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Diane Groseille
9 février 2006

Matinade.

Traîner les pieds dans la neige ce matin et voir la ville se réveiller, une femme en pyjama qui ouvre ses volets, des enfants qui sortent en courant de la boulangerie avec des sacs énormes sur le dos. Une lumière inhabituelle, jaune orangée au-dessus des maisons. Au loin, dans la direction où je vais, les Vosges qui se dessinent dans toute cette lumière, comme si elles venaient de se dresser, nées dans la nuit. Et pour la première fois depuis longtemps, pas d'écharpe autour de mon cou, l'air est bon, presque tendre ce matin...

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8 février 2006

Pêle-mêle

7h08. Les petits yeux du matin, quelques mots ici avant la douche chaude qui me met dans la peau de la journée. Les questions n'en sont plus, elles glissent sur moi. J'avance tout simplement. Les réveils sont souvent difficiles : "quel jour ?", "combien d'heures ?", "pourquoi ?"... Mais les questions glissent et s'évaporent.

J'ai terminé hier soir La petite fille de Monsieur Linh. Un vrai bonheur de simplicité. 
Je me repasse Californication des Red Hot Chili Peppers les derniers temps qui me replonge
dans un printemps plein de bonheur il y a quelques années.
Je ne bosse pas assez mon violon et je me suis fait gronder par mon prof hier soir.
Frustrante sensation de ne pas avancer parce que tout va trop vite.
Me suis mise au Sudoku, ai chopé ça en passant chez ma mère qui était scotchée sur une grille,
elle aurait jamais du m'expliquer. Saloperie de jeu.
J'aimerais aller à la piscine.
Un petit Ange sur mon épaule gauche pour me dire que ça ferait tellement de bien à mes cuisses et à mon corps.
Un petit démon sur l'épaule droite qui dit toujours "Plus tard, t'as autre chose à foutre".
Des films à la télé qui s'enchaînent et dont je ne vois jamais la fin, trop fatiguée.
Les cours du CNED qui restent désesperément fermés alors que le premier devoir est à rendre dans une dizaine de jours.

Envie d'écrire, tout le temps, mon petit carnet jaune ne suffit pas,
ce serait des envolées de stylos, des pages et des pages.
Parfois un ciel un peu lumineux qui vient me rappeler que je suis vivante et que la chaleur reviendra.


How long, how long will I slide
Separate my side
I don't
I don't believe it's bad
Slittin my throat
It's all I ever

3 février 2006

ça s'en va et ça revient.

Indécise. La semaine touche à sa fin et je remets déjà en question mes interrogations. J'ai pris du plaisir aujourd'hui à enseigner, à plusieurs reprises : voir le sourire d'Arnaud qui lit son texte, entendre Jérémy dire "ah ouais c'est génial", et se reprendre tout de suite après parce que quand même, faudrait pas passer pour un lèche-bottes, écouter les confidences de Jonathan, à la fin de son contrôle qui vient me remettre sa feuille et qui m'avoue dans un souffle, "ça y est, j'ai compris, je bosse, vous allez voir...". Et j'en viens à me demander si le "mieux" que je cherche, ce n'est pas ici finalement que je peux le trouver, et que tout ne dépend que de moi. Je suis sans doute trop exigeante et je ne sais plus sur quel pied danser. De toute façon, aucun départ n'est envisageable tant que je n'ai rien ailleurs...

Ce soir, je vais danser avec des abeilles...

1 février 2006

Le courage.

Du brouillard ce matin. Mais les journées sont de toute façon teintées de brouillard. Je mange pour manger mais rien n'a de goût. Tout est anesthesié cet hiver. Je veux quitter ce boulot. Echéance de deux semaines devant moi. Il y a des annonces sur internet. De la formation pour adultes, des étrangers. Ce sont des CDD. "Folle de quitter un CDI" me diront certains. Si je ne prends pas de risques maintenant, je resterai dans cette boîte toute ma vie, lâche, avec des jeunes dont je connais déjà les limites et le peu de motivation. Que ceux qui y croyaient s'en aillent, je ne suis pas cette prof qui fait des miracles, qui défend les faibles et les opprimés, qui lutte coûte que coûte pour ses élèves. Ils m'ont épuisée, lassée, je travaille trop souvent seule devant une salle de classe qui compte les minutes restantes avant la sonnerie... Il faudrait que j'attende la fin de l'année pour cette fuite, mais ça me ronge un peu plus chaque jour.

