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Diane Groseille

23 décembre 2006

Rue de la Bagatelle, enfin.

outilsL'ouragan est passé, laissant derrière lui un paysage ravagé. Des cartons postés à tous les coins de pièces, au milieu même, certains éventrés, d'autres encore intacts. Un truc à cheval entre Hiroshima et le Bronx. Plus de repère/repaire. Il nous laisse déboussolés, sans voix, perdus et ailleurs, pourtant chez nous paraît-il, "pour de bon", un peu hagards. Certains objets ont déjà  trouvé leur place, par cette force qu'ont les choses, comme on dit. Ils sont entrés dans les placards, où se sont installés sur un bord de lavabo, sans qu'on s'en soit rendu compte. C'est nos impressions qu'on a du mal à caser, on sait pas trop où les mettre, certaines ont d'ailleurs du s'égarer entre deux voyages, dans le fond d'un carton qui serait parti à la déchetterie. Il y a bien la lumière, il y a tous les objets, mais tout est encore en désordre, comme si tout avait été mis dans un sac et mélangé furieusement. Lucien semble s'accommoder de ce désordre, il erre dans ce labyrinthe qu'il connaît comme s'il y avait toujours vécu. Nous avons plus de mal. L'autre matin, départ au boulot, je file mon collant en passant contre le coin métallique d'une caisse à outils. Pas d'autre collant, rien d'autre à mettre. Rien. Deux alternatives : y aller jambes nues, ou ressortir quelque chose du panier de linge sale, dans l'urgence, parce que c'est le seul qu'on aperçoit, dans ce capharnaüm.

bronx

lu_travaux

arbres_bagatelle

pantalon_travaux

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15 décembre 2006

On y vient.

Encore entre deux appartements.
Demain ce sera fini.
Une dizaine de personnes pour nous aider.
Nous irons vite.
Nous sommes propriétaires, c'est officiel.

13 décembre 2006

Pied de biche et rouleaux.

La cloison est tombée dans un grand fracas de poussière, la lumière est entrée, se glissant entre les débris, poussant les murs, gonflant l'espace. La peinture sur la tapisserie est venue sublimer les rayons du soleil. Le lames de parquet au sol  ronronnent d'une couleur mielleuse.

Je me suis couchée par terre et j'ai fait glisser mes mains sur les veines du bois. Je me suis mise dans tous les coins de l'appartement, pour l'observer sous tous les angles. Nous avons travaillé sans arrêt les quatre derniers jours. Les aller-retours entre les deux appartements se succèdent, les bras chargés de cartons, de pans de meubles. Toute cette agitation fut l'occasion de règlements de compte familiaux. Les absents ont toujours tort. Et au milieu de tout ça, il y a toujours quelques heures de cours, que je donne avec la tête ailleurs. J'apprends au hasard d'une conversation avec une collègue (dont j'ignore jusqu'au nom) l'heure d'une réunion à laquelle je n'avais plus pensé et à laquelle je n'assisterai pas. Je m'excuse à peine auprès de mon directeur. Il ignore de toute façon le sens du mot "respect". Les tracas du quotidien me dépassent. Je suis au dessus, au quatrième étage d'une petite résidence, dans la lumière et l'impatience.

toit_grand_rue_1

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toit_grand_rue_3

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[ Les toîts que je quitte à la fin de la semaine.
Je n'aurais décidément pas su m'attacher comme il aurait fallu à cet endroit. ]

9 décembre 2006

Même si demain.

Hier matin, une aube verte, parce qu'un soleil trop jaune et un ciel trop bleu, mais finalement, la journée a été plus sombre que jamais, des gouttes et du vent, qui a essayé d'ébouriffer ma bonne humeur toute la journée, peine perdue !

Je me suis souvenu au volant de ma voiture, alors que je me rendais dans notre nouvel appartement, de mes quinze ans, un printemps, à courir dans les herbes hautes, à arracher les cardamines par poignées, pour en rapporter des brassées à la maison, les doigts collants.

J'ai acheté de la peinture. "Blanc cassé". Plusieurs gros pots. J'ai couru sur des parkings, dans la pluie et le vent, avec mes talons qui claquaient le bitume. Il fallait faire vite, j'avais cours. Passer à l'appart', repartir en cours, retourner acheter le reste de la peinture, manger un bout de pizza froide sur un coin de table.

Et hier soir dans la nuit, les lumières de l'appartement, et pour la première fois, une bière à la main, le cul sur la moquette déchirée, "me sentir chez moi". Aujourd'hui et demain, on pose le parquet. Le miel arrive avec la lumière.

5 décembre 2006

Notre Noël.

Voilà qu'arrive à grands pas la période douce des petits gâteaux de Noël, de la décoration du sapin, cette chaude parenthèse où l'on vit chez soi la préparation des fêtes, avec les gens qu'on aime, dans le calme. Non, je ne parle pas de cet esprit de Noël corrompu qui consiste à courir dans les rues, affublé d'un bonnet de père Noël-clignotant-qui-chante avec un code barre collé dans le dos, à la recherche du truc le plus cher et le plus fashion qui saura convenir à votre petit neveu pourri gâté...

petite_venise_colmar

Quoi qu'il en soit, je vais passer à côté. Jeudi matin, nous signons ENFIN pour notre nouvel appartement (si tout va bien). Cette période censée être magique va donc nous faire découvrir une autre magie, les boules et les guirlandes vont être remplacées par un défilé de cartons, d'outils en tous genres, de lames de parquets et de pots de peinture. Et je ne parle pas de toutes les formalités administratives qui accompagnent un changement d'adresse... Puis je pars en fomation de formateurs la dernière semaine de décembre, juste coincée entre Noël et Nouvel An. Vous comprendrez donc que je vais me faire fantôme pendant les trois prochaines semaines. Joyeuses fêtes à vous !

