Le lapin blanc.
Tant travailler
Trop longtemps tâtonner
Autant t'en tamponner
Tutoyer les tensions
Tant de thé pour tenir
Temps dégoûtant
Instant distant
Entêté clignotant
Tâter l'ereintant
...
Pierre, poids, poing.
***
Etre pressé :
- Avoir été comprimé, tassé, avoir subi l'effet d'une pression : Fromage à pâte pressée.
- Être urgent : Ce travail n'est pas pressé.
- Avoir quelque chose d'urgent à faire, manifester de la hâte : Je vous quitte, je suis pressé. Marcher d'un pas pressé.
- Avoir hâte de : Je ne suis pas pressé de le voir.
***
L'automne est venu vite. Fort. Et avec lui, ce rythme si dur.
Je relis ces "envies de rentrée", postées il y a quelques jours à peine et je m'en agace, je m'en indigne. J'ai dessiné non pas des envies, mais ce tableau parfait de cet automne que j'aimerais vivre, tout en sachant déjà qu'il me sera lointain, voire inaccessible.
J'ai pris cet été la décision difficile de me séparer d'un de mes employeurs. Les dernières années, dans ce centre, la mauvaise foi, le manque de transparence et l'enseignement dans des conditions lamentables m'avaient découragée. Mais ce choix fait et tout le soulagement digéré, il a fallu faire face à la réalité et retomber sur mes pattes. Très vite, j'ai retrouvé un autre centre de formation pour remplacer : autre cadre, autre public, nouvelles tensions, appréhensions, réorganisation. Je bouffe une énergie et un temps incroyable pour faire en sorte d'être à la hauteur et pourtant, je me sens fragile et bousculée tout le temps.
C'est légitime et fondé. J'enchaine des semaines à plus de 35 heures de cours (48 cette semaine) et ce aux quatre coins du département. Je rencontre chaque jour de nouvelles têtes, je ne sais plus où j'ai garé ma voiture, je mange rarement à midi, je suis déjà envahie de paquets de copies, de photocopies et de mauvaise conscience. J'évolue en permanence dans un passé contrarié et imparfait que je tente de recomposer et un futur à la fois fuyant et trop proche.
L'autre jour, à 11h, un de mes collègues me piste dans les couloirs, il tient dans ses mains à bout de bras ma thermos dans laquelle il a joliment shooté alors qu'il prenait ma relève dans une salle de classe. Résultat : inondation de thé sous le bureau du prof. Je me précipite dans la dite salle pour éponger le sol, devant mes nouvelles élèves amusées. L'anecdote est drôle, mais je ressors de cette classe avec une boule dans la gorge et une vraie envie de chialer. Cette flaque de thé au sol est à l'image de ma fatigue nerveuse : liquide, brulante, incontrôlable.
Et je relis ces "bonnes" résolutions. Et je me dis que c'est déjà bien d'arriver à avancer. Je me sens seule. Je me sens loin. Injonctions de perfection qui me piquent les yeux.
***