Puis il y a eu cette réunion hier soir : on nous impose encore du travail supplémentaire, que je juge parfaitement inutile. Avec cette petite phrase qui blesse "les deux premières années, on vous a laissés tranquilles". Oui, ce n'est pas comme si on avait eu les cours de deux niveaux à mettre en place à raison de douze classes. Une fois de plus, aucune reconnaissance du travail effectué et des heures supplémentaires. C'est à contre coeur que je me rends là-bas depuis plusieurs semaines. Tête de Brique y est pour beaucoup aussi. Je n'ai pas relaté ici le dernier épisode de vulgarité et de violence ordinaire, mais on a encore élevé tout ça d'un cran.

Alors je vais PARTIR.

N.B. : encore cette nuit dans mon rêve, un petit chien noir et frisé qui court derrière moi.

26 janvier 2006

Flocons.

Lumière jaune fade toute la journée, presque sale.
Je me sens seule et inutile.
Je déteste les mois de janvier.
Rien devant, si ce n'est encore du boulot.
Neb homme de moi est loin.
Il ne me parle presque pas, ne me regarde que si peu.
Il passe son temps avec un ordinateur sous les yeux.
Je me sens comme un objet.
Il y a tant de silence alors que tout va si vite.
Fatiguée.


Ce week-end, je voulais rejoindre la capitale, pour errer dans ses rues à la découverte de surprises qui me couperaient un peu de ma réalité. Mais l'idée de trainer mes pieds pendant deux jours dans la neige fondue et dans le froid ne m'attire que moyennement en fin de compte.

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23 janvier 2006

Cruel réveil.

Quelques notes sur une guitare ce matin pour me replonger dans la réalité grise. J'aurais aimé rester au lit parce que la vie y était douce. Dans mon rêve, je filais à travers les bois, sans règles, consignes, obligations. Je traversais la France, peut-être d'autres pays encore. Insouciante. Puis au réveil, je me sens comme un chien étranglé au bout d'une laisse par mes responsabilités. Neb homme de moi n'est pas à côté de moi, il s'est faché hier soir et est allé dormir dans l'autre chambre. Solitude triste d'un début de semaine foireux. "On peut pas la refaire là ?"

H.S.
K.O.
En standby.
Sur les rotules.
Sur la réserve.
En pilote automatique.
Limite "nervous breakdown".

Fatiguée de ce rythme qui m'épuise et qui fait de moi une marionnette. J'ai plus le temps de voir le jour pour relativiser, pour prendre conscience de tout ce que je fais. Puis comme si ce n'était pas assez, il y a la petite voix de la mauvaise conscience qui vient me rappeler à l'ordre régulièrement en me laissant croire que je pourrais en faire quatre fois plus. Les examens oraux et écrits de toutes mes classes sont bouclés depuis vendredi, les bulletins terminés hier. Je ne peux pas dire que l'on va reprendre un rythme normal puisque commence demain la longue série des conseils de classes. Mes premiers devoirs pour le CNED sont à rendre dans deux semaines. J'ai pris du retard dans mes cours d'arabe (prof absente une semaine sur deux, le rapport de stage s'annonce difficile) et le violon, instrument magique et sensuel me frustre, j'aimerais l'apprivoiser, avoir plus de temps à lui consacrer pour lui tirer autre chose que ses cris de lamentation grinçants.

Alors je pense à ce printemps qui va se profiler. Un sursis dans cette course puisque les jours nous laisseront plus de temps. Les contours du "projet" dans ces moments de doute se font plus nets et plus proches : besoin d'air.

15 janvier 2006

Youpi...

