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Diane Groseille
24 juin 2006

Berceuse.

Je violone. Dans une heure, j'ai cours. Je ne dis pas grand'chose à ce sujet ici. Peut-être parce que les progrès n'ont vraiment rien de spectaculaires. Jusque là, le temps me manque cruellement pour travailler et c'est souvent dans l'urgence que je tente d'assimiler un geste et quelques notes. Sentiment de frustration parce que je suis bien consciente que c'est pour moi que je fais ça et que je n'ai personne d'autre à décevoir ou à impressionner que moi-même.

Pourtant, souvent, je me retrouve devant mon prof comme une gamine prise en faute, je baisse les yeux. Triste dilemme : devoir avouer que je n'ai pas travaillé suffisamment et passer pour une paresseuse (toutes les excuses que je peux avancer, aussi valables soient elles, me font toujours passer pour celle qui se défile) ou feindre une difficulté que le travail n'a pas su combler et passer pour la fille vraiment pas douée (ça fait des semaines que je me plante avec ces histoires de do dièse parce que je ne prends pas le temps de le revoir sérieusement). Les vacances arrivent et avec elles, du temps pour moi, pour mon instrument, pour être plus qu'une débutante, pour arrêter de courir.

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21 juin 2006

The view from the afternoon*.

Il y a eu comme un grand soulagement hier quand vers dix heures du matin je me suis avancée avec ce grand sac plastifié Super U dans le bureau de Tête de Briques. Un vent d'insouciance m'a parcouru quand je l'ai posé à ses pieds. Il contenait les Quatre cent quatre vingts sujets d'examens corrigés, classés et annotés. Un sourire sarcastique a du éclairer mon visage alors qu'elle me parlait et que je ne l'écoutais qu'à moitié. Elle récupérait toute cette merde, à elle maintenant de rentrer les notes pour le rectorat. Puis elle m'a fait rire encore quand elle m'a parlé du classement alphabétique général. J'ai passé six heures moi, juste pour le classement. Qu'elle se régale, c'est à son tour, je lui ai laissé le bébé, d'autant plus soulagée de savoir que c'est la dernière année que je me tape cette horreur.

champagne

Alors je suis sortie de son bureau, une grande page tournée, vingt kilos de merde en moins sur les épaules, gambadant en sifflotant du Beethoven dans les escaliers. Toute guillerette toute la journée, légère. Une petite sieste bien méritée dans l'après-midi. Détour à la SPA en début de soirée pour m'inscrire en bénévole (flash sur un petit chien jaune qui s'appelle Vagabond, je retourne le voir demain, mais pour le moment il est en fourrière). Courses gargantuesques. Puis passage obligé sur la terrasse désormais culte de ce petit bistrot juste en-bas de chez nous où nous avons bien pris nos marques. R. était là et ça sentait l'été, les gouttes qui perlent sur les verres de bière, nos peaux moites et les hirondelles qui piaillaient au-dessus de nos têtes. On est rentrés, on s'est affalés sur le canapé rouge, on a fait l'amour sauvagement, puis on a mangé des blinis avec du saumon et de la crême fraîche en regardant d'un oeil les Poupées Russes. Tout ça légerement, parce que ...

... plus de contraintes...
... je suis à mi-temps ...
... j'ai plus de copies à corriger ...
... plus de bulletins à remplir ...
... plus d'obligations...

Minuit moins cinq. On est toujours le vingt juin et une idée affreuse traverse furtivement mon cerveau de poisson rouge anesthésié qui a voulu tout zapper. C'était mon dernier jour pour enregistrer ma déclaration de revenus sur internet. Cinq minutes de gros speed. Neb galope avec moi, pour retrouver les papiers, le site, pour télécharger le formulaire. Puis les différents clochers alentours sonnent leurs douze coups. Je ne me suis pas transformée en soubrette, mais je suis sans doute majorée de 10%. Connasse.


* Artic Monkeys.

19 juin 2006

Un pion.

Fatiguée, lassée, je ne vois pas le bout du tunnel. Encore des copies et des notes à enregistrer. Je n'en vois plus l'utilité. Plus le temps de travail s'allonge, plus j'assimile tout ça à une perte de temps ridicule. Je me suis endormie cet après-midi, parce que couchée tard hier soir. Puis du coup, je n'ai toujours pas terminé. La dernière copie sera magique. Elle signera la fin de toute cette mascarade. Je ne suis qu'un petit soldat, une espèce de Guignol qui doit faire en sorte que les rouages de l'usine à gaz fonctionnent. Pathétique. J'aurais plus que la musique à fêter mercredi soir.

18 juin 2006

Colimaçon sans fin.

