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Diane Groseille

23 août 2006

Un soir ici et pourtant ailleurs.

Assise dans mon salon avec Mathieu et Neb, parler de lui et d'elle, sa copine absente ce soir, de leur avenir, encore fragile. Boire ce vin, à peine épicé, sur l'étiquette c'est écrit "Mexico" [c'est R. qui nous l'a ramené un soir chaud de juin]. Puis il y a cette toute petite fenêtre ouverte derrière moi et un vent frais soudain qui rentre dans mon dos et qui me fait EXISTER. Je suis là où j'aurais du être tout l'été, vivante, sur un port breton, dans une ville côtière, l'océan, la vie. Et j'ai le sentiment en quelques secondes d'être passée à côté d'un été. De soirées colorées, de fraîcheur libératrice et de douceur parfumée. J'aimerais recommencer cet été que j'ai finalement passé à attendre. Attendre devant la télé que le temps veuille bien de moi, que les gens viennent vers moi, qu'on oublie que bientôt c'est la rentrée.

Et il y a mon corps. Un corps qui me trahit, qui tue ma confiance. Encore un fois trop ronde, loin de ce que j'aimerais être, des formes qui cachent mon visage. Je me revois il y a quelques années onduler sans complexe, fière de ce que j'avais à offrir aux regards, mais farouche malgré tout. Maintenant, je m'éclipse. Je contourne les terrasses de café trop fréquentées, les zones trop touristiques, les rues et les regards. Je ne veux pas qu'on contemple cette carcasse. Et pourtant, nombre de demoiselles me mettraient des baffes si elles me voyaient. Je reste fine, j'en suis consciente. Mais si loin de mon coprs de jeune fille. Et puis finalement, c'est quoi un coprs ? Un masque, une enveloppe, un leurre. C'est sans doute dedans que je ne suis pas au clair. Un peu perdue avec moi même en tout cas.

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23 août 2006

Arriver. Partir. Etre là. Etre ailleurs.

Drôle de rêve. Une grande maison aux volets clos, peinture écaillée sur le bois, comme une ancienne école, plusieurs étages, tapisserie à fleurs délavées aux murs. Plusieurs personnes dedans, des gens que je connais très bien dans mon rêve mais que je ne connais plus maintenant que je suis réveillée. Des collègues de travail me semble t-il. Un chien loup au pelage gris-brun qui se faufile entre nos jambes. Des couloirs très étroits aux plafonds très hauts. La lumière vient d'au-dessus. Un sentiment fort, celui de se sentir vivante, aimée, quelque chose de nouveau, d'instable, de particulier. Indéfinissable. Je suis à table, avec des gens, mais je crois que des animaux prennent part à ce repas. Un homme en fauteuil roulant. Toujours ce sentiment. Je sais qu'on doit partir. On ouvre et on referme des portes et des fenêtres. La lumière et l'obscurité dans les grandes pièces. Il faut sortir de la maison. Dehors, des personnes crient, attendent notre arrivée. Réveil. Comment mettre plus de mots sur ces impressions si fortes qui s'évaporent partiellement dès que les yeux s'entr'ouvrent...

22 août 2006

Des noeuds dans la tête.

Beaucoup de difficultés à suivre.
Il y a le nouveau job qui arrive et toute la préparation qui me pèse sur les épaules.
Il y cette histoire d'appartement qui doit être règlée vite,
on s'engage sur vingt cinq ans et j'ai un doute.
Il y a mon rapport FLE qui doit être envoyé avant le 31.
Il y a ce gros découvert sur mon compte qui me rend très peu crédible face au banquier.
Il y a le téléphone qui a été coupé à cause du découvert.
Il y a mon luthier que je dois encore payer et qui va se fâcher.
Il y a ce texte envoyé par G. que je lui ai promis de lire et de corriger.
Il y a ma voiture que j'essaye de vendre depuis quatre mois ou plus et dont personne ne veut.
Il y a mes bouquins et mes fringues à trier pour faciliter le déménagement.
Il y a tous ces projets d'écriture en attente.
Il y a un complément horaire à trouver parce que ça ne suffira pas.
Il y a ma réinscription au cours de violon, où je vais me faire gronder parce que je l'ai faite trop tard.

gazeuse

Heureusement...
Il y a Radiohead à la fin de la semaine.

petites_tomates

21 août 2006

On avance, on avance, on avance...

