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Diane Groseille
3 octobre 2007

Faudrait pas s'étouffer avec la culture !

Une animatrice radio, ce matin, trop tôt, dans la voiture, qui veut faire de l'humour. Elle parle d'un monsieur Perceval qui aurait écrit un livre sur Grégory Lemarchal*. Elle trouve drôle de rajouter à son sujet qu'il ne s'agit pas du gladiateur. Pauvre chevalier Perceval, déjà que la série Kaamalott sur M6 en avait fait un débile profond, maintenant il se retrouve en plus à jouer les gladiateurs sur RTL2 !

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*voilà qui va me ramener quelques bonnes dizaines de lecteurs qui ne trouveront malheureusement pas ici leur bonheur...

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20 août 2007

Conversation Ridicule Surprise.

Concert des Smashing Pumpkins à la foire aux vins ce soir (pas terrible, ceci dit en passant, cacophonie saturée, on a quitté l'amphi bien plus tôt que prévu, juste avant la surdité)

... Mais le petit bonheur de la soirée est ailleurs...

... Sur ma gauche à l'entrée, trois CRS, figés, qui regardent passer la populace, avec un air fier et digne. Deux sont en pleine discution, mais ne perdent pas la foule des yeux. En passant, je capte des bribes de conversation :
"... Et là, je lui dis : non, mais attends, je vais faire pipi"
L'autre le coupe :
"Ah, et quand tu vas faire caca, tu lui en parles aussi ?"

Il m'a fallu un petit temps pour me remettre de tant d'émotion...

30 mai 2007

Baby love, my baby love.

En cours cet après-midi, chez un élève que j'apprécie tout spécialement, pourtant tête en l'air et particulièrement bordélique, mais tellement attachant. Nous sommes en train de préparer son oral de bac français. Sur la table, son portable qui vibre. Je jette par principe un regard qui se veut méchant : il est censé l'éteindre avant le cours. Il me fait une mine de "s'il te plaît, je t'en supplie, oh, s'il te plaît". Je fais oui de la tête et me replonge dans la lecture de l'extrait de Candide sur lequel il va plancher. Je l'entends simplement triturer les touches de l'engin pendant quelques secondes et je manque de tomber de ma chaise quand il pousse un hurlement, qui est immédiatement suivi d'un saut sur place et d'une petite danse de joie. Je reste bouche ouverte, je connais la bonne humeur du personnage, mais là, j'avoue que ça me dépasse. Il se réinstalle alors que je le dévisage, silencieuse avec des yeux comme des soucoupes. Il reprend juste sa respiration, tire la chaise vers la table, baisse les yeux sur sa copie, les relève et me dit, avec un sourire qui lui illumine tout le visage : "ma copine n'est pas enceinte". Et beh, on aura eu chaud sans le savoir, il a seize ans. Je lui épargne la leçon de moral, il l'a apparemment entendue une bonne dizaine de fois les derniers jours. En voilà un qui fera attention à l'avenir.

12 mai 2007

Don Juan des bacs à sable.


Le petit nicolas
Uploaded by kequy

14 mars 2007

Courte folie.

En salle des profs, hier matin...
"-Tu étais en colère hier soir...
- Je le suis toujours aujourd'hui...
Silence
-J'aime bien, je trouve que ça te va bien..."
Silence.
Sourires.
Joues probablement rouges.

***

noeuds_sur_ciel_bleu

La tête pleine de noeuds. Des petits noeuds bien serrés qui emplissent tout l'espace et qui correspondent à des idées toutes compliquées de toutes les couleurs. De belles idées sur lesquelles j'aimerais vite mettre des mots, mais le temps me manque. Il y a des avancées, des coups de gueule qui laisse une fierté derrière soi, de la lumière et des arbres roses et blancs.

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15 février 2007

La sagesse du Paternel.

"Pour bien gagner ta vie ma fille, tu devrais passer le CAPES"

Voilà dix ans que j'entends ça. Mon père, qui ne veut que mon bonheur, mon épanouissement, ma sécurité de l'emploi, mes vacances pour "quand t'auras des gosses, parce que t'as beau dire, ça va bien finir pas arriver" trouve toujours moyen de me caser sournoisement sa petite rengaine. Mais moi, j'en ai jamais voulu de ce CAPES après lequel tout le monde court. Les mauvaises langues diront que j'ai la trouille... Ou peut-être même que j'ai pas le niveau. Et bien, je vais vous dire une chose, ce qui me fait le plus peur avec l'idée de passer le CAPES, c'est... De l'avoir. Je suis désolée si mes paroles blessent ces pauvres bougres qui passent toutes leurs nuits sur des textes d'ancien français sans même savoir à quoi ressemble un élève de quatrième (et les hormones qui vont avec). Encore plus désolée pour ceux qui ont déjà perdu trois ans de leur vie, voire plus (et même que c'est sans doute pas fini) à essayer vainement d'obtenir le "précieux" qui vous envoie tout droit pour deux ou trois ans dans une banlieue charmante bien loin de vos amis, votre région, votre famille.

