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Diane Groseille
25 décembre 2005

Soir de Noël.

Avec ceux que j'aime. Et pourtant les cils de mes yeux sont maquillés et mouillés. Et tant d'humidité sur mon visage et tant de tristesse dans mon corps. De la tristesse gratuite et partagée. Pour ces canards qu'on tue, pour ces gens qui meurent de faim, pour ceux qui se goiffrent malheureux, pour ceux qui ne comprennent pas malgré la musique "so this is goodbye". Stina Nordenstam. Et tant de gens passent à côté, vivent à côté et ces rubans qui scient mes chevilles en collant ne comprennnent pas non plus. Et vous ?

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11 décembre 2005

Un matin d'hiver.

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Monter sur nos vélos ce matin, tout emballés pour ne pas se faire pincer par le froid.
Pédaller jusqu'aux champs encore tout couverts de givre.
Regarder les biquettes rondes comme des ballons.
Rentrer au chaud et se régaler d'un bon chocolat à la cannelle.

3 décembre 2005

"Mes souliers sont rouges."

Autre registre, autre ambiance. Hier soir, on prend les quatre mêmes, on les met dans une voiture et on recommence. Destination plus proche cette fois et moins de dégats au retour. Un concert plein de finesse et de délires, une poignées de gars avec la patate et du bonheur à transmettre, des voix en or et quelques bonnes recettes pour mettre le feu. J'ai beaucoup aimé malgré mes jambes qui me disaient merde. Puis je pense que j'avais la mâchoire qui se décrochait à chaque fois qu'ils sortaient le violon (et c'était pourtant pas pour verser une petite larme, bien au contraire). Quand je serai grande, je veux faire comme eux... Aïe, je crois que j'ai raté un épisode.

Bref, une semaine musicale, contrastée, alcoolisée (ça c'est pour la soirée de mercredi qui n'a pas été abordée ici mais faisons vite: un R., une quinzaine de bière et un portefeuille qui s'évapore) où j'ai été heureuse de partager tant avec des gens que j'aime.


Prendre le temps d'éxister,
prendre le risque de vivre.


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2 décembre 2005

28 novembre : concert de Coldplay 2.

Le matin déjà, la tension est forte. Je me réveille avec ce son dans les oreilles et je fais un bond de mon lit, la voix de Chris Martin à 6h30 et le compte à rebours est vraiment lancé : on compte "en heure". Chaque minute qui s'écoule n'est plus qu'attente. Comme une gamine à qui on a promis un tour de manège. Devant mes classes dans la journée, trop souvent l'idée me traverse, scintillante et électrique et elle colle sur mon visage un sourire niais que mes élèves ne comprennent pas. "Vous êtes de bonne humeur aujourd'hui Madame !". Ils ne croient pas si bien dire. Tellement pire que ça. Une bombe à retardement. Arrivent 16 heures, sortie de la salle de classe en trombe, je balance mes pochettes de documents sur le bureau, et je pars en courant. Tête de Brique qui me dit juste dans le couloir "et tache d'être à l'heure". J'écoute pas. En sortant du lycée, je me retourne en me disant que quelques heures seulement me séparent de ce lieu, mais quelles heures ! Je rejoins le Pooh et mon frère devant la gare, nous montons dans la voiture déjà chargée de vivres et de friandise pour la route. Neb homme de moi saute dans la voiture cinq minutes plus tard et nous partons pour quatre heures de route, direction la Halle Tony Garnier de Lyon.