Matinée de pré-rentrée un peu ridicule. Je me rends joyeusement dans mon ancien établissement pour préparer une rentrée à laquelle je ne participerai pas. Mais dans la logique de mon directeur, puisque je fais partie de son personnel enseignant jusqu'au 31 août, je me dois d'assister à cette réunion, même si cela est parfaitement inutile et incohérent. Alors il ne faudra pas s'étonner si dans la matinée, je balance des boulettes sur mes futurs ex-collègues, si je pique du nez vers dix heures et demi ou si je fais ma liste de courses pendant qu'on parle du règlement intérieur pour la quinzième fois. Par contre, lundi prochain, c'est une autre paire de manches : ma première classe, quatre heures de suite, il va falloir bétonner tout ça.

Autre bonne nouvelle (oui, c'est une période faste), nous avons trouvé l'appartement que nous cherchions. La période de préavis de l'actuel a été prolongée et nous n'aurons donc pas de soucis avec les formalités qui traînent. Il ne s'agit pas d'un bijou, ni de quelque chose d'idyllique, il s'agit juste d'un appartement au calme, avec deux balcons (un Est et un Ouest) pour mes plantes, beaucoup de lumière, deux chambres, une petite cuisine agréable et de la place... Et maintenant, je dois aller voir pour la troisième fois mon banquier et j'angoisse parce que c'est un véritable exercice de style : garder un air digne et intelligent alors que je ne comprends pas un mot sur deux quand il me parle.

18 août 2006

Eureka*.

Coup de fil ce matin. Je pensais qu'il s'agissait encore d'un de ces agents immobiliers qui m'appellent en ce moment dix fois par jour. Mais c'est un voix grave et sérieuse qui m'a annoncé que j'avais le poste pour lequel j'ai passé un entretien début août. Belle surprise qui arrive avant l'heure (il m'avait dit ne pas pouvoir me donner de réponse avant le 21). Beau salaire aussi si tout va bien et une liberté nouvelle qui se présente à moi puisqu'il ne s'agit que d'une petite vingtaine d'heures dans la semaine, ce qui me permettra de repartir en cours particuliers, d'animer des ateliers ou de faire de la formation BAFA. J'ai déjà quelques noeuds qui crispent mon ventre quand je pense au niveau de mes futurs élèves, à la nouveauté, au fait de devoir se faire sa place avec de nouveaux collègues. Mais...

Je suis ravie, ravie, ravie.
Qui avait dit que c'était une erreur de lâcher mon job ?
Je suis le maître du monde !
Enfin, appelez-moi maîtresse, ça ira aussi...

*Oui, je sais, du latin mercredi, et maintenant du grec, il est tant de se remettre à la modernité, promis, demain j'arrête.

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16 août 2006

Fiat lux.

Aube  lune

au_dessus

Orange

verres_luisants

averse

couleurs_chaudes

Mauvemena_ant

transparent

parallele

Bleu_ciel

ebloui

fa_ades

Herbe

lune_I

lux

nuances

tot

13 août 2006

C'est ici qu'on arrive. C'est ici que ça commence.

