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Diane Groseille
28 avril 2006

Traitement de racines.

Un petit rendez-vous chez le dentiste à quinze heures, ça n'a rien de contrariant ni d'effrayant. C'est plus comme quand j'avais dix ans et que je me planquais dans l'armoire pour ne pas y aller. Pourtant hier, je suis sortie avec les larmes aux yeux. "On va vous enlever ce méchant plomb qui semble partir en morceaux et on va vous refaire tout ça à neuf". Jusqu'ici, tout va bien. Une petite annésthésie ? Allons bon. Quatre petites injections dans la gencive. Il creuse. Je bondis : comme un coup de jus dans la mâchoire. "Oh, il semblerait que vous soyez sensible, on va comlpêter l'anésthésie". Traite-moi de chochotte, je ne te dirais rien, j'ai le bec grand ouvert. Nouvelles injections puis la fraise recommence son travail. Je suis crispée car chacun de ses mouvements me fait l'impression d'un courant électrique qui se propage dans toute ma tête.  Mes mains sont recroquevillées sur mon pantalon.  J'émets de petits gémissements quand il arrive sur le fond de la dent parce que c'est alors une douleur aiguë. "Je vais pas vous cacher qu'avec une telle sensibilté, il est impensable de vous reboucher ça, on va faire un traitement de racine". C'est joli, c'est quoi  ? Les mots évoquent quelque chose de beau en moi à ce moment, plus maintenant. Quelques nouvelles injections, les dernières. Je ne sens plus ma joue, ni ma langue, mais j'ai pourtant l'impression que le moindre courant d'air est perceptible sur cette dent ouverte. Et là commence le carnage. Ce sont des aiguilles et des tiges de plusieurs centimètres de long qui sont venues creuser ma gencive. J'ai passé plus de trois quarts d'heures la bouche ouverte, le corps tendu comme un arc, guettant chaque nouvelle onde de douleur dans ma bouche et dans ma tête. Des morceaux de je ne sais quoi sont sortis de ma bouche et d'autres y sont rentrés. Je suis ressortie de son cabinet toute transpirante, les mains moites, un goût de sang et de clou de girofle dans la bouche... et fatiguée comme après un marathon. Ma gencive s'est réveillée sur le trajet du retour et de grosses larmes ont coulé sur mes joues pour tenter d'expulser cette douleur autrement. Je me suis endormie en rentrant avec l'impression que je sentais dans ma gencive qui se réveillait tout ce que je n'avais pas encore senti sur son fauteuil. Prochain rendez-vous dans une semaine, j'en tremble déjà...

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24 avril 2006

S'il fallait mettre un titre...

Les heures viennent à nouveau s'aligner. Elles me semblent pires que jamais. Certains élèves s'endorment, je ne cesse de les rappeler à l'ordre "je suis là, on écoute, un effort". Boulot de flicaille. Ils travaillent en entreprise, je sais, le rythme de l'alternance est dur pour eux. Pourtant, je fais mon maximum pour qu'il y ait encore un sens à tout ça. Tout à l'heure, alors que ma voix résonnait dans les oreilles d'un somnolent, une petite demoiselle m'a dit, tout sourire, comme une évidence: "Mais, Madame, faites comme la prof d'allemand, elle laisse dormir ceux qui sont fatigués". C'est la fête du slip. Je veux partir. Il est temps que ça s'arrête, je suis blasée, je n'ai plus ma place, j'ai cherché trop d'excuses.

Appel ce matin pour une annonce de boulot vue sur le site de l'ANPE. Petit pincement mais ça ne collera pas. Le poste est à pourvoir immédiatement. La voix me dit d'envoyer un CV, on ne sait jamais, des postes pourraient se libérer pour septembre. Pourtant, c'était plaisant, bon salaire, pas de trajet, profil souhaité, expérience dans le domaine. Je me rassure : s'il y en a eu une, il y en aura d'autres.

