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Diane Groseille

11 février 2015

Homme ou bête ?

vache1

Avoir davantage pitié des bêtes que des hommes, c'est pas très bien vu chez les hommes. C'est considéré comme une sorte de désertion, de trahison, voire de perversion ou d'infirmité mentale. Mais bon dieu, nous sommes hommes par hasard. Tant mieux, j'aime bien comprendre le monde. Et c'est justement parce que je suis homme que je puis transcender cet instinct grégaire, irréfléchi, purement animal qui fait se serrer les coudes aux hommes, les incite à diviniser l'homme par-dessus toute créature. Réflexe spontané, réflexe normal. Normal chez une oie, chez un phoque, chez un hareng. Un homme devrait aller plus loin. C'est parce que j'essaie d'être vraiment, pleinement homme, c'est-à-dire une bête avec un petit quelque chose en plus, que je mets sur un pied d'égalité ce qui est homme et ce qui ne l'est pas.

M'emmerdez pas avec votre St François d'Assise, j'ai pas de paradis à gagner. Mon amour des bêtes est bien autre chose qu'un attendrissement devant le mignon minet, bien autre chose qu'une lamentation devant les espèces, j'm'en fous, je ne suis pas collectionneur d'espèces, des millions d'espèces ont disparu depuis que la première lave s'est figée. Seuls m'intéressent les individus. Mon horreur du meurtre, de la souffrance, du saccage, de la peur infligée fait de ma tranche de vie une descente aux enfers. Nous tous, les vivants, ne sommes-nous donc pas des passagers de la même planète ? L'homme n'a pas besoin de ma pitié : il a largement assez de la sienne propre. S'aime-t-il le bougre ! la littérature, la religion, la philosophie, la politique, l'art, la publicité, la science même n'intéressent les hommes que lorsqu'ils les mettent au premier plan, tous ne sont qu'exaltation de l'homme, incitations à aimer l'homme, déification de l'homme. Les bêtes n'ont pas, si j'ose dire, la parole. Elles n'ont pas d'avocat chez les hommes. Elles ne sont que tolérées. Tolérées dans la mesure où elles sont utiles, ou jolies, ou attendrissantes. Ou comestibles. Les hommes les ont ingénieusement classées en animaux « utiles » et animaux « nuisibles ». Utiles ou nuisibles pour les hommes, ça va de soi. Les chinois ont patiemment détruit les oiseaux parce qu'ils mangeaient une partie du riz destiné aux chinois.

De quel droit les chinois sont-ils si nombreux qu'il n'y a plus de place pour les oiseaux ? Du droit du plus fort, hé oui ! Voilà qui est net ! Ne venez plus m'emmerder avec votre supériorité morale. Ni avec vos bons dieux, faits à l'image des hommes, par les hommes, pour les hommes. Si les petits cochons atomiques ne mangent pas l'humanité en route, il n'existera bientôt plus la moindre bête ni la moindre plante « nuisible » ou « inutile ». Le travail est déjà bien avancé et le mouvement s'accélère. La mécanisation libèrera -peut-être - l'homme du travail « servile ». Elle a déjà libéré le cheval : il a disparu. On n'a plus besoin de lui pour tirer la charrue, il n'existe quasiment plus à l'état sauvage, adieu le cheval. Oui, on en gardera quelques-uns, pour jouer au dada, pour le tiercé, pour le ciné, pour la nostalgie. L'insémination artificielle a déjà réduit l'espèce « boeuf » à ses seules femelles. Un taureau féconde -par la poste- des millions de vaches. Oui, on s'en garde quelques-uns pour les corridas, spectacle d'une « bouleversante grandeur » où l'homme, intelligence « sublime », affronte la bête, les yeux dans les yeux ... oui, on se garde quelques faisans, quelques lapins, quelques cerfs ... pour la chasse. On se garde quelques éléphants pour que les petits merdeux aillent les voir dans les zoos, et quelques autres dans des bouts de savane pour que les papas des merdeux aillent y faire des safaris-photos après le déjeuner d'affaires. Pourquoi je m'énerve comme ça ? Parce que je les voudrais semblables à ce qu'ils se vantent d'être, ces tas : un peu plus, un peu mieux que les autres bêtes. Mais non, ils le sont, certes, mais pas assez. Pas autant qu'ils croient. A mi-chemin. Et à mi-chemin entre ce qu'est la bête et ce que devrait être l'homme, il y a le con. Et le con s'octroie sans problème la propriété absolue de la Terre et de tout ce qui vit dessus, et même l'univers entier, tant qu'une espèce plus forte ou plus avancée techniquement mais tout aussi con ne l'aura traité lui-même comme il traite ce qui lui est « inférieur » « inférieur ». Rien que ce mot ! Il y a même toute une hiérarchie ....