Un dialogue tout l'après midi, imprévu et loin d 'être anodin.
Sans doute l'aboutissement de ce carnet, de ce journal virtuel.
Un jeune homme dont je tairai le nom puisqu'il n'a aucune importance ici,
avec lequel j'entretiens une correspondance depuis presque un an, grâce à ce blog.
Des mots lourds et profonds, mais simples et justes, qui sont échangés depuis des mois, spontanément et ponctuellement,
et qui sont venus aujourd'hui effacer largement le gris de la journée.
Il m'a fait savoir à quel point ma virtualité avait su avoir un impact sur sa vie,
il me l'a fait savoir pendant des heures, goutte à goutte, sincèrement.
Je veux le remercier encore ici, puisque c'est le "lieu" de notre rencontre,
de la naissance d'une amitié, d'une relation forte et vraie.
Le remercier pour les verres de martini en sa compagnie,
pour son point de vue sur Lucini,
pour sa jolie voix et pour les promesses.

Everything is in its right place.
Merci Zim.
Tu existes pour de vrai, moi aussi et bientôt ici.

*Ecrire, toujours écrire*

13 août 2006

Liban, son pays.

" Le ciel gronde, le bruit est incessant. Les volets fermés, cloîtrés dans une maison que la chaleur de l'été a rendu étouffante, la peur rode à présent dans tous les esprits. Le temps, le soleil ont laissé leur empreinte sur ces "créateurs de nuit" qui vous imposent l'obscurité en plein jour. Par ses traces du temps qui passe, pareilles à une érosion inarrêtable, s'engouffrent dans le lieu angoissant les rayons d'un soleil brûlant, indiquant aux occupants que la nuit n'est pas encore tombée. On ne peut distinguer de flash lumineux, de trainées électriques déchirant le ciel avec majesté. Lorsque l'on glisse un oeil inquiet à travers la meurtrière, on est rapidement ébloui par la beauté du ciel, l'absence de nuage. Quel est donc ce grondement qui vient ainsi poser un masque sur le visage de ses habitants tétanisés? Pour le savoir, il faut aller dehors, oser sortir de cette torpeur. Seule la folie peut vous entrainer dans les ruelles de Baalbeck à cet instant. Un bruit, il s'intensifie, augmente encore, devient assourdissant, déchire les tympans. Puis il se convertit en image, celle d'un oiseau de fer venu faire regner l'enfer sur cette ville de l'est libanais. La peur vous paralyse sur place, sans doute parce que l'esprit a déjà compris qu'il n'était pas de taille à lutter. Le combat est bien plus qu'inégal, il est surhumain. Des dizaines de jambes engourdies par l'émotion face à ce monstre de malheur, prêt à tout dévaster. Dès lors tout va très vite et, dans un nuage de poussière et d'effroi, le prédateur d'acier s'en retourne aussi soudainement qu'il était arrivé. Le grondement laisse place à un nuage de poussière, duquel s'échappe déjà des ruines de construction, survolées par des cris de femmes effondrées. Il faut s'approcher de la scène. Bientôt, le rouge ne tardera pas à venir recouvrir ce théâtre macabre. Des rivières de ce liquide devenu noir avec la poussière tapissent déjà le sol. Elle est à genoux, hurle, la douleur semble intense, indescriptible. Dans sa main, une autre, déchirée, déchiquetée, décharnée, au bout de laquelle gît une enfant de 5 ans. Son visage est écrasé sur la terre ocre de la rue. Ses yeux sont encore grands ouverts, comme hallucinés par cette chose venue l'arracher à la vie. Là bas, un homme attend des secours qui arriveront trop tard. Il n'a pas eu le temps d'apporter le poulet à sa famille, il s'est montré trop imprudent, ou n'a pas eu de chance pour certains médias. Dans la maison, le dos de l'homme est trempé de sueur. Appuyé contre le mur, il a sous ses bras ses deux petites filles. Elles n'ont que 8 et 4 ans. Dans un concert de larmes, elles s'interrogent, se perdent de confusion et de peur. Dans leur tête, l'image de l'été précédent, jouant dehors et gambadant dans le parc. Robuste, le père n'arrive pas à calmer ses enfants, il ne sait pas ou plus trouver les mots pour apaiser ces craintes incessantes. La plus grande semble avoir compris. Lui, se remémorant les mêmes attaques lorsqu'il avait 15 ans sait que l'horreur peut frapper à chaque porte. Alors, lorsque le grondement recommence, il sait que seul le ciel et ce dieu auquel il a fait allégeance pourra le grâcier. Mais pour combien de temps encore ?