Un trajet sans encombre malgré une excitation croissante. On comble notre impatience avec des Schoko bons et des Cola Biz. Le Pooh crie à côté de moi dès qu'apparaît un panneau indiquant les bornes nous séparant de Lyon. Entrée dans la ville. Pas la bonne sortie, mais on se débrouille. A 21 heures, nous sommes dans la salle, chaude, trop grande, un peu vide (concert pas complet, un des seuls de la tournée). Il y a ces grandes tribunes perdues tout au fond, un brouhaha calme. On se boit une bière bien méritée, juste le temps de dire ouf et les lumières s'éteignent. La batterie de "Square one" dans toute sa puissance, tout ça pour ça, mais tellement fort que finalement on regrette presque que ça commence, ça va finir trop vite. La machine est lancée, les images resteront longtemps, plus belles et claires encore qu'à Mannheim. Pendant une heure et demi, les notes s'enchaînent, il ne faut pas penser à la suite, c'est juste beau, ce moment. Parfois ma main dans celle de Neb, parfois le bras du Pooh autour de mon cou, je regarde les yeux de mon frère qui s'illuminent. C'est bon d'entendre Chris Martin parler français, c'est même bon de l'entendre planter son intro de "Trouble" et d'enchaîner sa boulette d'un merveilleux "shit!", c'est bon de voir le groupe soudé, de voir Chris courir à l'autre bout de la salle. On attend chaque morceau mais pas la fin. Il faudrait que ça dure. On profite de chaque seconde. On se regarde, on se sourit. "Fix you" et la petite ampoule viennent clore cette merveille.

Et c'est le retour : improbable retour. On se décide à passer par la Suisse pour éviter de payer les trente euros de péage, ça nous ajoute une demi-heure de trajet mais nous ne sommes plus à ça près. Entrée sur le sol suisse et là, c'est le drame : tempête de neige. L'autoroute est couverte par endroits de plusieurs centimètres qui nous poussent à rouler au pas. Cela s'accompagne de brouillard, de vent et de chutes de neige très épaisses. Nous osons à peine nous relayer sur les aires d'autoroutes par peur de rester enlisés et de ne pouvoir repartir. La fatigue se fait sentir et les kilomètres défilent si lentement au compteur. La voiture glisse sur la route et nous fait de belles frayeurs. Je me souviens de ce moment en particulier où tout le monde a fini par somnoler à force de fixer la route et ses violents flocons. Je suis au volant, la route est déserte depuis si longtemps, X&Y tourne en boucle, je me dis que nous n'arriverons jamais. Puis les roues patinent, je vois le compte tour qui s'emballe et je me dis que nous allons rester là, sur cette route morte, à attendre le jour. Pas possible, je suis responsable de tout le monde, je dois réagir, coup de volant, accélération, on repart, ni vu, ni connu.

Arrivée chez nous vers sept heures. Nous avons mis presque huit heures pour rejoindre le bercail (le double de l'aller). Je suis épuisée et j'irais volontiers me blottir sous ma couette pour calmer toute ces émotions si je n'avais pas six heures de cours en vue. Alors, douche froide, vêtements chauds et c'est parti. Au garde-à-vous, mardi matin, à huit heures et demi, j'étais donc face à ma classe, comme un bon petit soldat, avec des jambes en coton et un sourire encore plus niais que la veille sur le visage. Je me permets le pléonasme : souvenir mémorable !

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2 décembre 2005

Je ne reconnais plus personne.

Compteur bloqué aux alentours de 200, je regarde en face, j'ai plus le temps de regarder le paysage, il n'y a plus que ces images éblouissantes qui restent devant mes yeux. Quatrième dimension. J'ai l'impression que chaque journée est collée à la suivante, les nuits n'ont plus de valeur, il me faut du repos. Faut dire que cette semaine en particulier est à classer dans les extrêmes (explication plus tard). Alors je garde le pied au plancher, si je ralentis, j'ai peur de caler.


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18 novembre 2005

Tirer sur la corde.

