Là où l'aventure garde les yeux clairs là où les femmes rayonnent de langage
là où la mort est belle dans la main comme un oiseau saison de lait
là où le souterrain cueille de sa propre génuflexion un luxe de prunelles plus violent que des chenilles
là où la merveille agile fait flèche et feu de tout bois
là où la nuit vigoureuse saigne une vitesse de purs végétaux
là où les abeilles des étoiles piquent le ciel d'une ruche plus ardente que la nuit
là où le bruit de mes talons remplit l'espace et lève à rebours la face du temps
là où l'arc-en-ciel de ma parole est chargé d'unir demain à l'espoir et l'infant à la reine,
d'avoir injurié mes maîtres mordu les soldats du sultan
d'avoir gémi dans le désert
d'avoir crié vers mes gardiens
d'avoir supplié les chacals et les hyènes pasteurs de caravanes
je regarde
la fumée se précipite en cheval sauvage sur le devant de la scène ourle un instant la lave de sa fragile queue de paon puis se déchirant la chemise s'ouvre d'un coup la poitrine et je la regarde en îles britanniques en îlots en rochers déchiquetés se fondre peu à peu dans la mer lucide de l'air
où baignent prophétiques
ma gueule ma révolte mon nom.
Merci pour ces belles réflexions ! <br />
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Martin, je suis bouleversée dans les deux cas !<br />
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Richard, je te rejoins, toute forme de poésie est originaire de la nature et je pense que tu es parmi ceux qui nous le montrent le mieux.
R
Richard G.
15/04/2008 12:11
Martin, la poésie terrestre, la poésie humaine, c'est la même poésie. La Nature est notre pensée profonde.
J
Jef (20six)
13/04/2008 19:28
il a su agir collectivement en poésie (avec les surréalistes à Paris dans les années 30) aussi bien qu'il a su agir collectivement en politique pendant les 49 ou 50 années durant lesquelles il fût maire
M
Martin Lothar
12/04/2008 19:22
Ce poème est très beau. La mort des poètes me préoccupe plus que la fonte des glaciers en fait, même si ces disparitions sont souvent liées.