Puis c'est l'idée de "gagner sa vie". Je gagne de l'argent moi, pas de la vie. Ma vie, je vais pas dire qu'elle est ailleurs, mais elle a pas grand chose à voir avec mon compte en banque. Et d'ailleurs le paternel est bien placé pour le savoir, il est le premier à dire que l'argent, faut en avoir juste assez pour ne pas y penser. Après, ça devient tout de suite encombrant. Mes plus grands bonheurs n'ont rien à voir avec l'argent. C'est souvent les gens, mes élèves, mes amis. La lumière, la chaleur, un regard. Quelques graines qui poussent dans un pot. Là où je risque vraiment de blesser mes lecteurs, c'est en leur annonçant que de toute façon, je gagne plus qu'avec un CAPES.

Et je suis libre. Certes, quelques journées sont sans fin. Mais quel enseignant de l'éducation nationale peut prétendre à des journées de liberté quand bon lui semble, à un emploi du temps qu'il aménagerait lui même à sa guise, à deux mois de vacances en été, à des élèves qu'il choisit en fonction de leurs motivations, de leurs attentes...

pa

Alors non Papa, je ne passerai pas le CAPES, même pas pour te faire plaisir.

26 janvier 2007

Coup de vieux.

A l'instant, un nouvel élève. On évalue le niveau et on en vient à une dissert' imposée sur la citation de Musset " Les plus désespérés sont les chants les plus beaux, Et j'en sais d'immortels qui sont de purs sanglots".  Je vois bien que ça lui percute pas le cerveau. Je lui parle de Baudelaire, de Rimbaud, d'Apollinaire, des poètes maudits... Mais toujours rien. Puis ça me vient, je lui dis :
" -c'est comme pour la musique, tu écoutes quoi toi ?
- Ben euh... Du rock quoi...
- Ouais, mais quoi en particulier ?
- Ouais, beuh, hein, ça m'étonnerais que vous connaissiez, c'est pas la peine...
-.... (regard insistant)
- Ben j'aime bien Nirvana, mais bon, y'a pas de rapport, puis vous connaissez forcément pas...
-... (coup de batte de base ball accompagné d'un bruit sourd que fait le "coup de vieux" qui vient sournoisement vous claquer la nuque)

Un instant. Je revois ma meilleure amie de l'époque arriver en larmes sur les trottoirs du lycée ce matin d'avril 94. Je nous revois, tous, moi et ma clique, couchés dans les prés, écoutant les paroles nerveuses de Kurt nous labourer le cerveau alors que nous tirons tous sur nos cigarettes, pour faire comme les grands... Je me souviens de cette violence positive que Cobain a su faire couler dans mes veines.

Puis je regarde mon gaillard, droit dans les yeux...
"- ... Et pour toi, un type dont la devise est "I hate my self and I want to die", c'est pas représentatif de ce que j'essaye de t'expliquer depuis vingt minutes ?"

C'est à son tour de laisser place à un silence à la fois étonné et admiratif...

Non, mais je vous jure, y'a plus de jeunesse !

kurt_cobain_awesome_

4 décembre 2006

Usine à gaz.

Phrase tirée du film Un long dimanche de fiançailles (re)vu hier soir, et ce n'est sans doute pas la plus poétique:
"Chien qui pète, joie sur ta tête"

filou
Qu'est-ce qu'on va être heureux !

14 octobre 2006

Tout dans la finesse.

En promenant Lucius hier soir, dans une ruelle sombre, deux jeunes filles marchent derrière moi, leurs talons claquent sur le pavé.

" - Mais ce que je calle pas, c'est que j'avais viré son adresse de mes contacts, alors j'ai qué-blo quand il est venu me parler, jl'ai pas capté..."
- Mais pourquoi tu l'avais viré ?
- Il me proposait tout le temps des plans Q avec sa cam et moi ça me disait moyen, parce qu'il est marié et il a deux gosses.
- C'est que s'il avait pas été marié, t'aurais kiffé ?
- Peut-être bien, mais occupe toi de ton cul pétasse... "

S'éloignant en gloussant, les talons claquant de plus belle...

6 septembre 2006

Petit trésor.

Hier soir, fin d'un cours, un remplacement, une classe de bac pro que je ne reverrai plus, je m'étais fait plaisir avec eux, pas de règles à instaurer, pas de gros yeux à imposer, parce que pas de futur commun, alors on a pu laisser une part importante à l'humour et le courant est très bien passé, avec quelques bonnes heures de travail efficace. En moi à ce moment là, une angoisse. Toujours pas d'appartement, l'impression de jouer l'interim professionnellement, pas de certitude sur le futur, tant de nouveautés, la rencontre de mes nouveaux collègues qui se profile sur la demi-heure à venir.

Un jeune homme s'avance vers moi alors que la classe s'est vidée et que je range encore mes affaires. C'est ce moment où on est fier de soi, où on entend encore sa propre voix se répercuter sur les murs. Il fourre ses mains dans ses poches et me dit "c'est dommage". Il a un sourire en coin. "Non, vraiment, vous êtes une très bonne prof, c'est dommage qu'on ne continue pas l'année avec vous...". Et je souris, flattée mais embarrassée, farfouillant dans mon sac pour me donner une contenance. "Merci, vous étiez une bonne classe aussi... A bientôt peut-être".

Plus tard, les nouvelles sont mauvaises, plus que contrariantes (emploi du temps très décevant, avis d'imposition dans la boîte aux lettres...) et en me couchant hier soir, c'est la voix de ce jeune homme qui vient me réconforter, m'aider à trouver un sommeil qui joue à cache-cache. Parce que s'il dit vrai, j'ai toujours une raison d'être là, et j'ai sans doute fait le bon choix...

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