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Diane Groseille
25 mars 2007

Hypocondriaque.

Cette semaine, une personne qui m'est à la fois très proche (par les liens du sang) et très lointaine (par ce que nous partageons) a été hospitalisée. Au départ, il s'agissait de problèmes intestinaux. L'intéressé avait déjà fait des analyses dont il attendait les résultats, mais il faut savoir que l'intéressé a un gros problème non pas intestinal, mais des "boyaux de la tête". C'est à dire pour faire simple qu'avant l'ombre d'un résultat, il était déjà persuadé de mourir d'un cancer généralisé dans la semaine. Ses nerfs ont lâché, torrent de larmes 24h/24 et son médecin qui est une flèche a décidé pour rassurer tout le monde de le faire entrer en clinique. Brillante idée qui n'a fait que conforter mon proche dans ses délires d'agonie. Toute la famille a eu droit au récit indirect du néant de maladie, de l'attente angoissante, histoire de bien en faire des tonnes. Pour finir, le verdict est tombé en fin de semaine, pas la moindre trace de maladie, même pas une petite chiasse. Et ce après coloscopie, analyse de sang, d'urine, échographie et autres examens plus poussés les uns que les autres (ceci additionné à quatre jours en clinique, bravo la facture sécurité sociale). Puis notre flèche de médecin (histoire de bien enfoncer le "malade" dans l'idée cette fois d'un complot interplanétaire pour lui dissimuler sa terrible maladie) lui colle deux bonnes semaines d'arrêt. Qui lui seront bien utiles pour cogiter et pour réussir au bout du compte à ses créer une véritable belle grosse maladie, un truc bien costaud.

Je ne suis pas allée le voir. J'ai eu des nouvelles par mail, sans en demander...

Parce qu'avant les résultats, je connaissais la chute de l'histoire.
Une histoire pas drôle parce que derrière le protagoniste, il y a une femme et deux filles.
Parce qu'il y a dix ans déjà, il était sûr qu'il allait mourir dans la douleur et le désespoir.
Parce que je suis persuadée que tout vient de la tête,
et qu'il va l'obtenir sa maladie incurable et exceptionnelle qu'il tricote depuis des décennies.
Parce que de nombreuses personnes qui sont vraiment malades savent se montrer fortes, dignes et courageuses.

la_vie

Je n'ai pas peur de la mort. Je sais qu'elle est là, au-dessus de nos têtes. Je ne l'oublie jamais. Je vis avec elle, je l'ai déjà vue en face mais je n'en ai pas peur. J'ai plus peur de celle de mes proches, du vide que ça laisserait, égoïstement. Mais la mienne arrivera bien assez tôt, pour que je ne la craigne et ne me pourisse la vie en l'attendant.

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Commentaires
D
Esmeralda, à vrai dire, je suis étonnée que tu sois la seule à réagir ainsi, je m'attendais à un fleuve de protestations, parce que mes propos sont certainement virulents voire déplacés pour sui ne vis pas cette situation. Oui, tu as raison, il y a probablement du mépris dans mes propos, du mépris pour une angoisse que je trouve infondée et profondément égoïste : je fais partie à l'heure actuelle des proches qui subissent les conséquence de ces angoisses-fantômes et pourtant, comme je l'ai signalé, je ne fais pas partie du quotidien de cette personne. Ces angoisses, aussi fantomatiques soient-elles sont contagieuses et dangereuses. Je n'éprouve que peu de compassion pour quelqu'un qui se montre égocentrique au point de détruire gratuitement sa famille. Et dernière petite précisison, lorsque j'utilisais la formule "fortes, dignes et courageuses", elle n'était pas pour moi, je n'ai pas cette prétention, elle désignait ces personnes "vraiment malades" qui apprennent à faire face avec ceux qui les entourent.
M
Je comprend ta révolte contre ces médecins qui au lieu de rassurer et dédramatiser font tout pour enfermer l'hypocondriaque dans ces peurs. C'est ce que j'ai compris de ton post. Ce n'est pas ne pas vouloir comprendre l'autre, ce n'est pas être méchant, que de refuser de croire ses chimères, est ce que c'est rendre service à un enfant que de lui dire "oui le monstre dans ton placard existe"? <br /> NON, je crois qu'il faut aller ouvrir la porte avec lui, regarder, et dire "tu vois bien, il n'y a rien, tu peux dormir tranquille maintenant", et pas "tu vois bien, il n'y a rien, mais quand même, je vais te changer de chambre, au cas où il existe tout de même ce monstre du placard".<br /> Et puis je crois aussi comme toi, qu'à force d'attendre la tuile, elle finit par tomber, alors mieux vaut vivre et profiter que rester sous le toit à attendre sa chute. De toute façon, si elle doit tomber, elle le fera...
V
Hypocondrie me tient aussi depuis bien longtemps, en fait depuis toute petite et en lisant tes quelques lignes j'ai compris à quel point cela pouvait touché les autres .... Ceci ne changera probablement rien au moins maintenant je tenterai de penser aux autres durant ces moments plutôt que des les accusés de ne pas s'inquiéter .... Merci pour ce moment de réflexion hors les limites de mon nombril Groseille ....
V
J'espére que ta semaine commencera bien. J'ai tout à fait compris tes mots et je pense que les personnes qui ont une telle angoisse de la maladie cache autre chose. C'est très pénible pour ceux qui sont à côté et je crois que tu devrais aider cette personne à voir quelqu'un, à parler. Sinon vous allez tous craquer, accroche toi petite groseille......
E
Ce billet m'a profondément irritée : Qui peut savoir comment il ou elle réagira lors d'une crise d'angoisse ? De quel droit peut-on juger aussi négativement (pour ne pas dire avec mépris) un mal-être douloureux et peut-être bien insurmontabe...? Quel manque de compassion, vraiment !<br /> Salutations à toutes ces personnes "fortes, dignes et courageuses" quelles que soient les circonstances sûrement !!!
Diane Groseille
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