François Cavanna

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11 février 2015

Vertige bleu.

Je suis dans une salle de cours, il me semble que c'est arrivé il y a longtemps. Élèves agréables, contenus inconnus. Puis soudain, nos cinq sens brutalisés. On déverse dehors dans un fracas puant des tonnes de déchets, objets non identifiés. On entre dans la salle et on nous demande de la quitter au plus vite. Un danger ? On se rassemble dans la rue (une rue familière, à côté de chez moi). On attend.

Plus tard, nous réalisons que l'école a été transformée en parking souterrain. En y entrant, je comprends devoir payer mon emplacement. J'évolue dans des galeries sombres puis je me retrouve dans une salle de théâtre, un hémicycle à ciel ouvert, avec des gradins en pierre. Je m'installe, je reconnais des amis, ceux de ma troupe de théâtre. On vient nous expliquer sur scène que c'est notre nouvelle salle, qu'il faudra la partager avec une autre troupe. Je réalise à ce moment que je tiens dans mes mains une petite peluche de lion orange. Son visage est cerclé de plastique et sa fourrure est synthétique. Je tente de le manger mais ses poils m'étouffent, je suffoque. Je cherche de l'eau et je trouve en haut des gradins une fontaine faite de grosses pierres blanches. Je me dis que l'eau n'est peut-être pas potable, je repense alors au monticule de déchets infectes et  puants... Et je déglutis. Et je sens le pelage de cette affreuse peluche qui m'étrangle. Je manque d'air. Je finis par l'avaler. Au bas des gradins, je retrouve C. et C. qui attendent pour payer. Oui, il faut aussi payer pour ressortir.

Plus tard, je marche avec mes deux chiens sur un chemin de montagne. Tout est calme, blanc et beau. Puis, arrivant sur un carrefour, je vois un attroupement. Une personne est blessée au sol. Une femme debout parle de clavicule cassée. Je ne regarde pas, je ne veux pas gonfler les rangs des voyeurs déjà présents, je poursuis mon chemin en choisissant de partir à gauche, sur une petite voie étroite qui descend. Mais il me faut quelques pas seulement pour me rendre compte que sous mes pieds, le sol se dérobe. Il semble couvert de neige, mais sous mes pas, je vois du vide, matérialisé par un ciel bleu et impeccable. Je glisse, vers le néant bleu clair. Je peux juste me raccrocher au chemin. Je murmure pour appeler une des femmes présentes auprès du blessé. J'ai peur que seule ma voix me fasse tomber. Elle s'approche de moi et chuchote elle aussi comme si nous étions sur le point de désamorcer une bombe. Elle porte une combinaison violette, et son visage rond est entouré de cheveux courts et bruns qui font comme un soleil. Je lui dis que mes chiens sont avec moi. Elle me répond en souriant qu'il n'y a pas de soucis s'ils sont en laisse. Elle s'accroche aux jambes d'une autre femme et à elles deux, elles m'extirpent du vide qui semble vouloir m'avaler. Je me retrouve debout et m'empresse d'appeler mes chiens. Je vois s'approcher ma petite demoiselle-chien, mais Lu ne revient pas...

neige

Réveil à 5h30, sueur. Impression de lourde fatigue. Mais soulagement en ouvrant la porte de ma chambre, de trouver mes deux amis-chiens frétillant dans le couloir.

11 février 2015

Le mauvais jour sale.