Je voulais pas y aller pourtant, j'avais prévu une soirée couette-canap'-bon bouquin parce que c'est dans mes dernières journées de célibataire et qu'il faut profiter de ce calme à double tranchant. Puis le téléphone a sonné "aller boire un verre, c'est tout" m'annonce R. qui a cèder à la proposition d'anciens élèves avec qui nous avons pris l'habitude de faire la fête. Mouais, encore plusieurs paquets de copies qui traînent, mais on va y aller et pas rentrer tard, parce qu'on les aime vraiment beaucoup. Après deux bières, l'éventualité du resto se profile à l'horizon. Pourquoi pas, de toute façon, j'avais pas envie de me faire à manger. Puis vers 23 heures, après avoir couiné que c'était hors de question et que j'allais rentrer chez moi, je me suis laissée traîner dans ce bar-ambiance où nous avons déjà nos marques. Nous en sommes ressortis à quatre heures et demi. J'ai dormi deux heures ce matin, entre cinq et sept à peu de choses près. J'ai assuré mes six heures de cours du vendredi avec des jeunes qui sentent la neige ou la pleine lune. La fatigue commence seulement à me gagner, mais je sens qu'elle va me suivre une bonne partie du week-end. J'ai plus vingt ans.

14 novembre 2005

Célibataire.

Semaine particulière qui débute: je suis seule, Neb homme de moi parti au bout du monde jusqu'à dimanche. Je redécouvre le silence et la solitude qui sait être à la fois douce et cruelle. Difficile de pousser la porte de l'appartement et de le trouver vide. On s'habitue si vite à l'autre.

Je me remets doucement de mes émotions coldplayennes, j'envisage déjà sérieusement une suite lyonnaise à cette folie, mais rien n'est encore sure. Il y a la route, les cours le lendemain, le prix... Mais il y a aussi la lumière jaune et le Pooh qui est partante pour me suivre.

L'idée de se lancer pour une semaine de cours ne me plaît que très moyennement après ces impressions de vacances et de liberté. Des paquets de copies débordent de mon trieur, je suis dans une période "mal à suivre", il faut que je mette un turbo pour rattraper le retard et pour ne pas me noyer dans les prochaines semaines. L'attitude de certains collègues "à fond dedans" me dépasse vraiment, j'ai du mal à comprendre qu'on puisse se laisser bouffer à ce point même si j'ai fait cette erreur l'an passé. Je suis très distante, je fais mon job et je me sauve pour ne pas être contaminée par leur stress... Si ce n'est avec R., qui sait toujours trouver le mot pour rire et qui garde les pieds sur terre (je lui ai offert un beau stylo pour son anniversaire la semaine dernière).

Puis pour le reste, ça se passe bien: cours de langue ce soir (j'ai bien rattrapé mon retard, je maîtrise et c'est agréable de découvrir ainsi une langue si complexe), le violon est difficile, mais c'est un bonheur, puis j'attends avec impatience mes premiers cours du CNED...

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6 novembre 2005

Revenant.

Hier après-midi, autour de la table familiale et de deux tasses de thé, j'écoute ma mère me conter les dernières nouveautés. Mon portable qui sonne , alors que j'engouffre un quartier de clémentine. Un numéro que je ne connais pas s'affiche. En temps normal, je n'aurais pas décroché. J'aurais laissé l'inconnu déposer un message sur ma boîte vocale après le pléonasmique "bip sonore". [Il faudra d'ailleurs que j'explique le rapport conflictuel que j'entretiens avec mon portable]. Mais hier, je ne saurais dire pourquoi, j'ai décroché. J'étais assise,  heureusement. Le Jules. L'ex dans toute sa splendeur, celui qui a disparu de la circulation sans donner d'adresse, sans même laisser transparaître un signe de vie. Un ex un peu particulier malgré tout puisque pendant deux ans c'est une complicité très forte qui nous a unis: une relation unique et magique qui nous a permis de partager énormément sans jamais vivre ensemble, en se faisant si peu de promesses, en ne faisant aucun sacrifice. Pas de corde au cou. La liberté. Mais bien sur, il y a eu le revers de la médaille. Une seule promesse cependant: être toujours là l'un pour l'autre quoi qu'il advienne. Et il n'était plus là depuis plus d'un an. Parti au bras d'une demoiselle qui préferait ne pas avoir ma tronche dans le champ de vision. J'avais compris. Je n'attendais plus de nouvelles.

