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Diane Groseille
23 janvier 2007

Ne me secoue surtout pas, car je suis plein de larmes.

Fatigue. Les semaines difficiles se suivent. Pas de cuisine depuis trois jours. Comme la semaine dernière. On jongle avec les éléments, on replace, on déplace, on branche et on débranche. Puis huit heures de cours tous les jours. Et encore des cartons dans le passage qu'il faut enjamber quand on rentre le soir en traînant les pieds.

Fatigue ce week-end. Plus envie d'attendre que ça veuille bien marcher. Plus envie de contourner. Pas envie de faire semblant. A fleur de peau (ça pousse où les fleurs de peau d'ailleurs ?). Les mots de mon père me blessent. Deux fois. Soirée chez ma soeur en famille. Je me sens loin. Pourtant je les aime tant. Puis il faut se séparer de Lu, parce que la semaine est encore plus longue que la précédente et que c'est mieux pour lui. Sursaut d'égoïsme, on a tellement envie de le retrouver en rentrant le soir. "C'est mieux pour lui, on te dit". Heureusement, il y a ce mur qui est devenu rouge.

Grosse fatigue aussi ce matin. J'ai retrouvé la balance sous le lit. Elle avait disparu depuis notre arrivée ici. Et ça tombait bien pour ma mauvaise conscience. On mange froid, on mange gras, et on se dit toujours qu'on y pensera plus tard, qu'on fera attention. Puis ce matin, à cinq heures et demi, je suis montée sur la balance. Six kilos. En plus forcément. Pas grave me direz-vous. Curieusement, juste après, j'enfile mon pantalon, celui que j'aime bien, confortable, noir avec des rayures blanches. Et la fermeture craque sous mes doigts. Comme si le fait de monter sur la balance perdue depuis des semaines m'avait fait prendre six kilos d'un coup.

Et la fatigue tous les matins au réveil, parce que mes rêves sont presque plus forts que la réalité, tellement teintés de réalité. L'autre jour, il avait ce nourrisson mort qui sortait de moi. Puis cette nuit, toutes ces portes "tricotées" de bois qu'il fallait pousser pour avancer, pour aller nulle part. Toutes les nuits, au lieu de dormir, fatiguée.

Et les heures de cours se faufilent sous ma peau, derrière mes paupières. Je n'entends plus ma voix qui résonne contre les murs. Je vois mon stylo rouge filer sur des copies. Je croise des collègues dont je ne connais toujours pas les prénoms mais dont les sourires sont sincères. Je suis imperméable, comme le ciré de Mimi Cracra. Je me plais à trouver toujours le mot juste. Ce sont les élèves qui m'importent, qui me font respirer et ce qui peut se passer dans une salle de classe est parfois si magique que tout le reste n'a plus d'importance.

Et la neige, et la neige, et la neige.

marilou_sous_la_niege

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Commentaires
A
Si Miossec vous paraît insignifiant, en tout cas dans cet album semble-t-il pour vous, votre style n'en souffrira pas moins de sa propre suffisance. Ce que je veux dire c'est qu'il ne s'agit pas de tracer les seuls contours de son existence pour en éprouver un contenu. De la subjectivité naît le sentiment d' impuissance qui vous permet de baisser la garde et de pénétrer pleinement votre substance. Alors seulement se développera l' idée d'une conscience autour de laquelle vous désamorcerai le concept du signifiant dont l'absurdité n'a d'égal que la réalité. <br /> À cet instant peut-être, vous ne comprendrez plus les autres mais les aimerez... <br /> Henri Calet n'est pas Christophe Miossec mais Christophe Miossec aime Henri Calet. <br /> Je conclue là par cette unique prémisse.
A
Si Miossec vous paraît insignifiant, en tout cas dans cet album semble-t-il pour vous, votre style n'en souffrira pas moins de sa propre suffisance. Ce que je veux dire c'est qu'il ne s'agit pas de tracer les seuls contours de son existence pour en éprouver un contenu. De la subjectivité naît le sentiment d' impuissance qui vous permet de baisser la garde et de pénétrer pleinement votre substance. Alors seulement se développera l' idée d'une conscience autour de laquelle vous désamorcerai le concept du signifiant dont l'absurdité n'a d'égal que la réalité. <br /> À cet instant peut-être, vous ne comprendrez plus les autres mais les aimerez... <br /> Henri Calet n'est pas Christophe Miossec mais Christophe Miossec aime Henri Calet. <br /> Je conclue là par cette unique prémisse.
O
tout à fait d'accord avec vous, Miossec se résume aujourd'hui à cette seule phrase. C'est bien dommage. Partout c'est l'automne.<br /> Rappelons que Miossec tient cette phrase de Henri Calet (dans son livre Peau d'âne où l'auteur " flâne de peur ").<br /> En butinant de-ci de-là à travers votre blog je me suis aperçu que vous enseigniez... je suis moi-même prof de fac à Madrid, c'est drôle (en fait non, c'est tout).<br /> En parlant de celtes et d'ibères connaissez-vous Celtas Cortos, notamment une chanson intitulée la senda del tiempo (le sentier ou la sente du temps) ?<br /> Dites-moi, toutes les photos que vous publiez sont-elles de vous ? Si oui félicitations, je les trouve très reússies dans leur aspect narratif ou esthétique (voire les deux).<br /> Tenez-bon, la vida es un carnaval.
D
Merci du tuyau voisin, mais ça fait cher le régime ! Quant à toi Caz, le disque de Miossec, c'est effectivement l'étape juste avant le prozac. Pourtant, j'ai toujours aimé. Jusqu'à la fameuse "facture d'électricité" dont je n'aime que cette phrase, je trouve le reste vraiment trop insignifiant.
C
Quand on commence à citer du Miossec, c'est pas super bon.<br /> <br /> Courage, courage...
Diane Groseille
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