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Diane Groseille
13 juillet 2006

Bande de connards !

Oui, vous avez bien lu le titre. Diane se fait virulente les derniers temps. J'aurais pu mettre "assassins potentiels" aussi, mais c'est moins pertinent. Ma colère se porte sur ces britanniques petés de thunes qui se permettent de participer à des rallys sur les routes françaises*. Je suis scandalisée en voyant le reportage les concernant, honte sur eux. La condamnation qui leur est tombée dessus est lamentable : une amende ridicule et trois mois de prison avec sursis (et confiscation des bolides, on se croirait dans une cour de récréation "puisque tu n'as pas été sage, je te prive de ton jouet"). Une peine d'un an ferme pourrait être appliquée, mais bien entendu, elle ne l'est jamais. Et la fameuse "tolérance zéro" me fait bien marrer. Surtout quand j'entends le passager d'un des bolides qui attend qu'on libère son copain, raconter fièrement devant la caméra que le conducteur ne pouvait pas aller en prison parce que sa femme est enceinte jusqu'aux dents... Je crie merde à ces individualistes qui viennent exhiber leur fric et leur inconscience sur les routes européennes. Qu'ils aillent se tuer sur des circuits et cessent de mettre la vie d'autrui en danger ! Et le message est valable pour tous les malades qui traînent sur les routes !

Ce n'est pas un jeu !

CANNONBALL_RUN_150

* Le tribunal correctional de Béthune (Pas-de-Calais) a prononcé mardi la confiscation définitive de deux voitures de sport, une Ferrari 360 et une Porsche 993 turbo, appartenant à deux Britanniques contrôlés dimanche soir sur l'autoroute A26 à des vitesses respectives de 257 et 190km/h. Mark Shafari, 47 ans, et Gerald Harrison, 25 ans, faisaient partie d'un groupe d'une quarantaine de voitures débarquées dimanche soir à Calais. Ils participaient au «Cannonball Run», une course dont l'objectif était de rallier Calais à Rimini en Italie le plus rapidement possible. Les deux Britanniques étaient poursuivis pour excès de grande vitesse et mise en danger d'autrui. Il semble que c'est la première fois en France que des automobilistes étrangers se font confisquer définitivement leur véhicule. Outre cette confiscation, les chauffards ont été condamnés chacun à trois mois de prison avec sursis et 1.000 euros d'amende. Les véhicules devraient être vendus aux enchères. BETHUNE (AP)

Oui, je sais, le coup de gueule "Sécurité routière" est malheureusement récurrent chez moi, désolée, c'est plus fort que moi !

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18 juin 2006

Constat du jour.

La chaleur rend les gens profondément cons.
Encore plus que d'habitude.
Pas d'exemple à donner, ce serait lamentable.

3 mai 2006

Rien que ça !

Un coup de fil d'une maman d'élève hier, calé entre deux cours, chrono en tête. Je me dis que je vais pouvoir faire vite, il n'y a rien de vraiment grave à première vue. Dès les premières secondes de communication, je comprends qui est au bout du fil: je ne peux pas en placer une... Et je sais que mon estimation tombe à l'eau, je vais devoir être impolie si je souhaite prendre la classe suivante dans les temps. La maman parle toute seule. Après quelques minutes de son monologue (elle se plaint des difficultés de sa fille qui est livrée à elle-même), je lui demande ce qu'elle attend de moi, quel est vraiment l'objet qui justifiait que je la rappelle. Elle attend de moi un soutien individualisé. Je lui explique que ni mon emploi du temps, ni celui de sa fille ne le permettent. Puis comme elle s'énerve et monte le ton, je lui précise que lorsque je donne des cours particuliers, ça se passe en dehors de l'établisdsement et que je le facture une vingtaine d'euros de l'heure. Elle continue à aboyer en finissant sa phrase par "faudra pas venir pleurer". Je lui réponds alors calmement que ce n'est pas moi qui chouinais depuis dix minutes au téléphone, et qu'en aucun cas, je ne travaillerais à la place de sa fille qui a décidé de glander sec pour qu'elle réussisse. Sur ce, alors que je suis sur le point de lui raccrocher au nez, elle beugle que certains formateurs l'ont accueillie mieux que moi et affirme avoir passé quatre heures en entretien avec une de nos formatrices. Je me marre bien et je raccroche. Quatre heures...  mais bien sur. "Et la marmotte...".