Sa voix hier, naturelle, presque enfantine dans ses intonations, me cloue sur place. Comme si je parlais à un fantôme. Et pourtant c'est bien lui. Il est parti. A été muté en Bourgogne. Vit seul puisqu'elle a repris ses études ailleurs. Mais ils se sont mariés la semaine dernière pour éviter d'être loin lors des prochaines mutations. Il me dit ça comme s'il me racontait ses achats de la journée. Naturellement. Rien ne m'étonne vraiment en fait. Il avait besoin de s'attacher, d'avoir ces cordes qui rassurent, comme s'il avait jeté l'ancre.

Je l'écoute me raconter sa nouvelle vie si différente. Je lui parle de moi, vite, une caricature de ma vie du moment: le violon, la reprise des études pour la mention, le bahut, les projets. Et il me dit cette phrase alors que je lui demande pourquoi il m'appelle, si tard, comme ça. Il me répond qu'il devait toujours être là pour moi, qu'il est toujours là. Je retrouve son monde, son univers dans ses mots, sa chaleur, sa simplicité. C'est un ami qui reprend position dans ma vie pendant une demi-heure. Lorsque je raccroche, il y a comme un soulagement, une douceur, une caresse rassurante qui est passée sur mon visage. Savoir qu'il est toujours là.

4 novembre 2005

Pour ne pas couper les cheveux en quatre.

C'est venu comme ça. Ce matin, au réveil, ma longue tignasse ébouriffée dans la glace. Blasée. Envie de fraicheur, ras-le-bol des longueurs fades et strictes. A chaque fois que je vais chez le coiffeur ça se passe comme ça. Un coup de tête. J'ai attrapé ma veste et j'ai trainé dans les ruelles de ma ville humide. Je suis entrée dans un petit salon qui semblait chaleureux. C'est une femme brune et énergique qui s'est occupée de moi, je lui ai parlé de mes envies rapidement, pour ne pas avoir le temps de changer d'avis. Elle semblait ravie d'avoir le droit de tailler dans cette longueur qui me pesait jusqu'au milieu du dos. Elle a pris les choses en main très vite, comme inspirée, presque autoritaire. Une fois les cheveux mouillés, lissés, elle a commencé à tailler, de grands coups de lames et des mèches sont venues se poser sur mes genoux. Les gestes étaient précis, presque brutaux, le peigne et les ciseaux valsaient dangeureusement autour de mon visage. L'opération a duré une demi-heure, évolution rapide et radicale. Je suis ressortie avec des mèches dans tous les sens, dans l'ensemble bien plus courtes, et une tête de sauvageonne (des petits cheveux qui gratouillent le décolleté aussi). J'enroule mes doigts autour de mes cheveux depuis que je suis rentrée chez moi. Je cherche la matière qui n'existe plus. Je pense que je ne pourrais plus natter mes cheveux avant un bon moment mais cette nouvelle tête me convient.

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3 novembre 2005

Soleil vide.

vignesMagnifique week-end derrière nous, sous le soleil du Jura, avec quelques gourmandises, de l'air frais, et du bonheur. Rien que de la simplicité. De retour depuis deux jours et les vacances sont déjà bien entamées. La lumière du dehors m'appelle, même si l'idée de partir seule à vélo ne me tente que moyennement. Demain, visite du Pooh et de Jéjé. Le Pooh vient en célibataire, nous n'aurons pas encore l'honneur de la rencontre du Prince Charmant qui a un match de ping-pong (et oui, les Princes aussi ont besoin de se divertir). Sinon, quelques dizaines de paquets de copies qui me narguent sur la table du salon, mon alphabet à revoir, le violon, des tonnes de linge à repasser et ranger, le bouquin de Pennac à finir (à commenter plus tard), une ou deux siestes pour prendre de l'avance... Pourquoi les vacances sont elles toujours l'occasion de lister ? Pour avoir encore plus le moral de traviole à la rentrée ? En tous cas, le soleil laisse entendre qu'il faut profietr de chaque minute. Je me fais à nouveau plus rare ici et j'ai l'impression que chacun de mes passages laisse derrière moi des mots soporifiques et fades.

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Diane Groseille
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