Puis il y a un cours prépa-bac qui se profile jeudi après-midi. J'ai dit oui à la maman que j'ai eu au téléphone il y a une heure, mais ça me contrarie vraiment. Je comptais sur ces quelques heures pour boucler ce fameux rapport d'apprentissage. Je lisais il y a peu sur le forum des inscrits que beaucoup passeraient les examens en mai mais se contenteraient de rendre le rapport en août, pour avoir plus de temps et de recul. L'idée me séduit. D'autant que je n'ai pas vraiment mon quota d'heures et qu'il me manque la signature de la prof.

Et comme ça, sans s'en rendre compte, en moins de vingt quatre heures, on replonge dans la réalité.

24 avril 2006

Dégradé de tendre.

La journée d'hier avait quelque chose de définitivement estival. Mes cheveux sont encore impregnés de l'odeur du feu de bois. Ce fut quelques heures d'éternité figées dans la lumière et la douceur de l'herbe. Ivresse aussi en discontinu dans les veines. Comme ces journées où l'on a quelque chose à fêter, mais là, c'était gratuit. Juste le bonheur d'être ensemble, de rire, de jouer, de partager. Absence de ma mère qui a pris le train pour le Sud, seule. Et la maison parait vide, un peu désorganisée. Tout semble plus facile quand elle est là. Puis les amis de Spö, Kronk, et toujours Boucle d'Or : tout semble intact, comme il y a plus de deux ans, dans chaque regard. Mais rien ne se dira, ni les regrets, ni les envies, jamais.

Difficile de reprendre aujourd'hui. Y'a comme une incohérence. Le goût de la veille qu'on aimerait garder dans la bouche. Toutes ces têtes qu'on a pas envie de revoir. Cette sensation bien ancrée à l'intérieur qu'on y va plus pour faire semblant, pour jouer un rôle, mais que personne n'est plus dupe. Comme une marionnette. Puis le compte-à-rebours est maintenant lancé.   

22 avril 2006

Déjà de retour.

Quelques jours de pause qui viennent de glisser. Quelques jours ailleurs, pour respirer, faire le vide. Efficacité maximum, à tel point que j'ai du mal à m'imaginer reprendre les cours lundi matin. Mais c'est la dernière ligne droite. Une longue droite noire tracée à la règle et au stylo à bille sur une feuille à carreaux. J'ai déjà beaucoup d'idées pour la suite, tellement que je ne sais trop que choisir : un retour aux cours particuliers, des remplacements, un ou deux CDD... Je suis aussi bien contente de moi, j'ai déjà pris beaucoup d'avance pour le rapport que je dois renvoyer avant le 30 avril. J'ai encore dans la tête tout ce bleu et ce pur des montagnes. Nous avons été étonnés de retrouver tous les arbres verts ici à notre retour. Quelques petites factures contrariantes aussi, mais le ciel reste clair. Demain midi, premier barbecue de l'année.

10 avril 2006

Déjà la nostalgie.

Quand je tourne ma clé dans la serrure, quand j'efface le tableau blanc, quand je mets la date dans le cahier de texte, quand j'ouvre mon casier, quand je rentre mon code de photocopieuse, quand je donne la parole à un doigt levé, quand je passe ma main sur ce paquet de copies...

Je fabrique dejà des souvenirs. Tout ce que je touche est presque déjà inscrit dans le passé. C'est tout juste si je ne suis pas déjà émue en me disant qu'il ne me reste que quelques mois. Maintenant que ma décision est vraiment prise, il y a comme une réjouissance, un bouillonnement intérieur, la curiosté de la suite, l'effet surprise. Pas de réelle inquiétude, peut-être juste un peu d'appréhension. J'ouvre chaque jour mes mails avec un petit creux au ventre, peut-être pour découvrir l'offre qui correspond à ma future place.

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5 avril 2006

En avril ne te découvre pas d'un fil.