Le visage halé, les épaules larges, M. se tient debout, comme pour garder une fierté qui semble l'abandonner chaque jour un peu plus. C'était la semaine dernière, le jour de la trève, celui où le ciel n'a pas résonné de peur. Il en a profité pour fuir dans sa belle famille à Baalbeck. Mais avant, il se doit de vérifier une chose. L'édifice est situé non loin de l'aéroport de Beyrouth, pilonné dès le début du conflit par l'armée de Tsahal. Lorsque le taxi s'arrête dans le quartier, M. est inquiet. Il est saisi d'une angoisse indescriptible. Cela fait 25 ans qu'il travaille au sein de cet établissement banquaire libanais. 25 ans d'économie, de souffrance, de courage, pour arriver au rêve, devenir propriétaire. Tout cet argent durement gagné, lui et sa femme l'ont donc investi dans leur troisième bébé, cette construction sans chichi d'une centaine de mètres carré censée abriter la famille pour les nombreuses années de bonheur à venir. Mais lorsque l'homme s'avance dans la rue, le spectacle ressemble plus à une apocalypse qu'à un ensemble de construction. Ses mains se replient sur elles mêmes, elles serrent les clés de la porte du bonheur. Il lui faudra encore parcourir 50 mètres avant de comprendre que cet objet lui sera désormais inutile. Debout face à l'Histoire, M. contemple les "dommages collatéraux" d'une guerre programmée. Lui n'a jamais possédé de fusil, il n'en a jamais eu. Lui qui aspirait juste à vivre en paix avec sa famille dans ce quartier de la capitale libanaise. Lui qui a toujours condamné la violence au proche-orient d'une parole mature et sage. Lui qui espérait encore que le sort aurait épargné son bonheur. Déjà un goût salé lui envahit la bouche. Les lèvres n'ont pas pu rester hermétiques, entre ouvertes pour laisser passer la douleur, de petits gémissements sortent de sa cage thoracique. A ses pieds, le sol s'humidifie au compte goutte. Déjà les larmes ont dessiné leur chemin sur le visage de ce père désabusé, s'engouffrant dans la bouche ou venant s'écraser par terre. Des sons, il n'y aura que des sons, parce qu'il n'y a pas de mots, parce qu'il n'y a plus de force, même pas celle de parler. Le rêve vient de s'envoler à jamais. Il n'y aura pas d'expert, pas de dédommagement, car il n'y a pas d'assurance au Liban. L'homme a tout perdu. Mais il faut faire vite, Baalbeck est à 4 heures de route, des routes qui sont déjà massivement encombrées par des civils en fuite, profitant de l'acalmie qui leur est offerte pour préparer leur barricade. Il s'engouffre déjà dans un taxi, laissant la chaleur de l'été sécher ses larmes, et rejoignant en vitesse sa femme et ses deux filles qui l'attendent patiemment. Lorsque M. sort de la voiture, toute la famille vient aux nouvelles. Il porte alors la petite sur ses épaules, se laisse embrasser, et se force à dessiner sur son visage un sourire laissant penser que tout va bien qu'ils seront bientôt de retour. La famille est rassurée. Il voit de la vie dans les yeux de ses deux filles pour la première fois depuis 10 jours. Il sait que la vérité éclatera tôt ou tard, mais il sait aussi que c'est sans doute ça qui aidera ses enfants à tenir les prochains jours. Le poing serré, M. regarde sa femme charger la voiture encerclée par ses deux petits êtres revigorés par la nouvelle qu'elles viennent d'apprendre. Il doit maintenant retenir ses larmes...

