Encore toute petite.
Il y a quelque temps déjà, j'ai retrouvé chez mes parents, dans une grosse caisse en bois, tous les petits objets qui faisaient le monde miniature de mon enfance. Fascinée par tout ce qui était petit, j'avais une maison de poupée (fabriquée par les mains de mon regretté grand-père, et à l'identique pour ma petite soeur, pour que ça ne fasse pas de drame) que je meublais de petites peluches très réalistes et toutes douces, avec un soucis du détail et de la proportionnalité presque maladif. Nous inventions autour de ces maisonnettes des scénarii dignes de toutes les séries que nous ne regardions alors pas à la télé. Chaque anniversaire, chaque Noël était l'occasion pendant des années de compléter le mobilier de ces petites demeures bien douillettes. En été, on partait même en vacances avec toute la petite famille, et on installait tout ce petit monde dans les arbres, avec des ascenseurs et des hamacs.
Quelle ne fut pas mon émotion en retrouvant les bestioles (écureuils, lapins et souris) au fond d'un placard. Aussi fort que de retrouver un ami d'enfance, qui aurait partagé mes jeux et mes délires, mes peines et mes rêves. Et j'ai été soufflé par ma mémoire, qui a su ressortir de tiroirs poussiéreux les noms donnés à chaque petit animal... Pissenlit, Coton, Mirabelle, Noisette, ...