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Diane Groseille

23 janvier 2006

Cruel réveil.

Quelques notes sur une guitare ce matin pour me replonger dans la réalité grise. J'aurais aimé rester au lit parce que la vie y était douce. Dans mon rêve, je filais à travers les bois, sans règles, consignes, obligations. Je traversais la France, peut-être d'autres pays encore. Insouciante. Puis au réveil, je me sens comme un chien étranglé au bout d'une laisse par mes responsabilités. Neb homme de moi n'est pas à côté de moi, il s'est faché hier soir et est allé dormir dans l'autre chambre. Solitude triste d'un début de semaine foireux. "On peut pas la refaire là ?"

H.S.
K.O.
En standby.
Sur les rotules.
Sur la réserve.
En pilote automatique.
Limite "nervous breakdown".

Fatiguée de ce rythme qui m'épuise et qui fait de moi une marionnette. J'ai plus le temps de voir le jour pour relativiser, pour prendre conscience de tout ce que je fais. Puis comme si ce n'était pas assez, il y a la petite voix de la mauvaise conscience qui vient me rappeler à l'ordre régulièrement en me laissant croire que je pourrais en faire quatre fois plus. Les examens oraux et écrits de toutes mes classes sont bouclés depuis vendredi, les bulletins terminés hier. Je ne peux pas dire que l'on va reprendre un rythme normal puisque commence demain la longue série des conseils de classes. Mes premiers devoirs pour le CNED sont à rendre dans deux semaines. J'ai pris du retard dans mes cours d'arabe (prof absente une semaine sur deux, le rapport de stage s'annonce difficile) et le violon, instrument magique et sensuel me frustre, j'aimerais l'apprivoiser, avoir plus de temps à lui consacrer pour lui tirer autre chose que ses cris de lamentation grinçants.

Alors je pense à ce printemps qui va se profiler. Un sursis dans cette course puisque les jours nous laisseront plus de temps. Les contours du "projet" dans ces moments de doute se font plus nets et plus proches : besoin d'air.

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15 janvier 2006

Effrayant.

Je regarde à l'instant le témoignage sur Sept à Huit de cette prof
poignardée dans sa salle de cours
par un élève à qui elle avait demandé de retirer son blouson.
C'est une enfant que je vois dans son regard et dans ses larmes.
C'est de la désillusion, de l'incompréhension et de la peur que je sens dans sa voix.
C'est moi aussi qui suis concernée par ce qu'elle a vécu.
Moi comme tous les autres qui tous les jours se retrouvent dans une salle de classe.

Plusieurs fois déjà le conflit est né.
Les regards deviennent pesants, trop direct, noirs.
Plusieurs fois les mots sont devenus trop lourds et menaçants.
Quelques fois j'ai eu peur, mais je ne l'ai pas montré pour ne pas perdre la face.
Plusieurs fois j'ai imaginé ce type de scénario.

Je n'ai pas vraiment peur.
Je ne pense pas être vraiment exposée.
Mais tout de même les questions se bousculent.
Le laxisme.
L'éducation.
Les risques.
L'autorité.
Le futur: le mien, le leur.
L'envie qui fout le camp.

15 janvier 2006

Youpi...

Aujourd'hui, ils déménagent. J'entends en ce moment même leurs aller-retours pachidermiques dans les escaliers, mais pour une fois, ça me réjouit parce que je sais que c'est la dernière (quoique, je ne sais pas si  ce varcarme va vraiment me réjouir toute la journée, ma patience a des limites, qu'ils fassent vite).  Je pense déjà à nos grasses matinées silencieuses (c'est pas encore pour aujourd'hui, mais ça va venir) et je prie pour que nos futurs  nouveaux voisins ne soient pas trop pressés, pas aussi bruyants, moins vulgaires et surtout moins crados. 
Si ce n'est cela,  il faut aujourd'hui que je fasse du pain (il n'y en a plus), que  je boucle les bulletins avec les trois classes restantes,  que j'envoie quelques cartes de voeux (de plus en plus rares sont les personnes à qui je "souhaite" vraiment quelque chose donc ce sera un plaisir rapide > il faut d'ailleurs à ce sujet que je parle de cette déception permanente que m'inspirent certaines personnes) et il ne faut pas que j'oublie de répondre au questionnaire de Mademoiselle Laureline... Et je continue de me réjouir...