F., le coeur en arabe. Celui de mon grand père dont c'est aussi le prénom. Assis dans le salon il semble chercher des réponses dans les yeux de sa femme qui l'accompagne depuis maintenant plus de 50 ans. A Tripoli, au nord, la guerre n'a pas encore tué trop de civils. Les dégâts sont pourtant déjà largement visibles. Des routes éventrées, des ponts écroulés, des immeubles détruits. Les images de la guerre lui reviennent en tête à une vitesse folle. Il se souvient lui aussi d'avoir eu à protéger ses enfants. Il se souvient des missiles qui s'écrasaient non loin. Il se souvient de cette horreur que les mots les plus vils ne serviraient à exprimer. Il a vécu dans la guerre, ne semble pas avoir trouver la paix à près de 75 ans. La vie lui a laissé toute sa tête, et une santé de fer. Mais F. est fatigué, il n'a plus la force. Celle d'entendre ses enfants au téléphone lui assurer que tout va bien, qu'ils sont en vie, celle de se lever chaque matin pour établir le même constat, depuis dejà tant d'années. Jamais le Liban ne sera en paix, jamais mes enfants ne le seront eux aussi. Déjà une semaine que l'un des fils ne donne plus de nouvelles. L'inquiétude commence à se lire sur le visage du vieil homme. Ses traits trahissent soudain une lueur d'espoir lorsque le téléphone sonne. Sa main décroche fébrilement le combiné. C'est M., il lui dit que tout va bien, que la maison est intacte, et qu'il part rejoindre Baalbeck avec sa femme et ses deux filles dans la journée. F. est rassuré, mais si son fils va bien, ce n'est pas lui qu'il espérait avoir au bout du fil. A ce moment, il est épris d'une étrange émotion. Comment ne peut il pas se réjouir pour son fils ? Ce n'est pas ça, il est juste terriblement inquiet pour l'autre... F., ma grand-mère, prépare le thé et le narguilé. Elle sait que son enfant n'a pas donné de nouvelles. Elle sait aussi que son mari s'en va doucement. L'envie a disparu, elle a abandonné ses yeux. Quand la nouvelle s'abattra, qu'elle drainera avec elle toute la tristesse et la violence de la mort, il n'y survivra sans doute pas. Elle le sait, le sent. Il faut déjà qu'elle s'apprête à perdre deux hommes dans sa vie, si tant est que l'un ne soit pas déjà parti. Lorsqu'elle prépare le tabac dans la cuisine, F. ne peut, elle aussi, retenir ses larmes... Une question la taraude déjà : à quoi bon donner la vie si la guerre vous la reprend ?

Au même moment, un jeune homme assis dans son canapé, regarde honteux et inquiet les informations du jour. Le Liban fait la une. Toujours les mêmes images, la même horreur. Et puis, aussi, toujours ces pseudo tentatives d'explications stupides et saugrenues. Quiconque connait un tant soit peu l'actualité au proche orient sait que tout ceci était déjà planifié, du jour où la Syrie s'est vu chassée du pays du cèdre. Voilà donc une situation que la famille E. H. n'a sans doute pas bien accepté. Tout le reste n'est que manipulation et autres intimidations. Alors, entre deux pseudo commentaires éclairés sur la situation, le jeune homme sent sa main se crisper sur la télécommande en prenant conscience que quelques soit les raisons de ce conflit, ce sont toujours les mêmes qui en paient le prix, les civils. Ce jeune homme, c'est moi. Inquiet, soucieux, perdu, je me demande comment va ma famille, si ils sont encore en vie ? j'ai été rassuré il y a 3 jours, mais, en temps de guerre, ces heures vous paraissent une éternité. Je m'imagine le pire. Et puis je me reprends, non, je n'ai pas le droit. Je dois me montrer aussi courageux qu'eux et garder la tête haute. Mais je manque de courage, de force, de volonté. Je sais que je ne les reverrais peut-être jamais. Je sais, je sens que l'Histoire me vole la moitié de moi même, qu'elle marque au fer rouge la chair de gens qui me sont si proches et si étrangers en même temps. Drôles de vacances où je n'ai envie de rien. Le sourire délaisse chaque jour un peu plus mon visage. Moi aussi je n'ai plus envie. Oui, j'ai de la chance d'être dans un pays en paix, mais je suis écoeuré. Honteux de voir ce que le monde entier cautionne tout en nous faisant croire qu'il s'indigne. L'hypochrisie règne en maître sur le monde de l'argent, et j'ai de plus en plus de mal à penser pouvoir m'épanouir dans ce monde là. Aujourd'hui, moi aussi, mon rêve s'est brisé. Je ne peux pas retenir longtemps les larmes qui caressent mes joues et qui ne peuvent révéler à elles seules la tristesse dont je suis épris... Je suis désolé pour ces mots...  "