Toujours la même difficulté le mercredi à cette heure ci, je tombe de sommeil. Il y a cette heure creuse en plein milieu de cette journée trop pleine. Tellement pleine que je ne rentre pas à midi, je mange une banane en me pen,chant sur un paquet de copies. Et là, le rythme s'arrête un instant et c'est traître. C'est comme de s'arrêter pour respirer pendant une course, on ne peut plus repartir, on a les jambes coupées. Le coup de pompe phénoménal s'empare de moi, à chaque fois. J'en suis au stade où je pourrais me rouler en boule par terre dans un coin et dormir sur le champ.

Je ne sais pas si j'ai bien fait, mais j'ai parlé de mon départ à certaines collègues ce matin (elles aimeraient arrondir leurs heures et s'inquiètent de voir les effectifs en baisse pour la prochaine rentrée). Le creux de la vague-motivation des élèves, l'oubli de mon anniversaire par certains, la distance qui se creuse en ce moment, ce fossé entre ce que je veux faire et ce que je peux faire... Tant de détails qui m'encouragent à officialiser tout ça (je veux dire que jusqu'à maintenant, c'est les collègues qui auraient su me motiver pour rester, aujourd'hui, il n'y a même plus ça). Je n'aimerais pas cependant que la nouvelle arrive aux oreilles de la direction avant que je ne l'annonce. Tête de Brique pourrait me pourrir la vie jusqu'à fin juin. Quoi que, ça n'y changerait rien. Je suis décidée.

Puis il neige aujourd'hui. Un comble. Et moi avec ma jupette noire, je frissonne depuis ce matin.

3 avril 2006

Inintelligible.

Je suis assise là, j'enroule mes cheveux autour de mon doigt. Rayons de soleil derrière moi. Pas assez de temps devant moi pour commencer quelque chose d'utile et d'intelligent. Trop de temps pour avoir juste le temps de m'assoir ici et de ne rien faire. J'absorbe du sucre. Faudrait pas, chocolat poulain, argument "bonne humeur", moelleux framboise-pomme, barre céréales nois de coco.  Mon nouveau jean est trop taille basse (ne pas voir de rapport de cause à effet avec le sucre). J'ai passé ma journée à tirer dessus pour qu'on ne voit pas le haut de mes fesses. Ou à tirer sur mon pull dans l'autre sens. J'ai des péoccupations de fashion victime, de jeune donzelle.

branchages

Autre péoccupation : je croise les doigts pour que Radiohead donne quelques dates de concert en France. J'irai même si je dois y aller en rampant. Sinon, faudra se rabattre sur les autres dates européennes.

3 avril 2006

Actualité.

Encore une nouvelle semaine qui débute. Plus que deux et j'ai droit à quelques journées de vacances. Après, ça sentira déjà la fin de l'année avec ces week-ends prolongés et ces soirées chaudes. Insouciance. Ma décision de quitter cet établissement est presque prise. A chaque fois que j'entends des collègues ou des élèves parler de l'année à venir, je ne me sens à peine concernée. Il y a quelques jours encore, l'idée de ne plus travailler aux côté de P. et R. m'était difficile. Mais le fait que ces deux idiots aient oublié mon anniversaire me prouve bien que c'est chacun pour son nombril (ils n'y ont d'ailleurs toujours pas pensé) et que je n'ai aucun regret à avoir. Une fois de plus, j'ai sans doute donné plus que je n'ai reçu. Puis c'est le fait de bousculer mes habitudes, de prendre le risque de tomber sur "moins bien"... Bien entendu, j'ai un peu peur. Mais je n'ai même pas trente ans alors il faut que ça se fasse maintenant. Après, je n'aurais plus le courage. Le cauchemar ? Me réveiller dans dix ans devant ce même tableau blanc un lundi matin. Je dois partir. Je veux mieux. Avenir flou.