Aujourd'hui, ils déménagent. J'entends en ce moment même leurs aller-retours pachidermiques dans les escaliers, mais pour une fois, ça me réjouit parce que je sais que c'est la dernière (quoique, je ne sais pas si  ce varcarme va vraiment me réjouir toute la journée, ma patience a des limites, qu'ils fassent vite).  Je pense déjà à nos grasses matinées silencieuses (c'est pas encore pour aujourd'hui, mais ça va venir) et je prie pour que nos futurs  nouveaux voisins ne soient pas trop pressés, pas aussi bruyants, moins vulgaires et surtout moins crados. 
Si ce n'est cela,  il faut aujourd'hui que je fasse du pain (il n'y en a plus), que  je boucle les bulletins avec les trois classes restantes,  que j'envoie quelques cartes de voeux (de plus en plus rares sont les personnes à qui je "souhaite" vraiment quelque chose donc ce sera un plaisir rapide > il faut d'ailleurs à ce sujet que je parle de cette déception permanente que m'inspirent certaines personnes) et il ne faut pas que j'oublie de répondre au questionnaire de Mademoiselle Laureline... Et je continue de me réjouir...

8 janvier 2006

Watch out, the world's behind you

Y'a toujours un moment où on s'arrête.
Comme un dimanche matin où on va prendre le temps, parce qu'on arrivait plus à dormir et que finalement ça tombe bien.
Alors, on fait du pain, on laisse le temps à la pâte de monter et de respirer sa bonne odeur partout dans la maison.
On lance une machine de linge.
On regarde des clips à la télé, pas encore réveillée, la bouche ouverte devant la souplesse de Madona ou les déchirements de Chimène Badi.
On corrige un paquet de copies et c'est bon de savoir qu'après, il ne faudra pas courir pour les rendre aux élèves.
On se fait un thé rouge, une théière pleine pour avoir le temps de la siffler, siroter, voir la tasse fumer sur le coin de la table.
On traîne sous la douche, toujours trop chaude, même depuis qu'ils ont changé le chauffe-eau, passer de la crême sur la peau qui tire et qui vieillit.
On prend le temps d'aller s'allonger près de lui qui dort encore, de le regarder respirer, de passer une main sur sa joue.
On lit trois pages d'un bouquin acheté il y a trois mois et on le repose.
On caresse son violon, on en tire quelques notes, on le repose et on le regarde parce qu'il a quelque chose de rassurant là, sur cette commode, comme pour dire "tu as su le faire".
On feuillette le Nouvel Obs'.
On vient ici taper quelques mots sans importance.
On ne pense surtout pas à la suite.

Et ça me trotte dans la tête depuis le premier janvier, j'aimerais avoir moins peur des gens, ces gens qui me poussent à l'intérieur de moi-même trop souvent.

4 janvier 2006

50 %.

Les membres lourds, je me lève après m'être à peine étirée. Mon corps machinalement va se rincer sous l'eau chaude. J'attache mes cheveux qui, électriques, veulent se coller à mes joues. Je mets du noir sur mes yeux pour avoir l'air réveillé, mais je dors encore. J'emballe ce grand corps tout endolori dans des vêtements chauds et confortables, comme une couette pour la journée, pour affronter le dehors, le froid, la vie. Je bois une tasse de thé au goût presque amer d'avoir trop attendu. Je me sauve pour quelques heures de lumière faible et lointaine.

L'hiver, je ne suis qu'une moitié de moi-même.

3 janvier 2006

Reprise.

Eurk.
Eurk.
Eurk.


Reprise hier matin. Difficile de se dire que c'est reparti jusqu'en avril. Pas envie. A se demander si ma place n'est pas ailleurs, si le "projet" ne devrait pas prendre un peu d'urgence. Les étincelles se font rares. Et je n'arrive pas à me dire que je devrais faire ça comme autre chose, "c'est un job, faut bien bouffer".

Puis j'ai cette amertume dans la gorge depuis ce dernier jour de l'année où l'Amie m'appelle dans la matinée pour me bombarder de reproches quant à la soirée bien arrosée de mercredi. Je ne comprends pas, ça reste coincé. Je me dis que cette fois, je ne vais pas raccomoder stupidement les morceaux. Elle s'ennuie, elle complique tout, elle cherche la merde, elle fait d'une soirée bien sympa un tas de caca... Dommage.

Ceci dit, bonne année à tous les lecteurs égarés... Qu'elle soit douce et joyeuse.

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