Sur ce, je monte en salle des profs pour y récupérer mes affaires et avant de filer en cours, je raconte la bonne blague des "quatre heures d'entretien" aux collègues présents. Et là, alors qu'un sourire se dessine sur les visages, je vois ma pie de prof d'anglais qui baisse la tête honteusement et qui marmonne "Si, c'est vrai, c'était avec moi". Je suis restée la bouche ouverte. Je n'ai rien trouvé d'autre à répondre que "chacun ses loisirs !..."

7 avril 2006

Je tombe des nues.

Constater hier soir, amorphe devant la télévision (une fois n'est pas coutume), le recul de la démocratie. Voir arriver sur un plateau de télévision un fantôme. On nous le présente comme étant un député, en grève de la faim depuis cinq semaines, il a perdu quinze kilos. C'est semble-t-il la seule solution qu'il ait trouvée pour empêcher la délocalisation d'une usine de sa région. Philippe Vandel prononce les mots que je viens de beugler à mon voisin de canapé: 

Comment un citoyen peut-il être entendu
si c'est le chemin que doit prendre un député pour l'être ?


6 avril 2006

Radins, nombrilistes et compagnie...

Encore ce matin, arrivée dans ma salle de cours pour réaliser qu'il fait presqu'aussi froid que dehors. A savoir, température extérieure : - 2. Rapide tour d'horizon : les radiateurs sont coupés. Pas de panique : c'est mon lot quotidien. C'est encore dû à notre cher directeur passé la vielle avant de quitter l'établissement. Il pense faire des économies. Je gagne la salle des profs pour les quelques photocopies de rigueur. Constatation n° 2 : plus une feuille de papier dans la photocopieuse et le placard est effrontément vide. Le coupable a même jugé utile d'y laisser l'emballage plastique. Pire que celui qui laisse le rouleau de papier toilette après en avoir utilisé la dernière feuille. Arrive R. qui me demande gentiment comment je vais, mais qui n'écoute pas la réponse puisqu'il part dans la salle voisine. Puis me voilà en train de courir après l'économe pour obtenir les feutres pour tableaux blancs qu'on nous force à quémander. On me laisse comprendre que je ne rentabilise pas assez. Il faut utiliser les feutres "jusqu'à la corde". On ne les jette que quand le dernier rang ne peut vraiment plus lire. On m'attrape ensuite entre deux portes pour m'annoncer que certains de mes cours sautaient demain matin, je dois être là pour encadrer. Ce gardiennage dont les débordements sur mes heures de prép' sont déjà prévus sera bien en tendu du bénévolat. Alors que je cours toujours, l'ami P. galope derrière moi dans les couloirs, me parlant de son anniversaire de mariage, de ses projets de week-end, de sa nouvelle voiture. Il est tellement occupé à s'écouter qu'il ne réalise même pas que je n'ai aucune seconde à lui/m'accorder. Retour en salle des profs, un abruti à réussi à trouver quelques feuilles, mais a également trouvé le moyen de bloquer la photocopieuse en les utilisant. Le lâche a bien entendu quitté le lieu du crime. Et c'est Bibi qui met les mains dedans pour décoincer tout ça*. Puis vient la cerise sur le gâteau (je ne parle pas de la Griotte*),  j'apprends par Tête de Brique (par message interposé) que mes dates d'exam' ne collent pas, d'autres ont annoncé leurs dates et ça tombe le même jour. Et comme ils sont prioritaires (il faut comprendre ici "coefficients bien plus importants") c'est à moi de m'adapter et de modifier mes dates qui sont arrêtés depuis fin août.

Alors, je pousse ma gueulante. J'en ai marre des économies de bouts de chandelles. J'en ai assez des égoïstes, des individualistes, des gens qui se tirent sur la nouille et qui s'écoutent parler. De ces gens qui ont des petits dollars dans les yeux, qui ne pensent qu'à leur argent et à la façon dont ils pourront montrer qu'ils en ont. Tellement plein la casquette d'être entourée de personnes qui n'ont d'yeux que pour eux-mêmes et qui n'ont pas le courage de regarder autour.

J'ai besoin d'air.

J'ai besoin de lumière.

J'ai besoin d'évasion.

J'ai besoin d'émotion.

clocher


*Je prends une classe à dix heures. Entrée dans la salle bruyante, mon public est disspié, il glousse et pouffe. Ce petit cirque dure un temps et je perds vite patience. Je hausse un tant soit peu le ton pour obtenir le calme. Et là une demoiselle embarassée me dit "Madame, faut qu'on vous dise quand même, on peut pas vous laisser comme ça, vous avez une grosse trâce noire sur le front". Et de pouffer encore. Je glousse aussi. Saloperie de photocopieuse.