Allez, debout ! Yeux collés. Pas le temps. Jamais le temps. Étouffement. Suffocation mentale. Radar. Un pied devant l'autre. Une douche très chaude. Trouver des vêtements. Rien à foutre que ce soit joli. Chauds et confortables. Je voudrais m'habiller avec une couette. Boire un thé. Faudrait l'aromatiser à la cocaïne. Sortir, s'éjecter du cocon. Trop tard. Encore. Pressée. Comme poussée dehors par un gros coup de pied au cul. Découvrir ses cernes dégueulasses dans l'ascenseur, miroir taché, lumière crue qui semble crier. Cette simple gueule dans la glace justifierait d'aller se recoucher tout de suite. Sur mon arrêt de travail, on écrirait "3 jours d'AT - Motif, gueule à faire peur". Un personnage cruel s'amuse toutes les nuits à dessiner autour de mes yeux des lignes sombres, des poches gonflées de tout ce temps qui me manque, de ces mots que je n'ai pas le temps de dire. Chaque matin, je masque les ombres, maquillée comme à la craie. Mais on avance. Une porte s'ouvre sur le dehors. Et ça crie encore dedans. De petites pointes de glace mouillée viennent griffer mon visage. Le froid monte du sol. S'installer au volant de la voiture. Tout est froid et dégueulasse. Révoltant ou décourageant. Tout ce qui vient du dehors me pousse au dedans. Le volant qu'il faut bien tenir cisèle mes doigts. Le ciel est un plafond bas, un couvercle sur la vie. Et l'autre à la radio qui répète depuis des jours Je ne tiens pas debout, le ciel coule sur mes mains.

C'est une journée criblée de contrariétés et d'imprévus. De ces imprévus qui frappent dans le dos et déstabilisent. Rien ne marche. Ordinateur, câbles, accès à internet, vidéo projecteur, ... Tout semble s'être ligué contre moi. Les yeux de mes collègues me renvoient le reflet de ma mauvaise humeur et de ma pâleur. Je me voudrais transparente, légère, inexistante, éteinte. En mode Off. mais je suis là, lourde, dans le passage, incompétente, maladroite. Inscrite dans une journée que je voudrais gommer. Les heures passent. tout semble concentré sur une idée. Finir. Rentrer. Dormir. Le champs de vision se rétrécit. On écoute moins. On entend pas. Et tout ce qui vient s'ajouter à la longue liste des incidents et du moche ne compte même plus. Les épisodes de la journée s'emboitent mal. Chagement de lieu, changement d'heure, mêmes constats. Que l'impatience comme certitude.

Dans la rue, je regarde sur le trottoir d'en face une femme qui vient de finir un beignet dégoulinant de confiture. Elle en a plein les doigts. Elle se débrouille pour sortir de son sac un paquet de mouchoirs. Elle en extirpe un, s'essuie. Le jette au sol. Fait pareil avec un deuxième. Puis un troisième. Elle s'éloigne, satisfaite. Les paroles s'étranglent dans ma gorge. "Hé, espèce de grosse vieille dégueulasse, ça te trouerait le cul de ramasser la merde que tu laisses derrière toi ?". Je m'étouffe avec mon silence, aussi dégeulasse que son geste. Alors que d'autres renoncent, je descends deux enfers plus loin. Je ne dis rien. Je ne dis rien non plus quand ces étudiants me toisent et me provoquent. De ces seuls étudiants cette année avec lesquels le courant ne veut pas passer, les connexions ne se font pas. On ne parvient pas à travailler ensemble. Seule classe sur quatorze. Une question d'alchimie peut-être... Ou de bétise. Je ne dis rien, encore. Silence pendant ce conseil de classe à midi où la colère de certains se mesure au tic-tic de leur bic sur la table. Se taire encore en découvrant que le repas de midi commandé par ma directrice contient du jambon (je ne mange plus de viande depuis deux ans). Et ne rien manger jusqu'au soir, parce que pas le temps de commander autre chose. En voiture à nouveau, plus tard, cette femme qui me fait une queue de poisson, son fils est assis à sa droite, un petit garçon de moins de dix ans. Je suis obligée de faire un écart, pour qu'elle ne tape pas ma carrosserie. Je klaxonne. Son majeur se lève, droit et fier, blanc dans la pénombre qui tombe trop tôt.