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5 décembre 2006

Eclairages II.

dans_la_lumi_re

charlotte

Charlotte Gainsbourg dans ce film merveilleux hier soir Love, etc., très bien entourée il faut le dire, mais si émouvante, et toujours si belle, singulière.

***


dans_l_ombre

300px_Football_PSG_Caen

Ce supporter de foot l'autre soir, qui lâchement, le visage "flouté", raconte à quel point il aime tabasser, et qui rajoute que c'est même la seule raison pour laquelle il se rend dans un stade. Et ce qui me choque, c'est le plan de la caméra sur les décorations de son sapin de Noël en arrière plan, pour bien nous faire comprendre, que oui, ce fou est un être humain et qu'il a une vie de famille (pauvre famille!)

4 décembre 2006

Usine à gaz.

Phrase tirée du film Un long dimanche de fiançailles (re)vu hier soir, et ce n'est sans doute pas la plus poétique:
"Chien qui pète, joie sur ta tête"

filou
Qu'est-ce qu'on va être heureux !

4 décembre 2006

Et ça circule.

Des bonnes et des moins bonnes, à vous de faire le tri, en hommage à ce message du voisin que j'avais adoré.

On ne dit pas "POLEMIQUER" mais "Paul et sa souris"
On ne dit pas "Le Massif Central" mais "Le gros du milieu"
On ne dit pas mon corridor, mais mon corps se repose.
On ne dit pas c'est l'Amazone, mais c'est là que j'habite.
On ne dit pas il est chétif, mais il est chez le coiffeur.
On ne dit pas la maîtresse d'école, mais l'institutrice prend  l'avion.
On ne dit pas jerrycan, mais je rigole.
On ne dit pas le ton monte, mais la fille moche prend l'ascenseur.
On ne dit pas javéliser, mais j'ai lu.
On ne dit pas un ingrat, mais un nain gros.
On ne dit pas le petit poucet, mais le gosse était constipé.
On ne dit pas mine de rien, mais gisement épuisé.
On ne dit pas démanger, mais vomir.
On ne dit pas un poète, mais un klaxon.
On ne dit pas un enfoiré, mais une année de perdue.
On ne dit pas une biroute, mais une route à deux voies.
On ne dit pas dégâts des e aux, mais des marins.
On ne dit pas je suis paniquée, mais je cherche un mec.
On ne dit pas adéquation, mais y a-t-il des questions.
On ne dit pas je suppute, mais je suis péripatéticienne.
On ne dit pas un conquistador, mais un imbécile narcissique.
On ne dit pas j'ai vaincu, mais je suis pluri-anal.
On ne dit pas faire des vendanges, mais péter comme un Dieu.
On ne dit pas un microprocesseur, mais un petit prof.
On ne dit pas un homme hors pair, mais un eunuque.
On ne dit pas couper le beurre, mais circoncire.
On ne dit pas un pinailleur, mais un mari infidèle
On ne dit pas barbecue, mais poils aux fesses.
On ne dit pas la bonne paella, mais la femme de ménage est absente.
On ne dit pas mélodie en sous-sol, mais gare la voiture au parking souterrain.
On ne dit pas je tripote, mais j'ai trois amis.
On ne dit pas le processus de paix est enclenché, mais je vais lâcher une caisse.
On ne dit pas c'est alligator, mais c'est Mouloud qui a raison.

3 décembre 2006

Une course horizontale.

Il y a ce rêve encore cette nuit, il y a trop de rêves toutes les nuits. Un sommeil agité où je cours après des fantômes, après moi-même, où je panique, où je m'effraye, où je hurle. Chaque matin, je pourrais m'installer sur le divan de Freud qui se frotterait les mains de tant de symboles. Je n'ai pas besoin de chercher loin pour les voir. Mon vertige, le trou de l'évier, toujours des orifices noirs et étroits pas lesquels je dois me faufiler, et ces hauteurs, suspendu, la chute, ces rails métalliques dans un ciel sans sol...

Neb ne rêve pas, dit-il. En tous cas, il ne s'en souvient pas. Par contre il ronfle. Et ça non plus il ne s'en souvient pas. Et le matin, trop tôt, à cause d'un rêve qui me laisse en sueur, à cause de ma vessie qui crie "il est l'heure", à cause de mon voisin ronfleur, je quitte mes draps, avec cette impression d'avoir fait une course, un exploit sportif. Et avec ces sensations persistantes, si réelles, inscrites en moi pour la journée...

2 décembre 2006

D'une langueur monotone.

arbre_mort

branches

corbeau

feuillages_jaunes

feuilles_d_automne_sur_Rouf

feuilles_jaunes

feuilles_sur_herbe

feuilles_jaunes_bis

feuillus_contre_nus

pieds

rosier_sauvage

rouges_jaunes

vignes

rouges_jaunes_verts

tortilles

vielles_pierres

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