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Diane Groseille
13 avril 2006

Trois, deux, un...

Réveillée depuis moins vingt
Je suis joyeuse et pleine d'entrain :
Il ne me reste que ce matin,
Trois heures de cours, ce n'est presque rien
Puisque pour nous , youpi, demain
C'est merveilleux d'être Alsacien.

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11 avril 2006

De l'autre côté de la rue.

De l'autre côté de la rue, il y a des gens qui vivent au même étage que nous. Ils ont de toutes petites fenêtres carrées. Souvent, on voit de la lumière, le passage de corps en mouvement, en contre-jour. Et depuis samedi, leur fenêtre est restée ouverte, il pleut à l'intérieur depuis dimanche matin et il n'y a plus de lumière.

Alors, je m'inquiète, je réfléchis, je cogite chaque fois que je passe devant ma fenêtre en voyant la leur désespérement ouverte.

Et s'ils étaient morts tous les deux.

Samedi, journée ensoleillée et agréable, notre petit couple a décidé de rester dans le cocon bien douillet de son appartement. Vers quatorze heures, un désaccord se présente sur le choix du film à regarder. Madame, en pleine période de régles douloureuses et sous une violente poussée d'hormones se munit de sa poêle à frire et assomme violemment son mari d'un revers. Il meurt sur le coup. De désespoir et de culpabilité, elle avale trois boîtes de comprimés. Ils sont en train de pourrir dans leur appartement. Heureusement, leur fenêtre est restée ouverte.

.....

Samedi, journée ensoleillée et agréable, notre petit couple a décidé de profiter de la douceur et de sortir se balader. Ils ont ouvert la fenêtre avant de partir pour aérer leur appartement. Ils sont partis en forêt, y ont croisé un dangereux psychopathe qui les a enlevés, qui a cloué Madame à une planche en chène massif dans sa cave et qui force Monsieur à jouer aux échecs avec lui depuis.

.....

Samedi, journée ensoleillée et agréable, notre petit couple a décidé d'inviter les beaux parents pour dîner. Ces derniers arrivent en fin d'après-midi, et sont heureux de constater que leur fille et leur gendre se portent bien. On s'installe rapidement pour l'apéritif. Beau papa est sous antibiotiques mais il n'y avait plus pensé. Le traitement associé à une forte dose de pastis provoque rapidement des sueurs froides, il se sent mal, il voit trouble, il se lève et pris d'une soudaine pulsion incontrôlable, il étrangle sa femme et se jette sur son gendre qu'il tue avec la lampe offerte par une collègue de travail. Tout cela sous les yeux horrifiés de sa fille qu'il finit par tuer en lui plantant le couteau à pain dans le ventre. Il quitte l'appartement en laissant un carnage derrière lui. Il est à l'heure actuelle sur une plage de Normandie, son portable à la main, sur le point de se dénoncer à la police (qui n'a d'ailleurs pas encore pris connaissance du triple crime).

....

toile

Faut que je téléphone aux pompiers moi, non? Je suis fatiguée en ce moment, vous n'imaginez même pas...
[Horreur, il est 17h48, je viens de terminer ce message, je me lève, je vais boire un verre d'eau et en revenant, je passe devant ma fenêtre : la leur est fermée.]

10 avril 2006

la bonne nouvelle du jour.

Les places sont réservées:
je serai au festival Rock en Seine les 26 et 27 août.
Radiohead ne m'échapera pas.

10 avril 2006

Déjà la nostalgie.

Quand je tourne ma clé dans la serrure, quand j'efface le tableau blanc, quand je mets la date dans le cahier de texte, quand j'ouvre mon casier, quand je rentre mon code de photocopieuse, quand je donne la parole à un doigt levé, quand je passe ma main sur ce paquet de copies...

Je fabrique dejà des souvenirs. Tout ce que je touche est presque déjà inscrit dans le passé. C'est tout juste si je ne suis pas déjà émue en me disant qu'il ne me reste que quelques mois. Maintenant que ma décision est vraiment prise, il y a comme une réjouissance, un bouillonnement intérieur, la curiosté de la suite, l'effet surprise. Pas de réelle inquiétude, peut-être juste un peu d'appréhension. J'ouvre chaque jour mes mails avec un petit creux au ventre, peut-être pour découvrir l'offre qui correspond à ma future place.

