Passeport en urgence.
Ce matin sous la pluie, courir partout, promener le chien, ventre noué, mentir à mon employeur au téléphone, jeter un oeil à toutes ces affiches de palmiers et de plages blanches dans les agences de voyage, mais courir encore, me tromper de chemin, trouver un timbre fiscal,bureau de tabac fermé, re-employeur au téléphone, me faire faire un acte de naissance à la mairie, propriétaire qui vient voir l'état de la serrure, me garer, pas de place, répondre au téléphone, arriver à la préfecture tremblante et blanche comme un linge (et même que ça, c'est pas de la comédie), trouver des excuses, jouer profil bas devant le guichet, douter, être sure que ce n'est pas crédible et pourtant...
Penser à cet argent qui va peut-être partir en fumée, penser à Neb qui partira peu-être seul, penser à demain...
Puis le verdict. Le passeport sera fait pour demain. Je pars donc en Martinique jeudi matin. Je réalise pas bien. L'espoir s'était tellement éloigné. Il a fallu apporter une preuve professionnelle sans quoi ma demande n'aurait jamais abouti. Je souffle.