13 août 2006

Ailleurs.

basile_hic

" J'ai absorbé la lune, j'ai parlé trop vite et qu'est ce que cela a coûté ?

J'ai été parachuté de rayons de lune et j'ai navigué sur des étoiles filantes.

Peut-être seras-tu président, mais il faudra que tu distingues le bien du mal, ou dans le déluge tu construiras une arche, et tu nous emmeneras vers la lune... "

tasse_de_the


petits_painsUn matin froid et mouillé, longtemps que ça n'avait pas été aussi triste, comme un mois de novembre, quand on se dit que, ça y est, on avancera plus pendant quelques mois. Je passe en boucle des morceaux de Radiohead. Préparation du concert, comme une révision d'examen. Absorber les notes, les graver sur sa peau, s'en impregner profondément, charnellement.

Comme une nuit ce matin, un faux réveil, un mauvais départ. J'ai fait des petits pains, j'ai joué avec Lucien, je me suis occupé de mes plantes, j'ai laissé refroidir ma tasse de thé sur la table, distraite par "le Soleil de Satan". Neb homme de moi est parti tel un petit chaperon rouge chez sa grand-mère, lui tenir compagnie jusqu'à demain, elle est seule puisque le grand-père est à l'hopital.

J'ai des appartements plein la tête, de la lumière et des projets. Puis je me dis que ce n'est rien, rien que des murs et du béton, qu'il y a plus important. Sur Euronews ce matin alors que je me brosse les dents, encore ces images du Liban, et mes pensées vont vers Zim, et mon dentifrice a un  goût de sang et d'amertume...

         lu

11 août 2006

Vers l'infini et au-dela...

Je pars en visite, une bonne partie de la journée. J'ai mis mes petites baskets rouges parce qu'une bonne trotte à travers la ville va s'imposer. Je vais rencontrer des agents immobiliers, tous plus mielleux les uns que les autres, sur leur 31, avec leurs sacs pleins de clés qui font gling-gling. Je vais déambuler dans de "grands" appartements. Certains vides, avec tout cet espace qui résonne au moindre son. D'autres encore meublés, avec des magnet's sur le frigo et des bibelots plein les commodes. Certains neufs, qui puent encore la peinture et où certains outils ont été oubliés dans des coins obscurs. D'autres anciens avec des traces pâles de tableaux sur des murs jaunis et des gribouillis sur la tapisserie. Je vais me rendre dans des quartiers que j'aime bien, calmes, arborés... Et dans d'autres plus difficiles, en bordures de route ou en périphérie de ville.

Je vais m'imprégner d'ambiances. M'évertuer à nous imaginer vivre entre ces murs, le jour, la nuit, en été, en hiver. Entendre dans ma tête les voix des gens que j'aime éclater dans ces lieux. Me voir travailler, faire la cuisine, prendre ma douche, regarder un bon film, faire l'amour, faire la grasse matinée... Tellement de paramètres à prendre en compte. La lumière surtout. Mais aussi la vue, le quartier, le balcon, la plomberie, l'électricité, les charges, la proximité du centre, de la gare... Casse-tête chinois.

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