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8 avril 2006

Dialogue de sourds.

"- Eh t'sais quoi ? J'ai serré la main d'Azouz Begag ! "
- De qui ?
- Azouz Begag !
- Ah ouais, le gars qu'est sorti du loft, comme t'as de la chance !
- Mais non Azouz Begag...
-C'est pas çui qu'a fait du karaté avec Jean Claude Van Damme ?
- Ouais, nan, c'est pas grave, oublie..."

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7 avril 2006

Oups.

Ce matin, j'ai serré la main à un ministre.
Je vous jure, j'ai pas fait exprès.

7 avril 2006

Je tombe des nues.

Constater hier soir, amorphe devant la télévision (une fois n'est pas coutume), le recul de la démocratie. Voir arriver sur un plateau de télévision un fantôme. On nous le présente comme étant un député, en grève de la faim depuis cinq semaines, il a perdu quinze kilos. C'est semble-t-il la seule solution qu'il ait trouvée pour empêcher la délocalisation d'une usine de sa région. Philippe Vandel prononce les mots que je viens de beugler à mon voisin de canapé: 

Comment un citoyen peut-il être entendu
si c'est le chemin que doit prendre un député pour l'être ?


6 avril 2006

Radins, nombrilistes et compagnie...

Encore ce matin, arrivée dans ma salle de cours pour réaliser qu'il fait presqu'aussi froid que dehors. A savoir, température extérieure : - 2. Rapide tour d'horizon : les radiateurs sont coupés. Pas de panique : c'est mon lot quotidien. C'est encore dû à notre cher directeur passé la vielle avant de quitter l'établissement. Il pense faire des économies. Je gagne la salle des profs pour les quelques photocopies de rigueur. Constatation n° 2 : plus une feuille de papier dans la photocopieuse et le placard est effrontément vide. Le coupable a même jugé utile d'y laisser l'emballage plastique. Pire que celui qui laisse le rouleau de papier toilette après en avoir utilisé la dernière feuille. Arrive R. qui me demande gentiment comment je vais, mais qui n'écoute pas la réponse puisqu'il part dans la salle voisine. Puis me voilà en train de courir après l'économe pour obtenir les feutres pour tableaux blancs qu'on nous force à quémander. On me laisse comprendre que je ne rentabilise pas assez. Il faut utiliser les feutres "jusqu'à la corde". On ne les jette que quand le dernier rang ne peut vraiment plus lire. On m'attrape ensuite entre deux portes pour m'annoncer que certains de mes cours sautaient demain matin, je dois être là pour encadrer. Ce gardiennage dont les débordements sur mes heures de prép' sont déjà prévus sera bien en tendu du bénévolat. Alors que je cours toujours, l'ami P. galope derrière moi dans les couloirs, me parlant de son anniversaire de mariage, de ses projets de week-end, de sa nouvelle voiture. Il est tellement occupé à s'écouter qu'il ne réalise même pas que je n'ai aucune seconde à lui/m'accorder. Retour en salle des profs, un abruti à réussi à trouver quelques feuilles, mais a également trouvé le moyen de bloquer la photocopieuse en les utilisant. Le lâche a bien entendu quitté le lieu du crime. Et c'est Bibi qui met les mains dedans pour décoincer tout ça*. Puis vient la cerise sur le gâteau (je ne parle pas de la Griotte*),  j'apprends par Tête de Brique (par message interposé) que mes dates d'exam' ne collent pas, d'autres ont annoncé leurs dates et ça tombe le même jour. Et comme ils sont prioritaires (il faut comprendre ici "coefficients bien plus importants") c'est à moi de m'adapter et de modifier mes dates qui sont arrêtés depuis fin août.

Alors, je pousse ma gueulante. J'en ai marre des économies de bouts de chandelles. J'en ai assez des égoïstes, des individualistes, des gens qui se tirent sur la nouille et qui s'écoutent parler. De ces gens qui ont des petits dollars dans les yeux, qui ne pensent qu'à leur argent et à la façon dont ils pourront montrer qu'ils en ont. Tellement plein la casquette d'être entourée de personnes qui n'ont d'yeux que pour eux-mêmes et qui n'ont pas le courage de regarder autour.