*Saura-t-elle me pardonner ce vilain jeu de mots?

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23 mars 2006

Tableau blanc.

Gros clash avec ma prof lundi soir. Voilà six mois que je suis ses cours et son incompétence cette fois ci m'a poussée hors de moi. Et ça m'a fait du bien ! Comme à chaque fois, elle n'a pas de feutre pour écrire au tableau, elle se pointe les mains dans les poches, elle prétexte une grippe pour excuser son manque d'énergie et la fainéantise qui lui colle le cul sur sa chaise. Elle passe son temps à renifler et à se racler la gorge (pour faire plus vrai sans doute). Mais là où je sors de mes gonds c'est quand elle nous apporte pour la Xeme fois ses éxplications vaseuses concernant la conjugaison. Voilà quatre mois que j'essaye d'y comprendre quelque chose et qu'elle me baragouine des règles, s'attaquant en même temps aux marques du féminin, du pluriel, du passé et du futur. Alors, jusqu'à maintenant, je me disais que j'allais bien finir par comprendre, mais cette fois (alors que nous n'étions plus que quatre dans la salle, contre dix-huit en début d'année) j'ai gueulé après avoir constaté que personne autour de moi ne comprenait rien. Jusqu'à présent, elle me répondait systématiquement que j'étais trop logique et je ne devais pas chercher à comprendre. Faut pas me prendre pour une idiote. Madame nous met des mots de vocabulaire bidon au tableau, elle ne fait pas la différence entre un verbe et un adjectif (dans la phrase "le soleil brille", "brille" est un adjectif) et on se fait enguirlander quand on ne comprend pas son charabia. J'attends un minimum de préparation et de connaissances de la part d'une personne qui se considère comme enseignante. Alors, gros coup de gueule, sur ses approximations, sur son manque de pédagogie, sur ses incompétences, ses retards et ses absences. Je lui ai gentiment expliqué devant tous les autres (trois) que j'étais là dans le but de faire valider un examen dans moins de deux mois, que j'avais un rapport à écrire sur ses cours et que pour le moment, ça ressemblait plus à du babillage qu'autre chose. J'ai rajouté qu'en tant qu'apprenants, nous avions des attentes et que c'était de son devoir de les entendre et d'y répondre, et qu'elle nous devait un minimum de respect. Madame s'est montrée très susceptible, elle s'est vexée comme un vieux pou et du haut de ses grands chevaux m'a dit que je n'étais pas là pour préparer un doctorat et que si je n'étais pas satisfaite, elle ferait en sorte que mes cours soient remboursés. Ah non ma grande, le fric, je m'en fous, il faut que j'aille au bout du mon année, alors tu vas me faire le plaisir de m'apprendre comment on conjugue ces putains de verbes... Si je pouvais ouvrir un bouquin, ce serait déjà fait, mais mon rapport doit porter sur la pédagogie et non sur le contenu... Et pour le moment, je n'ai pas la moindre heure de cours construite, et aucune trace de pédagogie. Je désespère.

cours_arabe

14 mars 2006

Quand ça en devient physique - Suite du message à la prof d'anglais.

Dès le départ, je n'ai pas aimé sa façon de monopoliser une discussion, une personne, une pièce. J'ai d'emblée trouvé qu'elle parlait trop. Maintenant, je ne le dirais plus, c'est devenu un euphémisme. Au début, je pensais qu'elle optait pour cette attitude pour "se faire une place", arrivée après l'ensemble des profs, fallait qu'elle fasse un effort de communication. Là où j'ai commencé à m'inquièter, c'est quand elle a commencé à me suivre aux toilettes pour me raconter sa vie ou à prendre mon bras pour que je ne quitte pas la salle . Sa vie ? parlons en, c'est tout un poème. Elle en fait trois tonnes, Sous le soleil à côté, c'est platonique. Elle a des amours, des emmerdes, des exemples, des soucis, des anecdotes, des "faut que je te raconte", des amis partout qui ont tout fait-tout vu, des expériences extraordinaires, des "si tu savais". Un vrai scénario à rebondissements multiples. Puis pour suivre toujours sa vie à la seconde, parce qu'il ne faudrait pas perdre le contact en bossant trop, elle a son téléphone portable collé à l'oreille dès qu'elle ne trouve pas un interlocuteur sur place, ce qui lui donne toujours une bonne accroche, dès qu'elle raccroche pour raconter sa vie au pauvre bougre qui passait par là. "Tu sais pas ce qu'on vient de me dire au téléphone ? Nan, mais là, faut que je te raconte..."

