Un kleenex et trois kilos de merde.
Un peu perdue hier soir. Un peu fatiguée ce matin. Ai pleuré comme une madeleine. Me suis vidée de toutes ces angoisses. Pour tout ce que j'encaisse depuis des semaines : Faire semblant d'aller bien avec lui. Accepter l'agressivité de ma soeur. Ne pas être écoutée. Prendre des risques. Ne pas voir plus loin que "la semaine prochaine". Avoir peur mais ne pas le dire. Ne pas le dire. Ne pas le dire.
Nous fêtions hier l'anniversaire de ma mère. J'ai fait à manger pour les dix personnes présentes. Je voulais que ce soit parfait. C'était bien. Tout le monde a ri. Il y avait autour de cette table des gens que j'aime beaucoup. Le soleil qui n'était pas prévu sur nos cartes de visite s'est même pointé en fin d'aprèm'. Belle balade dans les prés, dans la lumière descendante. Mais la nuit venue, un gros coup de barre m'est tombé sur les épaules. Il fallait rentrer chez nous, en laissant Lucien derrière nous puisque la semaine à venir est très chargée. Mes cours n'étaient pas prèts (et ne le sont toujours pas d'ailleurs) et j'avais juste envie de fermer les yeux et de tout oublier. En montant dans la voiture des larmes chaudes ont coulé sur mes joues et ne m'ont pas lachée durant tout le trajet. L'occasion de vider mon sac à Neb. De lui dire tout ce que je ne veux plus dire. De lui dire à quel point la semaine à venir peut être décisive.
Mal dormi cette nuit. Angoissée par cette nouvelle semaine. Par ces nouvelles classes encore. Réveillée ce matin avec les yeux gonflés et le coeur toujours gros. Mettre un mouchoir dessus et avancer. Garder les états d'âmes pour plus tard. En espérant qu'on les oubliera au fond du panier.