Vue d'au-dessus.
Un mail d'un prof ce matin, un formateur dont j'ai suivi les formations sur les deux dernières années. Quelqu'un que j'ai beaucoup apprécié. Il me dit regretter mon départ. Il me donne des conseils pour la suite, se dit content pour moi, me dit qu'il sera là pour la suite si j'ai besoin de lui. Je suis touchée.
Je ne réalise pas vraiment ce départ en fait. Tout va si vite maintenant. Mon esprit est tournée en permanence vers la prochaine heure de cours, avec toujours cette appréhension des premières fois. Je découvre de nouvelles classes tous les jours. Attention à la marche, faut pas se louper, satanée première impression. Et curieusement, ce sont moins les élèves que les autres profs qui m'impressionnent. Moins la salle de cours que la salle des profs. Je sais quel est mon rôle devant un tableau, j'ai du mal à jongler avec les politesses et la sympathie devant une tasse de thé. Et j'en viens au seul point qui me manque : R., mon repère là où j'étais, le collègue devenu ami, compagnon de beuverie et confident. Il est évident qu'il est difficile d'avoir du recul pour le moment : deux employeurs, des dizaines de nouveaux collègues, des centaines de nouveaux élèves. Faut juste garder la tête hors de l'eau.
Je m'y retrouve plutôt bien chez mon deuxième employeur, je suis confrontée à des gens à la bonne l'humeur débordante, toujours prêts à me conseiller, à me guider. Il y a de la rigueur, c'est carré, je sais où je vais. Pour le premier, qui est à M., c'est moins facile. Toujours le cul à côté de la chaise, pour moi, comme pour eux. Je ne rencontre jamais les mêmes personnes, les locaux sont crados, les gens courent toujours dans tous les sens. J'ai beaucoup de mal à me faire à la politique de la maison qui est très souple. Je devais d'ailleurs rencontrer hier soir le directeur (sur sa demande), mais il avait oublié notre rendez-vous.
Six heures de cours aujourd'hui. Et la semaine sera presque finie. La semaine prochaine s'annonce comme un marathon de trente-sept heures de cours, dans deux villes différentes. Je tente le self-coaching psychologique, mais je vais sans doute y perdre des plumes. Toute cette course me permet de faire abstraction des tensions entre Neb et moi, de me voiler la face...