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Diane Groseille
8 octobre 2010

God put a smile on my face.

[Attention lecteur, ce blog est en train de se transformer en mauvaise reproduction du Journal de Bridget Jones]

rose_s_ch_es

On croit que ça va s'arrêter, et ça reprend de plus belle. Comme dans ces manèges à grande vitesse quand ça ralentit pour finalement repartir au quart de tour. Sensations fortes.

J'en étais arrivée à me dire que maintenant, tout allait rentrer dans l'ordre. j'avais su à nouveau un peu anticiper mes journées et mes semaines. J'avais recommencé à manger et à dormir "normalement". Le rythme effréné des dernières semaines semblaient s'apaiser. Moins d'idées folles qui me trottaient dans ma tête. On range soigneusement chaque chose dans son petit tiroir et on se concentre sur le quotidien.

Trois jours, j'ai tenu trois jours et mes bonnes résolutions sont parties en fumée. Et une fois de plus, les rebondissements ne sont pas de mon fait.

Mardi soir, avant mon cours de théâtre (de la mise en scène sur une pièce qui me casse les bonbons parce que les acteurs ne se décident pas à apprendre leur texte), je me rends chez un ami qui a des explications à me donner quant à une de ses décisions. Il fait partie d'un de mes groupes de théâtre et souhaite s'en éloigner. Je le sais avant de m'y rendre et je pense savoir ce qu'il va me dire à ce sujet car je crois bien le connaître. Arrivée chez lui, nous rions de bon cœur devant une bière en échangeant les banalités habituelles lorsqu'il se lance. Je sais que son départ du groupe est dommageable, il est un excellent élément, il apporte beaucoup et tout le monde l'apprécie. Cependant, j'écoute avec respect les différentes explications qu'il me fournit. Tout ça se défend, il a d'autres priorités et ne trouve plus forcément de satisfaction à jouer pour le moment. Puis, il y a autre chose... Je le vois gêné et hésitant. Je lui tire les vers du nez sans soupçonner un instant ce qui va me tomber sur le coin de la tronche. Il lâche le morceau : il a des sentiments forts pour moi, depuis longtemps, trop longtemps. Il s'est tu parce que le contexte ne permettait pas qu'il dise. Parce qu'il ne savait pas comment je pouvais réagir. Impression de disque rayé. Je reste comme deux ronds de flan. Impossible de lui articuler une réponse. Je le connais depuis des années, nous avons passé de nombreuses soirées ensemble, nous nous sommes confiés l'un à l'autre et derrière tout cela, je n'avais jamais rien vu.Bien sur, il me demande de me positionner par rapport à ça. Il veut une réponse. Et moi, confuse, je ne sais que lui dire. Je campe sur mes positions, je ne veux aucun engagement. Ni avec lui, ni avec un autre. Je ne m'imagine pas un instant construire quelque chose de solide avec quelqu'un, je n'en ai aucune envie. Vivre seule est un épanouissement de chaque jour, je me retrouve. 

Petite pensée à toutes mes copines, Tine en tête de file, qui ne pensent qu'à se caser. Et ma sœur à midi, alors que je lui explique la situation qui me dit avec amertume et ironie "Oh ma pauvre !". Et moi qui ne sait que faire de tous ces mots/maux. On ne jongle pas avec les sentiments des gens. Bien sur, cet enchainement des éléments est flatteur, bien sur, ça met du piquant dans cet automne naissant et ça me colle un sourire (ravageur, je vais finir par le croire) sur le visage. Mais je ne peux pas jouer indéfiniment à ce petit jeu.

Et je repense à cette même situation, il y a des années. Je sortais alors d'une relation de cinq ans avec celui en qui j'avais vu l'homme de ma vie. Pleine de désillusions et gonflée par cette nouvelle liberté, je rencontrais Jules. Il arrivait comme une fleur dans ma vie, je le connaissais pourtant depuis des années, il était l'ami, le complice de tous les délires d'étudiants, le confident. Puis sans l'avoir vue venir, une tendresse s'est installée entre nous. Il sortait lui aussi d'une relation longue et douloureuse. Nous nous sommes aimés de façon toute singulière, sans aucune promesse, sans aucun engagement. Et ça a duré deux ans, durant lesquels j'ai eu mal souvent, de ne pas lui offrir plus, de ne pas savoir voir loin. Je ne lui ai pas toujours été fidèle, il y a eu d'autres personnes, pour la tendresse, pour se prouver qu'on plait, pour le plaisir. Il le savait.

Est-ce de ça dont j'ai envie aujourd'hui ? Et est-ce possible avec lui ?

***

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Commentaires
E
J'adore le Journal de Bridget Jones, celui de Diane Groseille est en plus remarquablement bien écrit.
R
C'est chouette, tout ce que tu dis. Ca résonne forcément jusqu'ici.
Diane Groseille
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