8 janvier 2006

Watch out, the world's behind you

Y'a toujours un moment où on s'arrête.
Comme un dimanche matin où on va prendre le temps, parce qu'on arrivait plus à dormir et que finalement ça tombe bien.
Alors, on fait du pain, on laisse le temps à la pâte de monter et de respirer sa bonne odeur partout dans la maison.
On lance une machine de linge.
On regarde des clips à la télé, pas encore réveillée, la bouche ouverte devant la souplesse de Madona ou les déchirements de Chimène Badi.
On corrige un paquet de copies et c'est bon de savoir qu'après, il ne faudra pas courir pour les rendre aux élèves.
On se fait un thé rouge, une théière pleine pour avoir le temps de la siffler, siroter, voir la tasse fumer sur le coin de la table.
On traîne sous la douche, toujours trop chaude, même depuis qu'ils ont changé le chauffe-eau, passer de la crême sur la peau qui tire et qui vieillit.
On prend le temps d'aller s'allonger près de lui qui dort encore, de le regarder respirer, de passer une main sur sa joue.
On lit trois pages d'un bouquin acheté il y a trois mois et on le repose.
On caresse son violon, on en tire quelques notes, on le repose et on le regarde parce qu'il a quelque chose de rassurant là, sur cette commode, comme pour dire "tu as su le faire".
On feuillette le Nouvel Obs'.
On vient ici taper quelques mots sans importance.
On ne pense surtout pas à la suite.

Et ça me trotte dans la tête depuis le premier janvier, j'aimerais avoir moins peur des gens, ces gens qui me poussent à l'intérieur de moi-même trop souvent.

8 janvier 2006

Nostalgie du futur.

Quand le jour frappe au carreau
Et nous dit "fini le dodo"
Chevrier, prépare ta besace
Le soleil monte dans l'espace
Ton troupeau est là qui t'attend
Lève toi, il est temps...

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4 janvier 2006

50 %.

Les membres lourds, je me lève après m'être à peine étirée. Mon corps machinalement va se rincer sous l'eau chaude. J'attache mes cheveux qui, électriques, veulent se coller à mes joues. Je mets du noir sur mes yeux pour avoir l'air réveillé, mais je dors encore. J'emballe ce grand corps tout endolori dans des vêtements chauds et confortables, comme une couette pour la journée, pour affronter le dehors, le froid, la vie. Je bois une tasse de thé au goût presque amer d'avoir trop attendu. Je me sauve pour quelques heures de lumière faible et lointaine.

L'hiver, je ne suis qu'une moitié de moi-même.

3 janvier 2006

Reprise.

Eurk.
Eurk.
Eurk.


Reprise hier matin. Difficile de se dire que c'est reparti jusqu'en avril. Pas envie. A se demander si ma place n'est pas ailleurs, si le "projet" ne devrait pas prendre un peu d'urgence. Les étincelles se font rares. Et je n'arrive pas à me dire que je devrais faire ça comme autre chose, "c'est un job, faut bien bouffer".

Puis j'ai cette amertume dans la gorge depuis ce dernier jour de l'année où l'Amie m'appelle dans la matinée pour me bombarder de reproches quant à la soirée bien arrosée de mercredi. Je ne comprends pas, ça reste coincé. Je me dis que cette fois, je ne vais pas raccomoder stupidement les morceaux. Elle s'ennuie, elle complique tout, elle cherche la merde, elle fait d'une soirée bien sympa un tas de caca... Dommage.

Ceci dit, bonne année à tous les lecteurs égarés... Qu'elle soit douce et joyeuse.

1 janvier 2006

Emportée.

