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Diane Groseille
29 mai 2006

Une vie parallèle. Symétrie d'automne.

Dégouttée. La goutte au nez toute la journée, je trotte sous la pluie. Arrivée ici à midi trempée jusqu'à l'os. Motivée pour rien. Mes cheveux s'enroulent, humides autour de mes oreilles et viennent friser mon visage. Je n'ai pas vraiment envie d'écrire, consciente que tout ce que je peux faire apparaître ici sera aussi insipide et fade que le triste temps de cette fin de mois de mai. Un reflet sombre de la morosité ambiante. On nous vole notre printemps. On nous colle un mois de novembre à la place. Pirates. Si seulement je savais à qui m'adresser pour râler. Tellement glauque que je n'ai pas de photo qui pourrait correspondre.

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24 mai 2006

Adieu Monsieur le Proviseur.

Démission annoncée officiellement hier matin. Réaction dicrète. Les murs ont des oreilles et ils avaient sans doute déjà eu vent de la nouvelle. On a fêté l'officialisation hier soir autour de tajines avec R. et Neb homme de moi. Toutes les occasions sont bonnes à fêter. Et maintenant la question : je deviens quoi l'année prochaine ? La curiosité me titille déjà. J'arrive à un carrefour. Je vends la voiture, nous déménageons sans doute cet été, je change de job. Départ à zéro.


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Air froid. Je désespère de voir arriver les beaux jours. Mes tongs et ma jupette ont tiré la gueule sur la terrasse du bistrot hier.

20 mai 2006

J'ai joué au "Mille bornes".

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Rentrée hier soir. Erreintée. Les jambes creuses, la tête aussi. Depuis je dors, comme si j'avais fait un marathon. Je pense que j'ai poussé les limites très loin, tant pour la tête que pour le corps.

Départ jeudi matin, vers six heures. Le trajet commence mal puisqu'il faut traverser Bâle. Je ne comprends pas ce qui se passe dans cette ville (à vrai dire, je ne comprends pas ce qui se passe dans tout le pays pour ce qui est des voies de communication), elle est en travaux depuis que je la connais. Toujours aux mêmes endroits, la route est pleine de trous, des grues partout, des machines, des voies de déviation... Puis j'en sors. Après, c'est les routes suisses, les aires de repos suisses, les champs de colza et de blé suisses sous la pluie comme des patchworks géants... Mais aussi les travaux suisses, les bouchons suisses : autoroute limitée à une voie sur vingt kilomètres, j'ai eu le temps de regarder les vaches et elles ont eu le temps de me voir. Arrivée à Grenoble avec une heure et demi de retard. J'ai découvert un domaine universitaire énorme qui ne ressemble en rien à ce que j'ai pu connaître. Au milieu de ce fourmillement, j'ai vite trouvé ma salle et je me suis replongée dans les cours de didactique. J'arrivais pas à voir vraiment ce qu'on attendait de moi. Je suis effectivement restée comme deux ronds de flan devant le sujet qu'on m'a présenté quelques minutes plus tard. Il a eu une sorte de brouhaha dans l'amphi, mais tout le monde s'y est mis. Vers dix-sept heures, le plus dur étant passé, je suis sortie de l'amphi, ventre vide et tête engourdie. Comme un zombi, je suis remontée dans ma voiture (celle de Neb en fait) pour trouver mon lit pour la nuit. Des amis de Neb s'étaient proposés pour m'héberger, étant sur le campus, ça devait m'éviter de faire trop de route. Seulement, contexte particulier oblige (grève des transports et gros orage (merci Lully pour l'info)), j'ai mis une heure et demi pour les trouver. Arrivée chez eux, Mademoiselle m'accueille. Je la connais que très peu. Elle est dans un fauteuil roulant suite à un accident qui remonte à quelques années déjà. Son appartement est impressionnant. Elle m'annonce qu'elle est invitée chez des amis puisque je dois réviser. Son homme est absent et ne rentrera que tard dans la nuit. Je reste seule. L'agencement de l'appartement me met mal à l'aise (interrupteurs bas, pas de pieds aux meubles, salle de bain particulière...). Ce n'est pas le côté pratique qui me gène. C'est simplement parce que j'imagine que ce que je ressens là, elle doit le ressentir dès qu'elle est ailleurs. Je suis admirative pour tant de courage. Je me sens méprisable à côté, pour toutes les plaintes que je peux formuler qui n'ont pas lieu d'être. Je m'endors très tôt, dans un clic-clac aux draps violets, sous un sac de couchage rose fluo.

