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Diane Groseille
19 janvier 2011

Tomber sept fois, se relever huit.

L'année est lancée. Comme l'année dernière à la même époque, je suis fatiguée. Alors que cet automne, mes journées paraissaient élastiques et mon énergie un puits sans fond, je suis aujourd'hui lourde et mes pattes trainent au sol. J'ai pourtant essayé depuis janvier d'anticiper au maximum, pour ne plus travailler dans l'urgence. Je corrige mes copies le plus tôt possible, je prépare mes cours, je fais un travail bien plus sérieux et approfondi que sur les premiers mois de cette année scolaire. Sans doute qu'il me faudra quelques semaines encore pour en tirer un réel bénéfice. Sans doute que la lumière qui va revenir, les journées qui vont se faire plus longues et plus belles vont m'aider à retrouver cette force.

L'an dernier à la même époque, je trébuchais. Je lis en ce moment le livre de Philippe Labro intitulé Tomber sept fois, se relever huit. Il y parle de sa dépression. J'avais acheté ce poche en 2009, cherchant alors des réponses à mes questions, des témoignages de ce que je vivais moi-même, des paroles rassurantes. Quelqu'un capable de dire ce que je vivais moi-même, muette. J'étais alors tellement à côté de moi-même que je ne l'avais pas ouvert. Je crois que j'ai bien fait. Ce qu'il y dit est désespérant, même pour quelqu'un qui est fort départ. Je baigne à la lecture de ses mots dans cette noirceur qui m'étouffait alors. Je retrouve tout ce néant. Dès les premiers pages, les premières lignes, il décrit ces mêmes douleurs, ces mêmes symptômes que jamais alors je n'avais eu l'idée d'attribuer à une dépression : les sueurs nocturnes, le sommeil qui se veut omniprésent, l'anéantissement de toute envie... Lui aussi a mis un certain temps avant de nommer le mal. Pourtant, on a tous entendu le mot, on connait sa signification. Mais le jour où un tel phénomène vous arrive sur le coin de la tronche, pas un instant vous n'imaginez qu'il puisse s'agir de ça.

Aujourd'hui, je pense que tout cela est bien derrière moi, mais comme tout rescapé, je sais que je ne suis pas à l'abri. Alors souvent, je guette, je m'observe, je crois déceler des signes avant-coureurs, ceux que je n'avais justement pas voulu voir en 2009. Récemment, j'ai été amenée à parler de tout ça, bien plus que je ne l'avais fait auparavant. Gab a lui-même traversé plusieurs dépressions. Il est d'ailleurs toujours sous traitement. Ce qui pourrait me faire peur. Ce n'est pourtant pas le cas.

Plus le temps passe et plus je me dis que c'est est un garçon exceptionnel. Il est celui qui pense comme moi. Peut-être que cela se retournera contre moi à un moment, mais pour l'heure, je me retrouve pleinement dans ce que nous vivons. Je vais encore le voir ce week-end, trois jours chez lui, en espérant cette fois éviter la grippe et le lumbago. Les débuts se vivent souvent à l'horizontal, de désir et d'eau fraiche (je suis incapable de parler d'amour). Mais les premiers temps passés, si l'on ne partage rien d'autre, ça s'essouffle et durant trois jours, j'ai envie de partager avec lui.

Mes craintes le concernant ? Son rapport au travail, son rapport à la folie, sa lenteur, dans la réflexion, dans l'action. Mais comme pour le moment rien ne nous engage, ces peurs ne sont presque pas les miennes. Je les regarde avec distance. je nous regarde avec amusement...

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11 janvier 2011

No résolution.

Une nouvelle année qui débute. Pas envie de faire le gros bilan de la précédente, pas envie de prendre de grandes décisions pour celle qui se profile.

Mais pour faire simple et rapide, derrière moi, il y a plusieurs gros coups de pieds au cul, des bonds en avant impressionnants, des portes qui se sont fermées, d'autres qui se sont ouvertes, des caprices, des gamineries et des bêtises, que si c'était à refaire, je les referais, des belles surprises, des incontournables...

Pour 2011,  je me souhaite simplement de savoir anticiper, de ne plus me laisser empoisonner par le travail et les urgences qui y sont liées. Pouvoir gagner alors en sérénité. Et les quelques jours écoulés me laissent croire que je peux y arriver. J'ai repris cette année avec des tonnes de boulot et je vois le bout du tunnel. Je prends les devants et j'en arrive à enfin pouvoir me poser, avoir du temps pour moi.

Comme d'habitude, ma seule semaine de vacances annuelle (mis à part l'été) a filé comme une flèche : les fêtes de famille, les orgies de bouffe, les cadeaux, les après-midis à siester, l'impression que le temps s'arrête et pourtant...

Puis toujours Gab. Contre toute attente, ça marche. Je n'ai pas encore montré les dents. j'ai décidé de me laisser faire. Il est compréhensif, je peux lui parler de tout, lui dire mes craintes, mes doutes. Je me heurte avec lui à mes phobies. Celle par exemple de la vie de couple. Celle des projets et des promesses, toujours. Mais je voudrais croire que peut-être avec lui, on pourrait inventer quelque chose de nouveau, de différent. L'utopie qu'on pourrait éviter les pièges. Il est chez moi depuis six jours, il repart demain. Je ne parle jamais de "après", il me laisse ce droit.

Et quelque part, parfois, dans ces moments de tendresse et de simplicité, je tremble, je ne veux pas, je recommence à me débattre intérieurement, et je lutte silencieusement contre toute cette prudence.

***

7 janvier 2011

2011.

Une excellente année à venir à tous ceux qui passent me lire !


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Diane Groseille
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