Cruel réveil.
Quelques notes sur une guitare ce matin pour me replonger dans la réalité grise. J'aurais aimé rester au lit parce que la vie y était douce. Dans mon rêve, je filais à travers les bois, sans règles, consignes, obligations. Je traversais la France, peut-être d'autres pays encore. Insouciante. Puis au réveil, je me sens comme un chien étranglé au bout d'une laisse par mes responsabilités. Neb homme de moi n'est pas à côté de moi, il s'est faché hier soir et est allé dormir dans l'autre chambre. Solitude triste d'un début de semaine foireux. "On peut pas la refaire là ?"
H.S.
K.O.
En standby.
Sur les rotules.
Sur la réserve.
En pilote automatique.
Limite "nervous breakdown".
Fatiguée de ce rythme qui m'épuise et qui fait de moi une marionnette. J'ai plus le temps de voir le jour pour relativiser, pour prendre conscience de tout ce que je fais. Puis comme si ce n'était pas assez, il y a la petite voix de la mauvaise conscience qui vient me rappeler à l'ordre régulièrement en me laissant croire que je pourrais en faire quatre fois plus. Les examens oraux et écrits de toutes mes classes sont bouclés depuis vendredi, les bulletins terminés hier. Je ne peux pas dire que l'on va reprendre un rythme normal puisque commence demain la longue série des conseils de classes. Mes premiers devoirs pour le CNED sont à rendre dans deux semaines. J'ai pris du retard dans mes cours d'arabe (prof absente une semaine sur deux, le rapport de stage s'annonce difficile) et le violon, instrument magique et sensuel me frustre, j'aimerais l'apprivoiser, avoir plus de temps à lui consacrer pour lui tirer autre chose que ses cris de lamentation grinçants.
Alors je pense à ce printemps qui va se profiler. Un sursis dans cette course puisque les jours nous laisseront plus de temps. Les contours du "projet" dans ces moments de doute se font plus nets et plus proches : besoin d'air.