Le lendemain, garde-à-vous à cinq heures et demi. Douche chaude et c'est reparti pour la dernière ligne droite: cinq heures d'examen et le retour. Je suis surprise ce deuxième jour par la facilité des sujets d'examens, très proches des devoirs d'entraînement qui avaient été proposés par le CNED. La journée file à toute vitesse. Je rencontre quelques difficultés le matin pour faire un plan de commentaire qui tient la route, mon cerveau se bloque entre dix heures et onze heures moins le quart. J'ai aussi beaucoup de mal à écrire, non pas à formuler les idées, mais bien à les rédiger avec mon stylo. A part la manipulation assidue du stylo rouge, il ne m'arrive que très rarement de me servir encore de ma plume. Je ne mange pas à midi, le ventre noué, la tête comme une pastèque pour le seul examen qui se base uniquement sur des connaissances. Je le boucle en une heure au lieu de deux et je repars immédiatement après, impatiente d'être chez moi. Le retour s'est fait plus rapidement que l'aller. Passage dans ce tunnel magique de Chambéry, qui sent le pain grillé comme à l'aller. Une seule pause sur une aire d'autoroute de Lausanne (spécial dédicace aux moineaux du coin qui viennent taper la tchatche) et retour au point de départ vers huit heures et demi, après quelques zigzags incontournables dans Bâle. Essouflée, sale et vide...

Bilan plutôt positif en fait. Je suis fière de moi. Fière d'avoir su réaliser, construire ça par moi même, d'y être allée et d'avoir une impression positive au retour. Je pense avoir fait mon maximum. Résultats début juillet. Le plus dur maintenant, c'est de trouver la patience.

P.S. : Note pour plus tard, ne jamais laisser des coccinelles en chocolat au fond de son sac en été.

17 mai 2006

La veille.

Mal à la gorge. Fatiguée. Surtout nerveusement en fait. Alors que rien n'a encore commencé. Les choses sérieuses commencent demain matin, à cinq heures. Je quitte la ville pour Grenoble. Quelque six heures de route, à travers la Suisse... Je commence par l'épreuve qui suscite le plus d'appréhension : la didactique. Le vendredi sera plus facile, je pars sur des bases déja solides : analyse littéraire et linguistique. Les notes obtenues pour les devoirs envoyés étant bonnes, je suis sereine. J'avais d'ailleurs été étonnée de constater la rapidité avec laquelle ces connaissances éaient revenues à ma mémoire, je n'avais eu qu'à fouiller un peu les petits tiroirs poussièreux de mon cerveau pour retomber sur des notions de morphologie ou de phonétique. Aucune réelle angoisse donc, je me dis que je ferai ce que je peux, le maximum. Je réalise que mes derniers examens remontent à loin, plusieurs années, plus l'habitude de rester le cul sur une chaise, seule face à ma feuille blanche. Demain soir, je dors chez un ami de Neb homme de moi, en plein coeur du quartier universitaire, une bonne chose parce que la sordide chambre d'hôtel me faisait un peu peur.

Puis hier soir, le Pooh était à la maison, ça faisait plusieurs mois que je ne l'avais pas vue, juste quelques coups de fil, sa voix lointaine. Ce fut bon de la retrouver, même pour quelques heures seulement... La soirée fut douce et agréable, malgré les grognements de Neb homme de moi qui se montre parfois très virulent pour pas grand chose.

Absente jusqu'à samedi. Je croise les doigts. Je suis contente de faire ça pour moi. Pour moi toute seule.

16 mai 2006

Une grande fille.

