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Diane Groseille

12 avril 2008

Hommage à un soleil couchant.

aime_cesaire

***


où l'aventure garde les yeux clairs
là où les femmes rayonnent de langage
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau
saison de lait
là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe
de prunelles plus violent que des chenilles
là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois
là où la nuit vigoureuse saigne une vitesse de purs végétaux
là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d'une ruche
plus ardente que la nuit
là où le bruit de mes talons remplit l'espace et lève
à rebours la face du temps
là où l'arc-en-ciel de ma parole est chargé d'unir demain
à l'espoir et l'infant à la reine,
d'avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan
d'avoir gémi dans le désert
d'avoir crié vers mes gardiens
d'avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes
je regarde
la fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant
de la scène ourle un instant la lave 
de sa fragile queue de paon puis se déchirant 
la chemise s'ouvre d'un coup la poitrine et 
je la regarde en îles britanniques en îlots
en rochers déchiquetés se fondre 
peu à peu dans la mer lucide de l'air
où baignent prophétiques
ma gueule
ma révolte
mon nom.


Aimé Césaire.

 

diamant_coucher

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11 avril 2008

Elle est revenue, elle va bien, même si toute les

Elle est revenue,
elle va bien,
même si toute les nouvelles ne sont pas bonnes,
je suis rassurée...


sillons

La virtualité peut nous lier si fort et nous éloigner si vite.

***

9 avril 2008

Rouge et jaune à petits pois.

Il y a ces matins où tout est plus difficile. D'abord, bien sur, il y a ces réveils trop précoces et de plus en plus désagréables. A cinq heures et demi, les gens normaux dorment. Plus moi. Je m'affaire trop machinalement à des tâches que mon corps effectue sans réfléchir. L'autre matin, j'ai passé un coton de dissolvant sur mes yeux, parce que je m'étais trompée de flacon. Mes rêves me poursuivent plus tard dans ce trajet en voiture que je fais machinalement, slalomant entre des camions que je ne vois plus.  Encore plus tard, le thé se dilue trop lentement dans ma tasse blanchâtre sous les néons de la salle des profs. Le grognement de la photocopieuse tend à me rendormir. Les gloussements puérils émanant des couloirs me fatiguent déjà. L'envie de dormir me terrasse. Mes épaules semblent trop lourdes.

Et ce matin, pourtant plus difficile encore que les autres, quelques minutes avant de rejoindre ma salle de classe, les mots sont revenus. Comme le printemps après l'hiver, comme le soleil après la nuit. Tout naturellement. J'avais voulu les chasser. J'avais voulu ne plus vivre à travers eux. Je voulais que chaque instant soit à l'état brut. Je ne voulais plus de ce filtre. Il avait fallu désenclencher les réflexes, chasser les mauvaises habitudes. Puis c'était arrivé. Ne plus voir en chaque instant les mots qui l'ont grattera sur la papier, les lettres que l'on tapotera sur le clavier. Je m'étais aussi posé trop de questions sur la valeur des mots ici, sur cette zone de dialogue qui n'en est peut-être pas une. Puis les questions se sont évaporées, laissant place à nouveau à la spontanéité.

Alors, me revoilà.

9 avril 2008

Wanted.

Bien entendu, je suis un courant d'air.
Mes mots ici se font rares comme le soleil de ce mois d'avril.
Je profite malgré tout d'une demi-journée d'école buissonnière
pour lancer un avis de recherche.
Pas de nouvelles de Manu depuis plus d'un mois.
Et j'avoue être inquiète.
Ses mots me manquent, ses silences me traquassent.
Que celui qui est en mesure de me rassurer parle au plus vite !

voilier2

28 mars 2008

back.

Rupture de silence.
30 ans.
Envie de le crier ici.
C'est comme une naissance.

IMG_1632

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5 mars 2008

Vox clamantis in deserto.

Ridicule.
Pathétique.
Plus de lecteurs.
Stat's en chute libre.
Messages à caractère soporifique.
Réflexions isolées, ternes et insipides.
Disparus tous ceux qui avaient leur mot à dire.
Petite ombre qui s'agite, trop tôt ou trop tard, toute seule sur des pages virtuelles.
Avec cette illusion de donner du relief à ses mots.
Je reprends la plume, l'encre et le papier.
Le temps que cela reprenne un sens.
Le temps qu'il faudra.
Le temps de vivre.
Mieux à faire.
Départ forcé.
Bye bye.

nuages_bleus

4 mars 2008

Petite crainte.

Je trouve dangereuse l'idée du moment qui se banalise dans le contexte électoral,
passe-partout autour de moi :
"il est dommage de perdre une voix pour un candidat qui
selon les sondages n'a de toute façon aucune chance,
alors autant donner la voix à celui qui peut gagner".
Où est la démocratie ?
Et je parle bien de la France et non de la Russie.

2 mars 2008

Etc.