J'ai besoin d'air.

J'ai besoin de lumière.

J'ai besoin d'évasion.

J'ai besoin d'émotion.

clocher


*Je prends une classe à dix heures. Entrée dans la salle bruyante, mon public est disspié, il glousse et pouffe. Ce petit cirque dure un temps et je perds vite patience. Je hausse un tant soit peu le ton pour obtenir le calme. Et là une demoiselle embarassée me dit "Madame, faut qu'on vous dise quand même, on peut pas vous laisser comme ça, vous avez une grosse trâce noire sur le front". Et de pouffer encore. Je glousse aussi. Saloperie de photocopieuse.

*Saura-t-elle me pardonner ce vilain jeu de mots?

5 avril 2006

En avril ne te découvre pas d'un fil.

Toujours la même difficulté le mercredi à cette heure ci, je tombe de sommeil. Il y a cette heure creuse en plein milieu de cette journée trop pleine. Tellement pleine que je ne rentre pas à midi, je mange une banane en me pen,chant sur un paquet de copies. Et là, le rythme s'arrête un instant et c'est traître. C'est comme de s'arrêter pour respirer pendant une course, on ne peut plus repartir, on a les jambes coupées. Le coup de pompe phénoménal s'empare de moi, à chaque fois. J'en suis au stade où je pourrais me rouler en boule par terre dans un coin et dormir sur le champ.

Je ne sais pas si j'ai bien fait, mais j'ai parlé de mon départ à certaines collègues ce matin (elles aimeraient arrondir leurs heures et s'inquiètent de voir les effectifs en baisse pour la prochaine rentrée). Le creux de la vague-motivation des élèves, l'oubli de mon anniversaire par certains, la distance qui se creuse en ce moment, ce fossé entre ce que je veux faire et ce que je peux faire... Tant de détails qui m'encouragent à officialiser tout ça (je veux dire que jusqu'à maintenant, c'est les collègues qui auraient su me motiver pour rester, aujourd'hui, il n'y a même plus ça). Je n'aimerais pas cependant que la nouvelle arrive aux oreilles de la direction avant que je ne l'annonce. Tête de Brique pourrait me pourrir la vie jusqu'à fin juin. Quoi que, ça n'y changerait rien. Je suis décidée.

Puis il neige aujourd'hui. Un comble. Et moi avec ma jupette noire, je frissonne depuis ce matin.

4 avril 2006

Des trucs qui boostent.

  • Récolter un 17 à mon devoir de linguistique. Se rendre compte qu'on a pas perdu la main, y'a des choses qui restent, c'est comme le vélo.
  • Sentir sous mes paumes la chaleur de mon pain que je sors du four.
  • Ecouter Mickaël cet après-midi me raconter la folle épopée de son chien Filou (castré il y a quelques années). Récit ponctué de "grave", "style", "genre", "ouaich" et autres poésies, tout ça pour me dire qu'il sait ce que signifie le mot "stérilisé" qui apparaît dans le document qu'on étudiait.
  • Square one.
  • Ne plus entendre geindre les collègues, à propos des classes qui seront moins nombreuses l'année prochaine, du connard qui a encore vidé la photocopieuse, du manque de motivation des élèves, des trajets, du CPE, de leur femme, de leur ex, de leur nombril. Ne plus les entendre parce qu'on sait déjà que l'année prochaine on ne sera plus là. Soupir de soulagement.
  • Nager, nager et nager. Deux, trois ou quatre fois dans la semaine. Sentir les cuisses chauffer. Se vider la tête. Ne plus penser à rien, sauf cette eau qui glisse sur la peau et le mur à l'autre bout du bassin qu'il faut aller toucher du plat de la main.
  • Compter. Encore huit jours effectifs de travail et je suis en vacances.
  • Faire des projets d'escapades à Lyon pour ce week-end.
  • Observer chaque matin la progression de mon petit jardin aromatique. Verdure=vie.
  • Prendre mon violon, le poser sur mon épaule, m'appliquer pendant de longues minutes. Penser plus à la musique et moins à la technique. Comme l'a dit le prof.
  • Savoir que bientôt, Radiohead sera là. Déjà les frissons.
  • Venir écrire ici. Vider son sac, trouver les mots, essayer de déformer le moins possible, être juste.

martini

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