Encore un jour de formation. Pour cela, il a fallu que j'aille à S., et vous savez sans doute que je n'aime pas cette ville puisque je trouve moyen de le caser à chaque fois que j'y vais. Tout est trop grand là-bas et moi trop petite. Alors hier matin, je suis partie de chez ma soeur chez qui j'avais dormi pour cette journée (last one) de formation. Traverser la ville de long en large pour trouver ce lycée professionnel, sous un petit soleil frais. Arriver dans cette cour aux marronniers et retrouver le groupe de profs, des têtes que l'on connaît déjà, ils font la même chose que moi ailleurs, ils se battent aussi, certains, d'autres ont baissé les bras mais ne sont pas partis, et n'ont pas honte de le dire. La situation s'annonçait ridicule, je le savais avant d'y être puisque je quitte mon établissement dans un mois et demi. Alors écouter bien sagement les consignes de mise en place des examens pour l'année prochaine fut difficile : beaucoup de bâillements et quelques beaux moments de somnolence. Mais pour une fois que c'est moi qui somnole dans une salle de cours... J'ai cependant été ravie de côtoyer à nouveau ce formateur de formateur qui a su me motiver encore davantage pour la suite et qui appuie ma décision. D'autant plus qu'il a vu en janvier dans quelles conditions je travaillais (je peux déjà le mettre à l'imparfait là ?) et il m'a dit courageuse d'être restée si longtemps. Il m'a aussi parlé des éventuels concours à venir, ne pas hésiter à le contacter si besoin est, il peut me filer des tuyaux. Je fais un premier bilan. Il est le seul depuis trois ans a avoir su me donner envie d'enseigner, ces trucs et astuces, sa façon de voir une salle de classe, ce ne sont plus quatre murs autour des élèves.

Un sandwich à midi en relisant les cours du CNED dans les jardins du palais U. Encore trois heures l'après-midi où la somnolence est renforcée par la phase de digestion. Puis vers quatre heures et demi, direction la gare, passage sous la cathédrale, se sentir encore plus petite sous cette masse rose. S'asseoir dans le train, ça rappelle tous les souvenirs de matins gris quand on partait de l'autre bout de la région. Croiser un collègue arrivée sur l'autre quai de gare, qui dit entre deux trains "ça a fait tout vide de ne pas te voir aujourd'hui". Le vide ne fait que commencer. Je pars en examens à Grenoble jeudi et vendredi. Puis l'année prochaine, je ne suis plus là, il faudra vous habituer au vide, le combler avec quelqu'un d'autre, personne n'est irremplaçable.

Je rentre ici, les jambes lourdes et les pieds en compote, quelque sept ou huit kilomètres trottés dans la journée. Je me sens fière de moi. Je me sens plus grande.

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9 mai 2006

Insurmontable.

Les quelques premières minutes sont trop difficiles ce matin. Je ne sais pas pourquoi je me lève. J'ai d'ailleurs trop de mal à me souvenir de mon nom, de quel jour on est et de "pourquoi il faut se lever déjà ?". C'est surtout là que réside l'incohérence. Pour le reste on finit par trouver des réponses, mais pas pour ça. Savoir que je vais partir et compter les jours. Puis il y a cette impression d'avoir dormi trop, plus que d'habitude, peut-être même qu'une ou deux journées auraient filé pendant mon sommeil sans que je ne m'en aperçoive. Je descends l'escalier au radar, et j'ai la sensation que derrière moi, ma couette m'appelle pour ma rassurer, pour que j'aille me blottir dans cette autre réalité. Il faut dire que ce matin, la réalité pue. Il pleut tellement dehors qu'on se croirait revenu à l'heure d'hiver. Du courage, ou puis-je trouver du courage ce matin... Il faudra que je pense à mettre ça sur ma prochaine liste de courses, c'est évident que je vais faire une grosse consommation les prochaines semaines. Besoin d'air.

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6 mai 2006

****

Tout l'appartement sent le lila. Spö est arrivée hier soir avec quelques belles branches odorantes. Dans une demi heure, cours de violon. A cause des vacances, je n'y ai pas été depuis plusieurs semaines et je n'ai pas assez travaillé. Je vais me faire gronder par mon prof. Mes doigts sont engourdis et l'archet semble vouloir resté collé sur les cordes. Encore quelques rayons de soleil ce matin. On nous promet des nuages et de la pluie pour la suite. Si nous avons encore un sursis, nous irons faire du vélo cet après-midi.

4 mai 2006

Dans le pâté.