Ces journées sont elles programmées ? Provoquées peut-être par une espèce d'élan de faiblesse, une contagion de négatif. Pour que tout ce qui peut être décourageant se précipite sur nous en même temps ?

tunnel

* ça ne tient pas debout, sur mes pieds le ciel revient *

2 février 2015

Lyon, dans le coton.

Deux jours trop courts à Lyon, une fin de novembre, dans le coton. Deux jours coincés et bousculés dans un calendrier chargé à bloc. C'est un groupe de potes qui vont faire du théâtre. Qui vont rencontrer un autre groupe de potes, sur une scène. On part tôt, le samedi, vers le Sud.

On arrive en début d'après-midi après des heures d'autoroute. On étire ses bras, ses jambes, ses idées. Gab est avec moi, ça me fait plaisir qu'il m'accompagne. Avant notre spectacle, nos hôtes nous proposent une visite de cette ville. Elle est alors écrasée de brouillard. A une semaine de la fête des lumières, elle est éteinte. On se faufile dans les traboules, on hume l'humidité des murs et les parfums de pralines roses. On trébuche sur les pavés séculaires, sur notre fatigue souriante. Ça papote, ça piaille et certains écoutent à peine les explications de notre guide Julien, passionné par sa ville, fier de nous dire ce qu'il aime. Plus tard, au moment de rejoindre la salle de spectacle en banlieue, nous trouvons les grilles du métro fermées. Un meeting du FN est organisé dans la ville, des manifestations fourmillent sur tous les grands axes. Après évaluation de la situation, la seule solution qui s'impose à nous est la marche. Nos pas se font alors plus pressés, la déambulatoin touristique est remplacée par l'urgence de rejoindre notre scène, à une heure à pieds. Sur notre chemin, des vitrines explosées, des arrêts de bus brisés, des gens qui errent, inquiets de toute cette violence, d'autres qui courent ou qii crient avec leur téléphone.

On finit par rejoindre le lieu de la représentation. Le soir, fatigués, on souffle sur notre créativité pour qu'elle prenne. On sautille, on partage, on rit. Ce jour là, en mangeant des bonbons, alors que l’émoustillement nous engourdit le corps, je ressens plus que jamais, très fort, les liens d'amour qui me lient à cette troupe. C'est presque physique, c'est presque palpable. On est très heureux d'être ensemble, de vivre ça les uns avec les autres. Après une attente un peu trop longue, arrivent  les lames de parquet noir, les projecteurs, l'improvisation, le jeu. On erncopntre ces autres comédiens comme s'ils étaient des amis, comme si nous les connaissions de longue date. On donne à ceux qui sont confortablement installés du rire, des mots, des histoires. Deux heures durant. Puis, un peu engourdis, nous rejoignons notre chambre d'hotel, draps blancs et frais pour border cette journée.

Le dimanche, on s'égare seuls dans les rues de la ville. Les amis ont déjà pris la route du Nord. Gab et moi, on s'installe dans un petit troquet, un bouchon, pour y déguster des quenelles. Il fait chaud, notre petite table est coincée sous l'escalier, les murs sont jaunes, Gab sourit. Dans la voiture au retour, Gab roule, et je lis Tout s'est bien passé d'Emmanuèle Bernheim. Des larmes coulent sur mes joues et je pense à mon père. Je dis à Gab que ce livre est bien, qu'il devrait le lire, et je le surprends à lire quelques lignes volées. Je ris.

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12 janvier 2015

Mon hiver orphelin.

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10 janvier 2015

Je suis...

Perdue

Emue

Aphone

Charlie

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6 janvier 2015

Après Noël.

Deux semaines qui semblent s'être condensées en une petite sieste, douce et confrotable. Ce matin, je m'étire, je m'ébroue et on repart pour six bons mois de travail. Et comme d'habitude, avant de basculer dans cette parenthèse endolorie, j'avais tout un tas de projets. Je repars ce matin, avec l'impression de n'avoir fait que trop peu, de m'être prélassée, ponctuant cette "hibernation" de quelques balades, de quelques rencontres.

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7 décembre 2014

Il y a dix ans, c'était hier...

4 décembre 2014

Si tu avais le temps...

