Si le temps ne m'était pas compté...
Je répondrais à Bruno pour lui faire savoir à quel point son message m'a touché (ce sera bientôt chose faite).
J'apprendrais mes kanji japonais avec plaisir, et sans doute encore d'autres alphabets, d'autres langues.
J'écrirais des lettres à mes amis, et même à ceux qui ne le sont pas.
Je ferais des compotes, des confitures et des conserves pour aligner des bocaux sur des étagères.
Je lirais tout ce qui me tombe sous la main, les Courrier international que je n'ai pu que feuilleter, les bouquins qui m'attendent sur ma table de nuit.
Je me laisserais guider par la curiosité qui souvent me ronge et que je n'ai pas le temps de satisfaire.
J'irais explorer ma ville avec mon appareil photo, explorer les gens, souvent, comme si j'étais invisible.
Je mettrais des couleurs dans la chambre d'ami toujours blanche.
Je me ferais des grasses matinées sans mauvaise conscience, à m'étirer sous la chaleur de ma couette, à ouvrir un oeil pour voir le jour et repartir à la recherche de ce rêve si doux.
J'apprendrais à vous connaître un peu mieux.
Je taperais tous ces posts qui traînent encore dans des tiroirs poussiéreux de mon cerveau et que je ne prends pas le temps de mettre à plat, malgré leurs importances.
Je passerais des heures dans mon jardin à regarder pousser le vert.
Je partirais des journées entières gambader en forêt, pour finalement être bousculée chez moi par la nuit tombée.
Je prendrais le temps de découvrir les gens autour de moi. Ces gens que je croise tous les jours et qui pourraient faire partie de ma vie.
J'ai deux freins dans ma vie : le temps et le regard. Difficile de mettre des mots sur ce que cela représente pour moi, mais je mène enfin en ce moment une lutte sanglante contre ces deux ennemis, qui n'en seront probablement plus lorsque j'en aurais fini. Plusieurs grands pas en avant se font dans ma vie merveilleuse du moment. Je n'ai pas le souvenir d'avoir été aussi à l'aise par rapport à mes choix, mes envies, mon reflet. Pas envie de le crier trop fort de peur que ça m'échappe. Alors chut!