Etat d'âme.
Chape de plomb au-dessus de ma tête depuis deux jours. Impression d'anesthésie générale. L'année se profile, de plus en plus difficile. Les semaines vont s'enchaîner jusqu'à mi juillet sans aucun moment de répit.
Bien sur, je reviens ici.
Comme une évidence après ce qui n'a pas été de la réflexion. Au contraire. Oublier un temps que ce non-lieu existe. Mais il existe. Il fait partie de moi. Intégralement. Pendant quelques jours cependant, j'ai oublié de mettre systématiquement des mots sur tout ce que je peux vivre. J'ai seulement vécu. Veni, vidi.
Bien sur, je reviens ici.
Lire vos commentaires, dans lesquels vous avez essayé chacun de me donner votre propre définition du blog. Mais mon problème n'était pas dans la définition. Il était dans la finalité. Il l'est toujours d'ailleurs. Pourquoi partager. Pourquoi avoir envie de donner ce qui est à moi. Est-ce que ce don valorise où dégrade ce que je suis ? Est-ce vraiment utile ? Ai-je trouvé ici des solutions, un mode de pensée ? Je ne crois pas. Le partage est d'ailleurs tout relatif. Les remarques laissées sont souvent consensuelles, pas de véritable échange. Et tant passent et regardent, mais ne disent mot.
Bien sur, je reviens ici.
Je suis un peu perdue face à quelque chose qui était finalement inscrit en moi depuis le début. Un leurre. Celui d'être lue. Mais le blog n'est qu'un passage, une zone de standby. Lost in translation. On sait que l'essentiel n'est pas là. Et soyons franc, on voit dans chaque lecture bloguesque un miroir de soi-même, de ce qu'on aurait aimé écrire ou vivre, de ce qu'on ne voudrait pas devenir. On jalouse ou on méprise, mais c'est toujours dans un rapport profondément narcissique.
Bien sur je reviens ici.
Comme on reviendrait chez un ami qui a déçu, mais il n'en reste pas moins un ami.