Une journée magnifique et environ deux cents copies qui me regardent méchamment sur la table du salon, classées et empilées maladroitement. Il me faut tout valider, faire les moyennes, enregistrer les notes et les faire figurer sur les relevés officiels. Je vais y passer la journée, voire une partie de la nuit.  Je vais faire suer mon stylo rouge jusqu'à l'épuisement. Demain, les relevés de notes complets sont à remettre à Tête de Briques. Ces fameuses listes de notes qui demandent tant de travail  n'ont que valeur de  propositions de notes et peuvent être modifiées en un clin d'oeil par un jury qui n'aura jamais vu la tête de l'élève. Ces incohérences face au tout petit coefficient de ma matière sont les causes de tant de travail de dernière minute. Comment affronter plus de deux cents copies quand on sait que ça revient à pisser dans un violon ?

16 juin 2006

Et un, et deux, et trois zéro.

Il me reste une trentaine d'heures de cours. Et quelques centaines de copies d'examen. Trente-cinq degrés dans la journée d'hier, j'ai eu du mal à tenir sur mes deux jambes, je suis pas passée loin des trente-six chandelles. Malgré tout, je me rends au boulot, aussi courageuse que les sept nains "eh oh, eh oh". Je me mets sur mon trente et un et je vais donner mes six heures de cours entre quatre murs. Je freine des quatre fers mais il ne reste que quelques dizaines d'élèves qui viennent cuire dans les salles de cours moites. Bonne ambiance même s'ils ont deux de tension.

Dans deux jours, ma lettre de démisssion part et nous avons envoyé le préavis pour l'appartement en début de semaine : pas une, pas deux, l'accusé de réception est déjà revenu. Sinon, j'ai passé trois plombes sur un morceau de Beethoven au violon qui ne veut vraiment pas passer. Et hier soir, l'ami R. et sa fille sont venus manger UNE pizza faite maison. Je me suis aussi un peu fâchée cette semaine avec l'autre collègue P. qui sort des méchancetés toutes les cinq minutes, il me semble un peu agressif et il ferait mieux de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de parler. Je lui ai règlé son affaire en deux coups de cuiller à pot en lui disant ses quatre vérités. Il m'a reçue cinq sur cinq et est venu s'excuser dès le lendemain...

La vie continue. Et je compte les heures qui me séparent des vacances... Trois petits tours et puis s'en vont...

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13 juin 2006

Ghost.

Un peu absente les derniers temps. Un peu à côté de moi même. Comme si je me regardais vivre d'au-dessus. Le préavis est posé pour l'appartement, la semaine prochaine, c'est celui du boulot qui tombe. Tout va vite. Cette semaine, il faut rentrer toutes les notes des examens, remplir tous les bulletins. Puis les deuxièmes années s'en vont. Les bringues s'enchaînent. Rythme difficile à suivre. Puis très bientôt, tout sera fini. Je fermerai une dernière fois derrière moi la porte.

7 juin 2006

Constat.

Un matin comme un autre. Ou peut-être pas. Grosse prise de bec avec Neb hier soir. Retour d'une terrasse qui n'était plus ensoleillée depuis des heures. Le clash ne porte pas sur ce qu'il fait, mais sur ce qu'il est et ce qu'il attend. Ou ce qu'il n'attend peut-être plus. Jusque tard dans la nuit, on cherche des explications à ce que nous sommes devenus si vite l'un pour l'autre. On se regarde et on se demande s'il est encore possible de faire marche-arrière. Plus le temps passe et moins je vois de futur envisageable en commun. Au quotidien, j'avance en mettant un mouchoir dessus. Je ne veux pas voir que ses ordinateurs sont plus importants que moi, je ne veux pas voir que tout est déjà acquis depuis longtemps, que plus rien n'est à prouver, qu'il n'y a plus de séduction. Je ne veux pas savoir que je ne suis déjà plus grand'chose pour lui, si ce n'est un rempart à une solitude qu'il craint.

Alors voilà le soleil de retour. Avec une ribambelle de questions. Il est parti ce matin en s'excusant, encore et encore, comme à chaque fois que l'on parle de séparation. Pour la première fois hier soir, lorsque le mot a été balancé, je n'ai pas eu peur.

6 juin 2006

Un rayon.

