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Diane Groseille
21 octobre 2006

Trois mots magiques puis tant de contrariété.

Tout commence là. Je l'observe. Il range ses affaires. Nous venons de passer trois heures dans la même salle. Trois élèves seulement pour les quatre dernières heures de la semaine. Une semaine longue et difficile, à cause des déplacements et du nombre trop important d'heures de cours, mais tellement enrichissante. Pas facile de faire passer quelque chose quand le public est fatigué, quand ce sont les dernières minutes d'une semaine trop longue, pour eux comme pour moi, quand il ne sont que trois et que je compte trop sur leur participation, leur générosité. Mais pourtant, nous avons ri, nous avons échangé, nous avons avancé vers nos objectifs. Et là, nous arrivons au bout de cette semaine, il range ses affaires, j'en fais de même. Ma tête est déjà dans la voiture qui va me ramener chez moi. Quarante minutes me séparent encore de mon week-end bien mérité, de mes parents qui viennent dîner. Quarante minutes que je vais passer sur la route, à slalomer entre les poids lourds, longue file indienne du vendredi soir. Il avance vers moi alors que je ne suis presque plus là. Il me dit juste avec un grand sourire "Restez la même". Trois mots. Qui explosent en moi et qui me collent un sourire pour la demi-heure à suivre.

La suite est moins agréable. Tout va trop vite. Mes parents arrivent pour nous ramener le chien qui a passé quelques jours chez eux. Je n'ai pas eu le temps de faire à manger, je viens de renter. Nous décidons d'aller au restaurant. "J'aurais pu faire à manger". "T'embête pas, tu dois être crévée". Je dévale déjà les escaliers, sur les pas de mes parents, quand j'entends Neb derrière moi qui m'appelle. La clé est restée coincée dans la serrure. "Pas grave" je me dis, on va règler ça en deux temps trois mouvements. Que nenni. Elle est bien coincée. Pas moyen de la faire bouger. Il est 20 heures. Nous prévenons les proprios et partons malgré tout dîner. Nous dormons à contre-coeur chez les parents pour éviter de payer un serrurier le prix fort.

Ce matin, juste un peu de mauvaise humeur de circonstance, mais pas de panique, on pensait trouver une solution. Après avoir essayé pied-de-biche, lubrifiant et autres stratagèmes, nous avons capitulé et fini par appeler le fameux serrurier. L'homme est arrivé, silencieux, le visage fermé d'un expert, sa mallette à la main. Il a commencé à trifouiller autour de la dite clé, à l'aide de pinces et d'outils plus étranges les uns que les autres. Nous étions trois autour de lui à attendre le coup de baguette magique qui allait forcément nous permettre de rentrer chez nous. Mais le verdict est tombé, avec un joli accent maghrébin : "pas moyen, c'est une serrure de sécurité, même le meilleur des cambrioleurs n'y arriverait pas, il faut appeler les pompiers". Rire nerveux et sceptique de l'assistance. Moment de doute. Bon, s'il n'y a pas d'autre solution. Ils sont arrivés, beaux comme des dieux, dans leur camion rouge, avec sirène et gyrophares. Dès l'instant où ils sont sortis de l'engin, comme au ralenti, une foule de badauds s'est massée autour d'eux. Ils ont sorti leur grande échelle qu'ils ont hissée jusque devant la vitre de la cuisine. Un des deux héros est monté, a poussé la fenêtre, sans casser mes pots de plantes aromatiques qui se tenaient derrière. Puis le serrurier lui-même a du monter avec sa petite mallette parce que le pompier n'avait pas de baguette magique. Après plus de deux heures, la porte était ouverte, complètement défoncée. Bilan : soixante-cinq euros pour le déplacement du magicien, une porte dans un état lamentable, pas de nouvelles des proprios qui doivent être en vacances (comme bons retraités qui se respectent à cette époque de l'année), vingt euros refilés à un copain de mon père qui est venu poser une serrure de fortune, provisoire, gratuit pour les généreux pompiers, qui sont partis comme ils sont venus, sous le regard admiratif de la foule en délire, lâchant un dernier sourire "émail diamant" en prenant le virage. Je passe sur le cours de violon annulé qui sera facturé malgré tout et sur les cours de Lucien qui sont aussi tombés à l'eau.

Dépités, Neb et moi avons passé une journée creuse, à nous inquiéter, à attendre, à observer, à douiller. Mais la cerise sur le gâteau est arrivée plus tard. Alors que nous envisagions de rattraper un peu du temps perdu, et de prévoir les derniers détails liés au départ en Martinique (prévu jeudi), nous nous sommes soudain retrouvés face à un affreux doute. Ma carte d'identé est périmée depuis avril. Neb me rassure "la Martinique est un département français, personne ne t'en tiendra rigueur". Appel tout de même pour être rassurés à Air France. Et là, panique : impossible de monter dans un avion de la compagnie sans une carte d'identité, même pour un vol national, dixit la gentille demoiselle du bout du fil. Tout s'effondre. Pas d'assurance annulation. Le prix du billet pour ma pomme et une semaine d'affreuse solitude en perspective, à penser à mon homme qui se dore la pilule à l'autre bout du monde, sous les palmiers qui auraient du être les miens. Vite, trouver une solution. La seule, objectivement, qui se présente à nous est celle du passeport que la préfecture pourrait nous délivrer en urgence. Mais je bosse lundi et mardi, de huit heures à dix-huit heures. Il va falloir ruser, rien n'est gagner. Ce soir, nous allons essayer d'oublier tout ça, l'espace d'une soirée-ravioli... To be continued...

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Commentaires
P
Ah merde !<br /> <br /> Bigre, je me disais aussi qu'il y avait quelque chose de pire que le temps gris pluvieux déprimant de ce dimanche après-midi, loin de tous... (mon homme samedi, mais la semaine va être longue).<br /> <br /> Je croise les doigts pour toi.
C
Courage, tu vas y arriver !!
T
Petard, la guigne ! :o(<br /> Prends une heure lundi matin pour "raisons personelles", explique que c'est une urgence (ca l'est !)<br /> Bonne chance.
Diane Groseille
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