Etat d'âme.

Chape de plomb au-dessus de ma tête depuis deux jours. Impression d'anesthésie générale. L'année se profile, de plus en plus difficile. Les semaines vont s'enchaîner jusqu'à mi juillet sans aucun moment de répit.

Bien sur, je reviens ici.

Comme une évidence après ce qui n'a pas été de la réflexion. Au contraire. Oublier un temps que ce non-lieu existe. Mais il existe. Il fait partie de moi. Intégralement. Pendant quelques jours cependant, j'ai oublié de mettre systématiquement des mots sur tout ce que je peux vivre. J'ai seulement vécu. Veni, vidi.

Bien sur, je reviens ici.

Lire vos commentaires, dans lesquels vous avez essayé chacun de me donner votre propre définition du blog. Mais mon problème n'était pas dans la définition. Il était dans la finalité. Il l'est toujours d'ailleurs. Pourquoi partager. Pourquoi avoir envie de donner ce qui est à moi. Est-ce que ce don valorise où dégrade ce que je suis ? Est-ce vraiment utile ? Ai-je trouvé ici des solutions, un mode de pensée ? Je ne crois pas. Le partage est d'ailleurs tout relatif. Les remarques laissées sont souvent consensuelles, pas de véritable échange. Et tant passent et regardent, mais ne disent mot.

Bien sur, je reviens ici.

Je suis un peu perdue face à quelque chose qui était finalement inscrit en moi depuis le début. Un leurre. Celui d'être lue. Mais le blog n'est qu'un passage, une zone de standby. Lost in translation. On sait que l'essentiel n'est pas là. Et soyons franc, on voit dans chaque lecture bloguesque un miroir de soi-même, de ce qu'on aurait aimé écrire ou vivre, de ce qu'on ne voudrait pas devenir. On jalouse ou on méprise, mais c'est toujours dans un rapport profondément narcissique.

Bien sur je reviens ici.

Comme on reviendrait chez un ami qui a déçu, mais il n'en reste pas moins un ami.

Comments

[Diane Groseille]

Bienvenue à ceux que je ne connaissais pas encore, en espérant que vous ne vous contenterez pas de quelques mots par ci par là, faites comme chez vous !

Eddie, ton analyse me fait beaucoup de bien, elle m'a fait avancer, voir les choses autrement, elle m'a donné envie de poursuivre... Merci...

Richard, j'espère ne pas avoir été vexante, j'aimerais simplement souvent que les réactions se fassent plus pertinentes, plus vives, mais un blogueur n'a rien à exiger de ceux qui commentent et ce sont sans doute la qualité de ses écrits qui fait la qualité et la pertinence des commentaires qui suivent...

[Eddie]

Je n'ai rien dit précédemment... certains choix nous appartiennent en propre. Mais il y a des choses que l'on fait pour soit même à la vue des autres, et c'est comme ça qu'elles sont le mieux. Egoistement exposées, parce qu'universelles. Parce que vraiment offertes, presque malgré nous.
Tu écriras toujours pour toi. Et c'est ce qu'apprécient ceux qui te lisent. J'aurais presqu'envie de te dire: ne réfléchis pas tant, écris tes envies. Et laisse la suite à tes lecteurs.
Sans doute oui que l'essentiel n'est pas ici, mais ce qui importe le plus dans la vie n'est pas forcément l'essentiel. Ou peut etre seulement que nous ne savons pas reconnaître ce qui nous est vraiment essentiel...
Ne penses plus. Ecris. Comme on respire.
Parce qu'il n'y a pas de finalité à respirer.
Si ce n'est vivre.

[Pretextat]

PS : moi aussi j'aimerais bien passer qq jours dans le petit cabanon, glisser sous le vent comme dirait céline (ok je sors), voire glisser sous la croute terrestre.

Décidement je me retrouve beaucoup dans ton blog

[Pretextat]

Très jolie plume, je trouve ton écriture très stylée, mais surtout tes réflexions très juste. En tout cas plusieurs de tes billets trouvent une résonance en moi, c'est exactement ce que j'aurais pu écrire, en moins bien surement.

Les photos de fruits sont somptueuses et très raffraichissante.

Merci en tout cas, je t'ai découvert il y a juste qq jours et j'espère te lire encore longtemps.

[Richard]

Pareil (et désolé pour la cohorte laconique dont je fais - honteusement- partie).