Hibernation : nom féminin (zoologie). Etat d’hypothermie régulée, durant plusieurs jours ou semaines qui permet aux animaux de conserver leur énergie pendant l'hiver. Durant l’hibernation les animaux ralentissent leur métabolisme jusqu’à des niveaux très bas, abaissant graduellement la température de leurs corps et leur taux respiratoire, et puisent dans les réserves de graisse du corps qui ont été stockées pendant les mois actifs.

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... Tu dormirais des journées entières, te levant pour te nourrir, t'étirer longuement, aller faire pipi... Tu dessinerais, des heures durant, au crayon, à l'aquarelle, installée sur un coin de trottoir, une table de bistrot, une souche d'arbre pour prendre le temps de regarder... Tu écrirais, aussi pour dépeindre ce monde qui te plaît tant, que tu aimes, de plus en plus... Tu passerais des journées en pyjama, à ne rien faire, blottie dans les vêtements superposés qui gardent la chaleur de la nuit... Tu rédigerais de longues lettres, à tes amis, à celui que tu aimes, à ta famille, laissant filer une plume noire sur une feuille blanche et tout juste rugueuse... Tu danserais dans ton salon, de longs instants, interminables, sur des musiques dont tu ignores le nom, pour puiser dans ton corps une énergie sauvage et libre, qu'on ne contrôle pas, qui explose dans des mouvements laids... Tu lirais plus, beaucoup plus, attaquant cette pile de promesses installées sur ta table de chevet... Tu regarderais des films, de ces films qui projettent dans des univers nouveaux, inconnus, impressionnants... Tu cuisinerais, manipulant des ingrédients, des épices, des matières, expérimentant de nouveaux goûts, de nouvelles textures... Tu t'inventerais des épisodes de pauses sous une couette épaisse, coupée du monde, silencieusement... Tu n'attendrais rien... Pas même le printemps, pas même la lumière... Si tu avais le temps, cette saison serait presque douce, serait presque chaude...

25 novembre 2014

Les gens.

"On est tous le con de queqlu'un"

Pierre Perret

*

La semaine dernière, c'était la journée de la gentillesse (Du latin gentilis (« de la famille, de (la) race »), dérivé de gens (« race, tribu, nation, famille »)). On a tous rencontré quelqu'un qui a su caser le bon mot " ça veut dire que 364 jours dans l'année, tu peux être méchant" (notez que cet argument marche aussi pour la journée de la femme, de la lutte contre le tabagisme, du refus de la misère, y'a juste à adapter un tant soi peu). On nous fait savoir qu'on doit être gentil avec les gens.

Les gens (masse informe, indéfinie et envahissante) sont omniprésents. Les gens, ce sont ceux qu'on ne connaît pas. Mais notre monde est construit de telle sorte que sans les connaître, ils sont toujours là autour de nous et que sans le vouloir, on partage de petits bouts de notre quotidien avec eux. Les gens ont tous les torts. Les gens sont cons, les gens sont faux, les gens sont radins, les gens sont fous, les gens sont méchants, les gens sont hypocrites, les gens sont jaloux, les gens sont mauvais, les gens sont des moutons, les gens sont dangereux...

J'ai vu des gens qui laissaient leur gosses brailler dans les rayons d'un supermarché. Je connais des gens qui trient même pas leur déchets. Parfois, les gens n'ont pas de scrupules à ne pas mettre leur clignotant dans les ronds-points. Les gens croient qu'ils sont tout seuls sur la route. Les gens me rendent dingues au cinéma quant ils font du bruit avec leur pop corn. Les gens sont incapables de te décrocher un sourire. Les gens qui parlent fort au téléphone dans un lieu public sont vraiment sans gène.

Les gens sont différents de moi. Les gens profitent du système. Les gens n'ont pas honte d'être pauvres. Les gens aimeraient que tout leur tombe tout cuit dans le bec. Les gens sont des menaces. Les gens sont des assistés. Les gens viennent d'ailleurs. Je ne comprends pas les gens. Je n'aime pas les gens. J'ai peur des gens. Il faudrait supprimer les gens.

Les gens, c'est les autres.

Mais tu es les gens. Je suis les gens.

main-blanche

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Diane Groseille
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