Dimanche fut une journée magnifique. Nous sommes allés chez mes parents pour une fête exceptionnelle : la majorité du frérot. Une vingtaine de personnes invitée. Ma mère avait chouiné pour faire appel à un traiteur. J'ai crié au scandale quand j'ai vu que les entrées seules coûtaient déjà douze euros. Après quelques discussions bien animées, ma soeur et moi avons eu autorisation de nous occuper du repas. Je dis bien "autorisation", pas "champ libre". Alors ce fut une journée "service", préparation de la table (bouquets de blé vert et de marguerites, petites vignettes souvenir avec photo du djeun's bien kitsch), mise en place du repas, les petits plats dans les grands, les mains dans la vaisselle jusqu'à dix-huit heures et toujours une petite coupe de quelque chose posée sur un coin de table. Le temps, heureusement, était avec nous et tout le monde a pu se poser dans le jardin sous un soleil d'avril pour le dessert. Qu'il est bon de se retrouver tous ensemble ! Je crois que c'est la première fois que je savoure (en pleine conscience de la chance que j'ai) un  moment pareil. Assise au soleil, silencieuse dans le brouhaha des conversations, dégustant une coupe bulleuse. Il ne manquait que la grand-mère qui est à l'hôpital (rien de grave, je crois d'ailleurs qu'elle sort aujourd'hui). La journée s'est achevée sur une petite note "balade en bord de rivière", histoire d'oublier que tout le monde était pompette et de digérer l'excès. Neb et moi sommes rentrés vers onze heures et sommes tombés comme des masses devant une émission sans importance. Encore hier, alors qu'un ciel de plomb avait de nouveau remplacé le soleil, j'ai passé une bonne partie de ma journée à dormir.

***

Week-end prolongé qui s'achève. Je pars travailler. J'ai du mal à croire que j'y vais encore. J'envoie des courriers, je scrute, ma tête est déjà ailleurs et pourtant il faut assumer jusqu'au bout. J'annonce ce matin à une classe un peu particulière mon départ. Trois classes de première année sont déjà au courant. Avec celle de ce matin, ça s'annonce moins facile. Des liens forts se sont tissés, beaucoup de mots trop énervés depuis le début de l'année, beaucoup d'explications aussi.

2 juin 2006

Imposture.

Tout continue à avancer. Sauf peut-être les statistiques de ce blog qui sont en chute libre. Faut dire que j'écris de la merde. Les derniers messages pourraient être en lien direct avec le site de Météo France. Je ne pensais pas que le temps pouvais me perturber autant. J'ai l'impression d'une imposture, je me sens trahie. Or, il n'y a pas de responsable. Et ce matin encore, la pluie. Ce sont les plus beaux jours de l'année, les plus longs, qui s'égrènent en gouttes froides. J'ai attendu cette période tout l'hiver : les soirées sur les terrasses, les fenêtres grandes ouvertes qui laissent entrer le soir, la lumière stimulante, les jambes nues et les débardeurs, ces journées qui n'en finissent plus et ces promesses de chaleur. Mais non, elles ne viennent pas ces journées. Chaque matin est un scandale glacé et humide. Tout ça revient à dire à un enfant que cette année le père Noël ne viendra finalement pas. Parfois, j'en ai des larmes dans la gorge. Oui, je sais, c'est con.

30 mai 2006

Diane la chasseuse.

En attente. Aux aguets. Tous les matins, ouvrir mes mails, fièvreusement, ceux de l'ANPE, ceux des agences immobilières. Tout va changer. Et je guette, j'observe. Ce matin justement, quelques annonces intéressantes pour ce qui est du boulot . Pas de pronostic, il faudrait déjà que je me décide à envoyer un courrier. Parce que oui, curieusement, j'ai peur de trouver déjà la suite alors que je suis encore en poste. J'angoisse à l'idée de passer déjà des entretiens pour septembre qui, s'ils sont positifs me fermeront déjà toutes les portes qui sont en train de s'ouvrir. Il y a beaucoup d'annonces intéressantes, presque tous les jours, qui correspondent à mon profil qui titillent ma curiosité. Je suis en chasse, en construction d'un futur tout en hypothèses et en surprises.

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Hier soir, en rentrant, devant ma porte, je trouve ma soeur en larmes. Visiblement très fatiguée et qui a du mal à m'articuler son problème. Je suis pétrifiée à l'idée d'une mauvaise nouvelle, une disparition, un drame. Elle finit par m'annoncer entre deux sanglots un gros découvert qui lui semble insurmontable. Rien de dramatique, loin de là. Elle se frotte les yeux en essuyant ses joues comme un enfant qui a sommeil. Je la recueille, je lui fais une purée de carottes et une fricassée de champignons, elle s'est endormie tout de suite après. Je l'ai recroisée tôt ce matin, avec encore du chagrin dans la voix. Mais j'ai la solution.

Une photo de paquerettes pas du tout en adéquation avec le temps mais on fait avec ce qu'on a.

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