Vous pensez que j'exagère, alors fixons le contexte actuel, sans en rajouter, juste pour l'exemple. Épisode 359: elle réalise que le type avec lequel elle vit depuis plusieurs mois (je ne saurais pas préciser la durée puisqu'elle change en fonction de l'interlocuteur) qui a les clés de son appart' profite de son absence pour faire des rencontres via sa connexion internet. Ce n'est qu'un détail dans la masse des péripéties dont elle nous inonde quotidiennement.

Puis s'il n'y avait que ça. J'ai développé une allergie. Je reste discrète sur les symptômes, mais ça devient gênant. Son parfum par exemple m'insupporte, je ne dois plus mettre ma veste sur le porte-manteaux si je veux éviter des nausées en rentrant chez moi le soir. La première fois où je m'en suis rendue compte, je rentrais à pieds et j'ai enlevé ma veste alors qu'il faisait moins dix pour ne pas être prise de haut-le-coeur. Puis il y a sa voix, mielleuse, enrobée, plastifiée avec des phrases à rallonges que Proust envierait. Elle marche comme elle parle, vite et trop. Ses talons claquent le sol, trop lourds, trop souvent, faisant ainsi résonner tout son poids dans les salles de cours en permanence.

Bien entendu, je ne dis rien. Je garde cet agacement qui enfle pour moi et je m'assieds dessus. Mais il s'est développé une sorte de réaction en chaîne auprès des autres profs. Nous ne sommes pas des langues de putes et il a donc fallu un certain temps pour que chacun se rende compte de la gravité de la situation. Mais maintenant, c'est efficace. Elle rentre dans une pièce, tout le monde en sort.

Je dois être celle qui a osé être la plus sèche avec elle, ses dérapages concernant son intimité me dérangent et je le lui fais savoir. Non pas que je sois choquée, c'est juste que je m'en bats de sa vie. Ce n'est pas parce que c'est ma collègue qu'elle en devient mon amie. Et pourtant il faut bien rester polie.


POURQUOI CERTAINS ONT BESOIN DE RACONTER LEURS VIES POUR SE SENTIR EXISTER ?

Arrêter de saouler vos collègues de travail, créez votre blog !

21 février 2006

Kafkaïen.

C'est l'histoire ridicule d'un trousseau de clé. Deux clés métalliques joliment sculptées, avec des anneaux trop fragiles pour les supporter et des porte-clés en plastique jaunes, blancs et verts. Mais pas n'importe quelles clés, ce sont les clés des salles de cours. Clés que chaque enseignant prend le matin au casier de l'accueil pour les y remettre le soir. Ce serait plus simple que chacun ait son trousseau, mais justement, ce serait trop simple. La condition sine qua non pour enseigner : ouvrir et fermer les portes pour accéder à ces antres sacrées du savoir et de la connaissance.

A midi : la panique.

