Violet foncé.
Je ne suis pas allée travailler aujourd'hui. Ma tête semble squattée par un marteau-piqueur. Depuis hier après-midi, j'ai l'impression que des vers se tortillent derrière mes paupières, que quelque chose gonfle dans ma boîte crânienne et cherche à en sortir par n'importe quel moyen, que l'on tape constamment à l'intérieur. La lumière que j'aime tant d'habitude m'agresse et me repousse, me force à fermer les yeux.
Malgré tout, je suis sortie hier soir, pour fêter l'anniversaire de P., avec R., dans un petit restaurant charmant tout proche d'ici dont j'ignorais l'existence. J'ai du rentrer tôt car je n'arrivais plus à soutenir une conversation, les paroles des autres tables résonnaient jusque dans mes mains et je sentais ma tête battre. Les propositions de R. pour prolonger la soirée jusqu'au bout de la nuit m'auraient d'habitude tentée, mais hier soir, ma tête ne voulait pas. Je suis arrivée ici pour trouver un appartement vide, Neb homme de moi étant sorti de son côté. Envie de fracasser mon crâne contre les murs. Le sommeil s'est fait fuyant et je ne me sentais pas d'attaque ce matin pour les traditionnelles six heures de cours du vendredi. Trop faible, comme "occupée", pas moi même.
Alors depuis ce matin, je somnole, enveloppée dans ma couverture bleue, laissant filer autour de moi ces heures dont je compte normalement chaque minute.
Enfermée à l'intérieur.