'habitude comme un loir et une fanfare tzigane aurait du mal à me réveiller. Pendant une heure, je me tourne et me retourne dans le plumard, cherchant vainement le numéro du marchand de sable pour au moins lui envoyer un SMS. Rien à faire. Je me suis levée, et c'était sans doute pas la chose à faire. Constat d'échec : oui, je suis bien réveillée.

Et les mots trottaient dans ma tête. Des mots auxquels je ne veux pas donner vie. Des mots pour dire ce que je ne veux pas dire ici, ce que je ne veux pas concrétiser. Et pourtant, c'est tellement là, partout autour de moi.

23 janvier 2007

Ne me secoue surtout pas, car je suis plein de larmes.

Fatigue. Les semaines difficiles se suivent. Pas de cuisine depuis trois jours. Comme la semaine dernière. On jongle avec les éléments, on replace, on déplace, on branche et on débranche. Puis huit heures de cours tous les jours. Et encore des cartons dans le passage qu'il faut enjamber quand on rentre le soir en traînant les pieds.

Fatigue ce week-end. Plus envie d'attendre que ça veuille bien marcher. Plus envie de contourner. Pas envie de faire semblant. A fleur de peau (ça pousse où les fleurs de peau d'ailleurs ?). Les mots de mon père me blessent. Deux fois. Soirée chez ma soeur en famille. Je me sens loin. Pourtant je les aime tant. Puis il faut se séparer de Lu, parce que la semaine est encore plus longue que la précédente et que c'est mieux pour lui. Sursaut d'égoïsme, on a tellement envie de le retrouver en rentrant le soir. "C'est mieux pour lui, on te dit". Heureusement, il y a ce mur qui est devenu rouge.

Grosse fatigue aussi ce matin. J'ai retrouvé la balance sous le lit. Elle avait disparu depuis notre arrivée ici. Et ça tombait bien pour ma mauvaise conscience. On mange froid, on mange gras, et on se dit toujours qu'on y pensera plus tard, qu'on fera attention. Puis ce matin, à cinq heures et demi, je suis montée sur la balance. Six kilos. En plus forcément. Pas grave me direz-vous. Curieusement, juste après, j'enfile mon pantalon, celui que j'aime bien, confortable, noir avec des rayures blanches. Et la fermeture craque sous mes doigts. Comme si le fait de monter sur la balance perdue depuis des semaines m'avait fait prendre six kilos d'un coup.

Et la fatigue tous les matins au réveil, parce que mes rêves sont presque plus forts que la réalité, tellement teintés de réalité. L'autre jour, il avait ce nourrisson mort qui sortait de moi. Puis cette nuit, toutes ces portes "tricotées" de bois qu'il fallait pousser pour avancer, pour aller nulle part. Toutes les nuits, au lieu de dormir, fatiguée.

Et les heures de cours se faufilent sous ma peau, derrière mes paupières. Je n'entends plus ma voix qui résonne contre les murs. Je vois mon stylo rouge filer sur des copies. Je croise des collègues dont je ne connais toujours pas les prénoms mais dont les sourires sont sincères. Je suis imperméable, comme le ciré de Mimi Cracra. Je me plais à trouver toujours le mot juste. Ce sont les élèves qui m'importent, qui me font respirer et ce qui peut se passer dans une salle de classe est parfois si magique que tout le reste n'a plus d'importance.

Et la neige, et la neige, et la neige.

marilou_sous_la_niege

18 janvier 2007

Goutte-à-goutte.

plage_rougeUn silence. Un moment qui file s'en que je m'en rende compte. On court après des factures, des échéances, des délais. Notre appartement est encore un champ de bataille, mais doucement il (re)prend vie. Nouveau parquet posé dans la cuisine. Nous avons mangé froid pendant trois jours et fait la vaisselle dans le lavabo puisque tous les meubles étaient déplacés. J'ai l'impression de bivouaquer. L'image me revient de ces cabanes que ma soeur et moi construisions étant petites en pleine forêt. Nous posions la nappe sur la petite table faite de branchage avant même d'avoir un toit sur nos têtes. Je retrouve ici ces incohérences. Une tentative désespérée pour trouver un peu de confort, quelques repères dans ce capharnaüm. Petits bouts par petits bouts, on avance. Une petite satisfaction de chaque jour.

 

Tout en travaillant. Comme un fantôme, partir tous les matins, prendre la route, au radar. Je prends d'ailleurs beaucoup de plaisir auprès de mes classes. Il y a du partage, du respect, une vraie motivation. Pourvu que ça dure.

 

Et toujours la Martinique derrière moi, qui souffle un vent tiède sur mes jours.

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