Quatre fois quatre.
C'est un lundi. La fraîcheur de l'orage
qui vient de passer entre par la fenêtre grande ouverte derrière moi.
Mon téléphone sonne et je ne réponds pas. Je bois du thé vert dans une
tasse rose. Beaucoup. Et plus je bois et plus j'ai soif. J'écoute le
dernier album de Gorillaz, même si ça ne colle pas à l'ambiance
nonchalante, j'aime, c'est bon. Décalage. Je retrouve la voix bluresque (non, non, pas de faute de frappe) que j'aime tant. Je fais ce que je veux. Je vais d'un petit plaisir à un autre, je butine. J'ai commencé à lire quelques pages du fameux Da Vinci code de Dan Brown. Ouais, je suis une fashion victime. Non, en fait, c'est plutôt que je veux savoir de quoi ON parle. Parce que j'ai trouvé que là, vraiment, ON parlait trop. C'est le deuxième Nouvel Obs
qui en fait sa couverture, alors il fallait savoir... Puis j'ai fait ma
réserve de bouquins pour les semaines à venir, histoire de rattraper le
temps perdu dans l'année. Tous les profs lisent l'été.
Les
quatre jours qui viennent de filer ont été colorés. Il y a eu comme un
souffle. Un couple d 'amis de Neb sont venus passer ces jours avec
nous, ce long week-end qui vient s'inscrire dans les vacances. On a
joué les touristes et avons exploré des coins de la région que nous
n'avions jamais pris le temps de découvrir. J'ai bouffé plusieurs
cartes-mémoire de photos que je n'ai pas envie de mettre sur le blog
pour le moment. (Je vais d'ailleurs même virer celles qui y sont déjà,
elles ne me semblent pas mûres).
De
longues balades
dans les rues des villages alentours, slalom entre les maisons à
colombages et les petites rivières. De l'air. Quelques bonnes
bouteilles de vin blanc et des tartes flambées à outrance. Zig zag
aussi à travers la capitale européenne que j'aime si peu. Je ne me sens
pas bien dans cette ville. Difficile d'expliquer pourquoi. C'est
toujours au pied de la cathédrale que je ressens cette étrange émotion.
Petit pion dans l'Histoire, le nez en l'air, je trouve que ça
sent la mort et la crédulité, à la fois fascinée et effrayée.
Une
fête du vin, samedi soir. Une des plus connues. Celle où tout le monde
se bouscule. A vrai dire, on ne pouvait même plus se bousculer
tellement il y avait du monde. J'ai eu ma vague de nostalgie. C'était
prévisible. C'était ma jeunesse. J'avais la certitude en y allant de
tomber sur certaines personnes. Elles y étaient. Et je n'ai vraiment
pas voulu m'attarder. Avec notre bouteille sous le bras, nous avons fui
la foule pour les coteaux et les vignes, sous les étoiles et quelques
lampions, d'où nous pouvions observer la fourmilière, tous les quatre,
assis sur une couverture. Grande bouffée de bonheur. De simplicité.
Vers une heure du matin, nous avons fendu la foule dans l'autre
direction pour rejoindre la voiture. Tous ces visages connus sur notre
passage. Pas envie de m'arrèter. Pas envie de discuter, pour entendre
les mêmes rengaines hypocrites. Je suis une asociale. Pas de politesses
après trois bouteilles de pinot. Un signe de la main et on se laisse
porter par la foule. Il y a des traits du passé que j'ai voulu gommer.
Trop de choses ont changé, c'est loin...
Puis le lendemain,
réveil à huit heures pour une bonne rando dans les Vosges. Sur les
vraies hauteurs, nos sommets, à 1300 mêtres. Une bonne trotte avec un
bon dénivelé. Bonne rigolade et cette sensation de se dépenser, de se
dépasser qu'il faudra renouveler durant les semaines à venir. Les
lyonnais sont repartis hier soir, nous laissant un peu seuls dans notre
grand duplex...
Encore une semaine de vacances en solo. Je file chez mes parents demain, prendre l'air de la campagne et trotter dans les collines.