Le trousseau tant convoité a disparu. Je suis sur le point de quitter une salle que je vais devoir refermer derrière moi. Je n'ai que quelques minutes pour me précipiter chez moi et pour manger un morceau, mon temps est compté, les clés n'ont pas le droit de disparaître à ce moment là, ça va compromettre le timing règlé comme du papier à musique. "La clepsydre, la clepsydre, sors, vite !..." Une collègue passe heureusement par là et je lui demande son trousseau, je ferme la salle. Je cours, mais l'idée d'avoir égaré le précieux me hante et me coupe l'apétit. Arrivée chez moi, au lieu de me préparer à manger, je prends mon sac par la peau des fesses et le retourne sur le parquet : dizaines de petites pièces et autres babioles roulent au sol. J'éparpille les carnets, le boîtier à lunettes, les paquets de mouchoirs, les barrettes pour les cheveux... Pas de clés. Je redescends les trois étages pour fouiller de fond en comble la voiture. Je remonte mais comme la disparition devient déjà angoissante, inexplicable et obsédante, je redescends, saute dans la voiture et rejoins le lieu du crime. Je pense déjà à mon directeur, maître des clés et de l'usine à gaz, je vois déjà sa nervosité et ses yeux exorbités quand il apprendra la nouvelle, et moi, toute petite en face, honteuse, la tête rentrée dans les épaules. Arrivée sur place, je me précipite en salle des profs et interroge d'éventuels témoins. Personne ne peut me répondre. Je refais alors mon trajet de la matinée, salle après salle, espérant qu'elles se soient glissées sous un bureau. Des scénari plus affreux les uns que les autres me traversent. Je me revois, me lavant les mains à dix heures, et si le trousseau avait glissé dans le lavabo. Pire encore, si un élève s'était emparé du bien ! Catastrophe ! Il aurait ainsi accès au Saint du Saint comme bon lui semble ! L'angoisse a provoqué des sueurs froides et des tremblements, je suis sur le point de défaillir, perdant tout sens commun, je déblatère des insultes en errant dans les couloirs, cumulant les chapelets de "putain de bordel de merde". Dans un dernier sursaut de lucidité, je me rends au réfectoire où se trouvent quelques collègues que je n'ai pas encore interrogés et le directeur, à qui je compte, avec des sanglots dans la voix, avouer ma terrible faute. Comment formuler ça, avouer l'inavouable ? J'entre et je pose la question anodine "quelqu'un n'aurait pas vu mon trousseau de clés". Je vois l'inquiétude dans les yeux de mes collègues suscitée par ma simple question qui montre que j'ai fauté, ils partagent en quelques secondes ma panique. "La pauvre, dans quelle situation elle s'est mise, elle a égaré le précieux, elle va être bannie !". Certains, compatissant, fouillent leurs sacs, sans trop y croire et je vois déjà, à l'autre bout de la table, l'oeil noir de Tête de Briques qui pense à la rouste que je vais me prendre, indigne que je suis de disposer ainsi du trousseau. Et c'est là que la lumière se fait. C'est Mamzelle Valérie, la bouche pleine d'omelette, qui sort de son sac le trousseau, presque étincelant et auréolé  Elle articule vaguement un "oh, ben j'en ai deux, je comprends pas...". Le matin même elle avait pris mon trousseau sur le bureau en quittant la salle de cours. Je m'effondre alors sur une chaise, légère, déculpabilisée et soulagée.

Non, je ne suis pas une psychopathe, même si mon directeur fait tout pour que nous le devenions.
Et je recopierai cette dernière phrase cinquante fois pour demain, histoire que ça rentre bien.

17 février 2006

Neb homme...

Il ne dit rien, il dit "peut-être", il dit "demain", il dit "si tu veux".
Et après il me demande ce qu'il a fait pour que je fasse cette tête.
Rien justement, ou si peu.
J'ai souvent l'impression de ne plus être là, comme si tout ce qu'on avait à faire ensemble était fait.
Il passe ses soirées à se battre virtuellement dans un monde qui est sans doute plus excitant que ma compagnie.
Il aimerait toujours qu'un bisou efface les silences entre nous.
Il pense que tout ça n'est qu'une question d'argent.
Il ne décide rien. Il répond à une question par une question.
Il n'y a plus grand chose qui nous unit encore et pourtant je croyais qu'on avait tant de points communs.
Nous partageons encore un lit mais il se couche plus tard que moi, se lève plus tard aussi.
Je l'aime encore mais j'ai l'impression que ce mot n'a pas la même définition pour lui que pour moi.


img_1382

15 janvier 2006

Effrayant.

Je regarde à l'instant le témoignage sur Sept à Huit de cette prof
poignardée dans sa salle de cours
par un élève à qui elle avait demandé de retirer son blouson.
C'est une enfant que je vois dans son regard et dans ses larmes.
C'est de la désillusion, de l'incompréhension et de la peur que je sens dans sa voix.
C'est moi aussi qui suis concernée par ce qu'elle a vécu.
Moi comme tous les autres qui tous les jours se retrouvent dans une salle de classe.

Plusieurs fois déjà le conflit est né.
Les regards deviennent pesants, trop direct, noirs.
Plusieurs fois les mots sont devenus trop lourds et menaçants.
Quelques fois j'ai eu peur, mais je ne l'ai pas montré pour ne pas perdre la face.
Plusieurs fois j'ai imaginé ce type de scénario.

Je n'ai pas vraiment peur.
Je ne pense pas être vraiment exposée.
Mais tout de même les questions se bousculent.
Le laxisme.
L'éducation.
Les risques.
L'autorité.
Le futur: le mien, le leur.
L'envie qui fout le camp.

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