C'était trop réel pour être faux et trop fou pour être réel, mais je sais que plusieurs fois quand même, je me suis dit "ça ne peut pas être vrai, réveille toi". D'abord, il y a eu cette course dans cette ville que je ne connaissais pas, une matinée lumineuse comme un printemps, mais je suis perdue alors que je dois me rendre sur mon lieu de travail, je suis attendue. Le même travail que dans la réalité, j'ai même mon emploi du temps en tête. La ville semble pauvre, on reconstruit des maisons, des routes, des voies ferrées, je traverse des terrains vagues sur lesquels des motos font crisser leurs pneus. Je demande ma route mais tout le monde me dit que c'est tellement loin. "Avenue de la République". Pourquoi ? Je finis par arriver, avec une heure de retard. Tête de Briques est là. Elle ne dit rien. Je vois P. et L. en train de recoller des lames de bois sur la voie ferrée.  Je croise V. (débordée comme d'habitude) et G. qui me demande sur le trottoir où j'en suis avec les bulletins. Je quitte l'établissement tout de briques rouges pour me rendre avec ma classe dans un établissement annexe. Moi et ma classe de deuxième année traversons cette voie ferrée. Je vois cette lumière rouge et clignotante qui me fait dire à mes élèves de ne pas bouger. Ils ne bougent plus. Mais elle est restée sur la voie. Elle portait une tunique blanche sur laquelle se posaient ses longs cheveux noirs. Elle a disparu dans le vent bruyant du train. Réveil en sursaut.

30 décembre 2005

Elle et moi.

Plus d'un an et demi que je suis Diane Groseille ici.
Peu de gens qui me connaissent la connaissent.
Diane Groseille est plus calme que moi.
Diane Groseille n'a honte que rarement.
Diane Groseille est un "miroir, oh mon beau miroir" de moi-même.
Diane Groseille ne vit que quelques heures dans la semaine, le reste du temps, elle est endormie.
Diane Groseille me fait signe de temps en temps alors que je ne m'y attends pas du tout,
pour me faire penser aux mots que je vais noter ici.
Diane Groseille n'a pas de visage.
Diane Groseille oublie souvent de parler de certaines choses pourtant importantes pour moi, mais qui n'ont pas leur place ici.
Diane Groseille dit des choses que je ne pourrais pas confier autour de moi.
Diane Groseille parle presque toujours seule, quelques fois, elle répond, mais elle est timide.
Diane Groseille est comme une soeur, une autre moi qui n'existe qu'ici,
à la fois bavarde et secrète, paradoxale.
Belle vie à toi Diane Groseille.

fa_ade_visage

30 décembre 2005

52eme semaine.

Dernière journée officielle de vacances, le reste sera du week-end. Et quel week-end ! Quelle idée ridicule de coller le réveillon sur un samedi soir, quelle honte pour tous ces gens, comme moi qui vont retourner travailler le lundi matin... Mais qui est l'idiot ? Moi sans doute. Alors on fait un petit truc sage. Le Pooh et son prince charmant (on en est à un stade où on peut déjà enlever les majuscules), Jéjé toujours célibataire, l'ex-voisine et son malheureusement toujours "actuel" copain, et quelques égarés de service qui seront ravis de se joindre à notre soirée pour ne pas la passer seul. 

Quand je dis, "on va faire sage", c'est que ça s'impose. Abus évident d'alcool sur la dernière semaine. Il y a eu bien sur cette soirée de Noël qui a trainé quelques larmes ici en fin de soirée, mais qui a surtout drainé quelques fou-rires mémorables. Premier Noël aussi trash. Y'avait aussi Boucle d'or et Neb a fait venir un copain qui était seul pour le coup, alors y'a toujours une assiette pour l'invité de Noël. Lendemain difficile quand il faut réattaquer presque au réveil. Puis plus tard dans la semaine, y'a l'Amie et son homme qui sont venus passer une soirée ici. On s'est terminés au crémant à quatre heures du mat', dans un bar de la rue de la gare. J'en ai encore les genoux et les fesses bleus car il n'y avait que l'alcool pour ne pas geler cette nuit là.

Comme d'habitude, mauvaise conscience de fin de vacances car j'aurais dû en faire quatre fois plus. Les bulletins sont toujours là sur la table basse et ont si peu avancé. J'aurais aimé prendre vraiment de l'avance. J'ai pas pris trop de retard, positivons.

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