Fine observation !
Je suis abonnée au Nouvel Obs' depuis quelques années maintenant. Et là, je sature. Au départ, il s'agissait d'avoir une bonne base d'information chez moi, parce que je n'avais pas le réflexe hebdomadaire d'aller chez mon buraliste pour y trouver des revues, n'étant plus fumeuse, je n'y mets plus les pieds (sauf en cas de prunes qui m'imposent un timbre amende). Cette revue me paraissait sympa, agréable à lire et plutôt objective.
Les derniers temps, je sature. Campagne électorale oblige, on nous sert des tronches politiques chaque semaine. Et je ne compte plus les titres dignes d'une Elisabeth Teissier "pourquoi il peut gagner" ou d'un Marc Levy "Et si c'était lui" qui accompagnent les portraits de chaque candidat. Bien entendu, on n'a eu droit qu'aux trois grandes têtes d'affiche. Et l'objectivité tend à s'essouffler... Pareil à la télé. Et si on nous donnait du neuf ?
***
Je n'ai jamais parlé de politique ici. Parce que je n'ai pas envie que ce blog devienne une zone de polémique. Je vais le faire aujourd'hui à cause des doutes qui pèsent sur mes épaules. J'ai toujours eu des idées de gauche. A cause de mon éducation, de mon métier, de ce que je vis, de ce en quoi je crois. L'idée qu'une femme puisse incarner ces idées m'a beaucoup plu fut un temps. Et en dehors du fait qu'elle soit une femme, j'ai cru en elle... fut un temps. Puis la campagne a pris une tournure plus sérieuse et je me perds petit à petit. Il y a d'abord eu toutes ces propositions plus utopiques les unes que les autres, frôlant la démagogie. Puis il y a son attitude, tellement crispée, tellement rigide, dans laquelle je ne vois pas transparaître mes idées, celles de la gauche. Je trouve que ses paroles sonnent faux, qu'il n'y a pas de force, pas de foi dans ses mots. Mais jusque là, il y avait toujours un espoir.
Puis il y a eu ce soir où je tombe sur elle un peu par hasard. Elle semble plus tendue que jamais, face à Michel Denisot sur un plateau de canal+. Les traits tirés, comme une gamine à qui on vient de marcher sur les pieds dans la cour de récréation, elle traite Nicolas Sarkozy de "menteur", parce que lui même l'avait traitée de quelque chose d'autre, parce qu'elle avait dit "ignoble" à propos de ses idées. "C'est pas moi, maîtresse, c'est lui qu'a commencé", "c'est celui qui dit qui l'est"... Une école maternelle, oui, une de mes salles de classes, à la limite, mais pas en pleine campagne électorale. Pitié, il faut relever le débat, on ne peut pas se contenter de ces arguments, de cette petite guerre d'intérêts et de fiertés personnelles.
Je suis perdue, entre mes convictions et mes intuitions. Je ne veux pas de Nicolas Sarkozy, que je juge dangereux et fourbe, trop nerveux, trop sur de lui. J'attends, mais sans savoir si les jours à venir et si les débats prévus sauront m'apporter une réponse.