Complêtement à côté de la plaque depuis le réveil. Sortie hier soir avec Neb et R., en terrasse, puis au resto. Comme ces soirées d'été où l'imprévu peut durer des heures. Nous ne sommes pas rentrés tard, mais trop d'alcool coulait dans mon sang, je crois avoir bu une dizaine de bières. Les dernières heures sont voilées, ma mémoire flanche. Je me souviens avoir été désagréable avec Neb à notre retour chez nous. J'ai mal dormi, j'ai vidé une bouteille d'eau dans la nuit et je me suis agitée, regardant le réveil constamment. Depuis que je suis debout, j'ai l'impression d'être anesthésiée, engourdie et particulièrement gauche (je laisse tomber tout ce que je prends en main). Puis cet après-midi, j'ai à nouveau rendez-vous chez le boucher, j'en tremble déjà, mes mains se crispent et j'ai des frissons dans le dos. Peut-être que mon haleine chargée d'alcoolique saura l'endormir...

1 mai 2006

Ces journées qui pourraient ne pas exister.

Alors samedi, j'ai pris la fuite. Je voulais partir dans les bois, mais c'est finalement dans un centre commercial que je suis allée éponger ma colère. Au milieu d'âmes préoccupées. J'ai lu des livres, écouté des disques, acheté un bouquin de nouvelles recettes de pains... Pas si désagréable finalement de flâner quand les autres sont pressés. Pendant ce temps là, l'homme s'est réveillé à la maison et mon portable vibrait sans arrêt dans ma poche. Même ma soeur a pris le relais puisqu'il était allé l'inquiéter au téléphone. J'ai encore trainé, dans d'autres boutiques, je suis allée acheter mes farines et comme à mon habitude, j'ai trainé dans les rayons de Truffaut. Puis je suis rentrée. Rage sortie, j'ai même pas voulu écouter son blabla.

Nous sommes finalement allés à ce festival. Bien mais sans plus. J'ai bien aimé Da Silva mais j'imagine que c'est plus agréable à voir dans une petite salle, son côté intimiste avait du mal à résonner dans ce grand hall. Un peu déçue par les Têtes Raides, beaucoup plus électrique que ce que j'avais entendu. Et un bon Lo'Jo, sur une scène plus petite. L'impression globale est d'être en dehors, loin de tout ça. J'ai regardé ces gens s'agiter autour de moi. Si jeunes. Parfois la sensation de ne pas être très loin d'une salle de cours. Puis ce qui attire surtout mon regard, c'est une fois de plus, tout ce côté "tape-à-l'oeil". La petite miss qui se balade en débardeur pour qu'on assiste à  la naissance de ses seins alors qu'il fait moins de dix degrés. Toutes ces nanas aussi avec des fils multicolores et fluo tressés dans les cheveux. Bof, je me sens loin. Je suis emballée dans mon gros pull et j'ai encore froid. On s'agite vaguement devant la scène de "Mon côté Punk", y'a du Kusturika dans ce qu'ils font, j'adore. R. nous a rejoints, il est venu avec  sa fille. Nous avons bu quelques bières... Puis comme le type qui était avec moi avait fait la bringue jusqu'à six heures du mat' et que c'est lui qui roulait, il a voulu rentrer.

Hier, une de ces journées qui auraient pu ne pas exister sur le calendrier. J'ai beaucoup dormi, regardé des bétises à la télé. Puis dans la soirée, homme est reparti. Il est rentré ce matin à cinq heures. Notez, y'a du mieux. J'avoue que je suis perdue. Je n'ai pas envie de jouer à la chieuse, bien sur il a le droit de se faire plaisir avec ses potes. D'un autre côté, je me dis que n'importe quelle fille se poserait des questions. C'est pas comme s'il s'emmerdait avec moi, je le motive en permanence pour faire plein de choses. Et puis la conclusion de ce matin : "il veut vivre sa vie, je vais vivre la mienne".

29 avril 2006

Amertume.

Homme rentré à six heures ce matin. Je suis triste et écoeurée. Je ne sais pas où il a traîné, les boîtes de la région ferment à quatre heures. C'est amer et froid. Il dort encore. Nous devons partir dans peu de temps à ce festival. Aucune envie d'aller le réveiller, même plus envie d'y aller d'ailleurs. Y'a comme un bloc de confiance qui s'effrite les derniers temps, ça et d'autres détails. J'hésite encore, mais je crois que je vais mettre les voiles avant qu'il ne se réveille. Je ne sais pas où aller, j'ai pas envie d'être la quand il voudra bien pointer sa gueule enfarinée.

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Diane Groseille
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