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Le week-end a été doux. Vendredi soir, petit resto avec la soeur et Neb homme de moi, avec même une bougie sur mon gâteau et les lumières qui s'éteignent. Samedi, une journée dans cette ville que je n'aime pas pour se rendre compte une fois de plus que je déteste ses habitants, leurs préoccupations futiles, leurs manières, leur façon de crier leurs conversations pour que tout le monde soit au courant, le fashion, les apparences, le clinquant. Heureuse de rentrer chez moi dans la soirée après un passage-sandwich chez la soeur. Puis hier, un détour dans une expo canine où j'ai eu les larmes aux yeux devant ce concours d'agility (petit chien qui galope pour obéir à son maître, qui aboie de joie, qui se faufile dans des tuyaux). Puis ensuite, une demi-heure de piscine et quelques dizaines de kilomètres à vélo, à contre-vent, avec du sel sur les joues.

28 mars 2006

Miroir, mon beau miroir.

Diane Groseille est belle, bien dans sa peau (presque toujours), elle réussit ce qu'elle fait, elle dit toujours ce qu'elle a à dire sans prendre de gants. Elle est courageuse. Les gens l'écoutent et se soucient d'elle (un tant soit peu), prennent de ses nouvelles. On vient la voir, on lui laisse des messages. On la cherche même via Google. On lui dit qu'elle est un exemple (si, si, je vous assure, certains l'ont dit) et quelques uns sont allés jusqu'à la qualifier d'artiste *. On lui souhaite son anniversaire avant que ce ne soit fait dans la vraie vie (merci Tippie).

Je ne suis que le pâle reflet de Diane Groseille. 

Je voudrais hurler quand j'apprends qu'on me soupçonne
de prendre des jours d'arrêt maladie pour rallonger mon week-end.
Je voudrais jouer du violon comme ces deux jeunes de dix-sept ans qui jouaient avant moi,
au lieu d'aligner ridiculement mes notes couinantes.
Je voudrais que mes cheveux ne frisent pas quand il pleut.
Je voudrais perdre cette culotte de cheval qui s'accroche malgré trois séances de piscine dans la semaine,
si on m'avait dit qu'un jour je me battrais contre de la cellulite.
Je voudrais que mes collègues de travail n'oublient pas mon anniversaire,
alors que j'ai été la première à leur souhaiter le leur, avec petit cadeau à l'appui.
Je voudrais être plus sure de moi.
Je voudrais avoir plein d'amis.
Je voudrais qu'il fasse beau le 28 mars et tous les 28 mars qu'il me reste à vivre.
Je voudrais qu'on ne m'oublie pas.

J'ai vingt-huit ans aujourd'hui.
Je me sens petite, ridicule et faible.

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*Je peux bien me jeter des fleurs le jour de mon anniversaire, personne ne le fait.

27 mars 2006

Babycaments.

Il y a comme une tempête qui se lève. Un vent de colère qui souffle et qui enfle en moi. Je me rends à mon cours d'arabe dans quelques minutes, à contre-coeur. J'ai réalisé avec horreur hier soir que les nombreuses absences de ma prof pourraient compromettre mon rapport de fin d'année : pas de validation envisageable si je n'ai pas vingt cinq heures de cours. Je suis enragée par les conséquences de son incompétence. Je voulais rencontrer ce soir le directeur de l'association histoire de lui dire ce que j'avais sur le coeur, de lui cracher mon venin à la figure, de lui faire savoir combien va me coûter cette bagatelle.... Mais il n'a pas pu me recevoir. Rendez-vous est pris, je ne laisserais pas passer, et il va me faire un justificatif de tant de bétise. Hors de question que je plante mon année à cause de ces abrutis.

Puis je sors de chez le médecin à l'instant. Il a refusé de me faire un arrêt maladie pour la journée de vendredi, il m'a dit que je n'avais qu'à venir le jour même. C'est vrai, j'aurais dû penser à ramper jusqu'à son cabinet... Il m'annonce aussi la bonne nouvelle de l'année : mon mal semble n'être qu'un début, il me dit que quand ça commence, on voit les migraines se pointer tous les mois et que le seul remède efficace serait une bonne grossesse, voire deux. Mouais, c'était pas au programme...

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