Cascades.
J'écris comme Eddie me le recommande. Sans penser au reste, juste par envie, égoïstement, sans chercher l'écho des mots, sur la vague. De toute façon, ce soir, trop fatiguée pour réfléchir. Retour en classe aujourd'hui. Curieusement, ce matin, à cinq heures, j'ouvre les yeux automatiquement, avec une angoisse sourde dans le ventre. Rentrée des classes. Pourtant, j'ai repris les cours depuis fin août, mais aujourd'hui, c'était l'officielle, celle qui signe vraiment la fin des vacances. Une seule semaine de congé avant mi-juillet. Comme une ligne droite. Endurance en vue. A huit heures, j'accueillais les premiers élèves et l'angoisse comme chaque année s'est évaporée à ce moment là. Ce qui semblait difficile, ce qu'on ne pensait plus savoir faire revient comme si c'était instinctif, naturel. Et en regardant en arrière, les heures de doute qui ont précédé, je me suis trouvée ridicule. Peut-être que c'est mieux d'avoir tant de travail devant moi, plus il y en a, plus j'avance, sans forcément chercher une issue de secours.
Et les mots fluides viennent à nouveau à moi. Les sourires. Les moments de réflexion. Voir toute cette bonne volonté qui va s'en doute s'évanouir pour certains dans les virages des mois à venir. Sentir le parfum du papier neuf, les voir caresser les pages de leurs blocs vierges et triturer leurs nouveaux stylos pas encore mâchouillés.
Retour à la case départ, comme chaque année.