Et aussi, pour poursuivre la liste, les petits plus qui me boostent en ce moment :

jeunes_pouces

  • Découvrir de nouveaux morceaux de musique grâce à la Smartradio de Deezer qui lit dans mes pensées.
  • Revenir à de vieux morceaux pas écoutés depuis des années : Belly, du vieux Placebo, Live. Retrouver les époques, les univers et les atmosphères qui y correspondent.
  • Manger asiatique et tenter enfin de faire mes propres sushis.
  • Jouer à prendre sa place.
  • Voir des films le plus souvent possible, retourner au cinéma.
  • Sortir, gagner en confiance, parler avec des inconnus, échanger découvrir cette force qu'on pensait réservée à d'autres.
  • Sourire plus souvent.
  • Inviter mes parents au resto.
  • Aller chez le coiffeur, cheveux trop courts et trop clairs, mais c'est pas grave ça repousse et ça change les idées.
  • Avoir du monde à la maison, plus souvent, sans calculer, et être bien. Trouver des potes installés dans le canap' en rentrant à la maison.
  • Voir arriver le printemps, la tiédeur, la lumière.
  • Lire le Robert, pour découvrir des mots encore inconnus, et leur étymologie.
  • Parler avec ma maman de souvenirs d'enfance, de lumière, de détails qui ne doivent pas s'effacer.
  • Faire les choses au moment où j'y pense.
  • Laisser glisser le temps en se disant que non, c'est pas grave, on a le temps.
  • Faire le dos rond sur mon ballon rouge.
  • Constater que mon compte en banque se porte décidément de mieux en mieux.
  • Voir arriver des semaines de légèreté, avec des week-ends- à rallonge.
  • Faire des photos de plus en plus maîtrisées, avec une magie de la lumière apprivoisée.
  • Faire de grandes trottes dans les vignes, dans la montagne, sans les préméditer.
  • Câliner mon Lu, qui nous a fait peur, on a bien cru qu'il allait passer sur le billard.
  • Lire le journal, comprendre, réfléchir, m'enflammer, savoir où j'en suis.
  • Boire de grands bols de thé vert, à tous moments de la journée.
  • Me réveiller avec de la lumière, grâce à mon nouveau joujou, un simulateur d'aube.
  • Rire avec mes collègues.
  • Lire les blogs que j'aime, toujours et encore.
  • Palper mes billets pour Arras et Werchter et visualiser ce temps qui me rapproche de ces deux jours magiques.
  • Découvrir mon nouveau groupe de théâtre, et le lieu merveilleux dans lequel se déroulera mon atelier.
  • Respirer...
1 mars 2008

Ce qui m'aide à bosser

J'ai lu ce post il y des semaines... J'ai trouvé un peu de moi chez elle, comme à chaque fois que le lis ses mots. Et une fois n'est pas coutume, je fais une liste de ce qui m'aide à bosser, de ce qui me motive le matin à aller enchainer quelque dix heures de cours :

  1. Quitter une maison propre et rangée en sachant qu'elle m'accueillera confortablement à mon retour sur les rotules quelques heures plus tard.
  2. être prête, savoir comment vont se dérouler les heures de la journée, à la minute près, parce qu'on a pas le droit à la faute.
  3. Avoir des idées qui fourmillent en permanence et les cultiver comme un petit jardin.
  4. Profiter du soleil qui est de nouveau là quand je fais le trajet le matin, et savoir qu'avec un peu de chance, il sera là pour moi au retour le soir.
  5. Des nuits de huit heures, me lever tôt pour avoir le temps de m'étirer, d'évoluer dans ma maison, de me préparer des petites friandises pour le goûter, de me faire un bon thé pour mettre la machine en marche.
  6. Le sourire de mes élèves, les éclats de rire parfois, les remerciements, la curiosité éveillée, leur envie d'avancer.
  7. Ma curiosité, mon désir d'en savoir toujours plus, d'en découvrir au quotidien.
  8. L'idée que je suis libre, que tout peut changer le jour où ça ne me convient plus, qu'il n'y a qu'un pas.
  9. Ma fierté d'en être arrivée là et cette certitude que je peux aller encore plus loin.
  10. La prise de risque, le fait de se mettre en danger en donnant, en s'exposant.
20 février 2008

Il y a certaines choses qui ne s'achètent pas, pour tout le reste...

Elle est omniprésente, tous les jours de ma vie.
Je sais que toute petite, elle était déjà là, j'ai souvenir de certaines de ses ritournelles.
Aujourd'hui, elle est toujours là, trop fidèle, trop présente.
Je la croise à tous les coins de rue.
Elle vient chez moi aussi, parfois même pour me réveiller le matin.
Les derniers temps, je trouve qu'elle hausse le ton, comme si elle avait peur qu'on ne l'écoute plus.
Elle m'a souvent fait rire, fait réfléchir aussi
mais j'avoue que les derniers temps elle m'agace.
Elle est même parvenue à me faire détester certains morceaux que j'adorais.

Ce qui m'agace, c'est sa capacité à être partout, à monopoliser le dialogue.
Je n'aime pas l'idée qu'elle devienne une source de référence, qu'elle impose des codes.
Je n'aime pas savoir que tout le monde la connaît,
qu'elle sait se faufiler dans les têtes de chacun, y compris dans la mienne.
Je n'aime pas le fait de me sentir "cerveau disponible" à cause d'elle...

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sors de ma vie !

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