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Diane Groseille
2 décembre 2005

28 novembre : concert de Coldplay 2.

Le matin déjà, la tension est forte. Je me réveille avec ce son dans les oreilles et je fais un bond de mon lit, la voix de Chris Martin à 6h30 et le compte à rebours est vraiment lancé : on compte "en heure". Chaque minute qui s'écoule n'est plus qu'attente. Comme une gamine à qui on a promis un tour de manège. Devant mes classes dans la journée, trop souvent l'idée me traverse, scintillante et électrique et elle colle sur mon visage un sourire niais que mes élèves ne comprennent pas. "Vous êtes de bonne humeur aujourd'hui Madame !". Ils ne croient pas si bien dire. Tellement pire que ça. Une bombe à retardement. Arrivent 16 heures, sortie de la salle de classe en trombe, je balance mes pochettes de documents sur le bureau, et je pars en courant. Tête de Brique qui me dit juste dans le couloir "et tache d'être à l'heure". J'écoute pas. En sortant du lycée, je me retourne en me disant que quelques heures seulement me séparent de ce lieu, mais quelles heures ! Je rejoins le Pooh et mon frère devant la gare, nous montons dans la voiture déjà chargée de vivres et de friandise pour la route. Neb homme de moi saute dans la voiture cinq minutes plus tard et nous partons pour quatre heures de route, direction la Halle Tony Garnier de Lyon.

Un trajet sans encombre malgré une excitation croissante. On comble notre impatience avec des Schoko bons et des Cola Biz. Le Pooh crie à côté de moi dès qu'apparaît un panneau indiquant les bornes nous séparant de Lyon. Entrée dans la ville. Pas la bonne sortie, mais on se débrouille. A 21 heures, nous sommes dans la salle, chaude, trop grande, un peu vide (concert pas complet, un des seuls de la tournée). Il y a ces grandes tribunes perdues tout au fond, un brouhaha calme. On se boit une bière bien méritée, juste le temps de dire ouf et les lumières s'éteignent. La batterie de "Square one" dans toute sa puissance, tout ça pour ça, mais tellement fort que finalement on regrette presque que ça commence, ça va finir trop vite. La machine est lancée, les images resteront longtemps, plus belles et claires encore qu'à Mannheim. Pendant une heure et demi, les notes s'enchaînent, il ne faut pas penser à la suite, c'est juste beau, ce moment. Parfois ma main dans celle de Neb, parfois le bras du Pooh autour de mon cou, je regarde les yeux de mon frère qui s'illuminent. C'est bon d'entendre Chris Martin parler français, c'est même bon de l'entendre planter son intro de "Trouble" et d'enchaîner sa boulette d'un merveilleux "shit!", c'est bon de voir le groupe soudé, de voir Chris courir à l'autre bout de la salle. On attend chaque morceau mais pas la fin. Il faudrait que ça dure. On profite de chaque seconde. On se regarde, on se sourit. "Fix you" et la petite ampoule viennent clore cette merveille.

Et c'est le retour : improbable retour. On se décide à passer par la Suisse pour éviter de payer les trente euros de péage, ça nous ajoute une demi-heure de trajet mais nous ne sommes plus à ça près. Entrée sur le sol suisse et là, c'est le drame : tempête de neige. L'autoroute est couverte par endroits de plusieurs centimètres qui nous poussent à rouler au pas. Cela s'accompagne de brouillard, de vent et de chutes de neige très épaisses. Nous osons à peine nous relayer sur les aires d'autoroutes par peur de rester enlisés et de ne pouvoir repartir. La fatigue se fait sentir et les kilomètres défilent si lentement au compteur. La voiture glisse sur la route et nous fait de belles frayeurs. Je me souviens de ce moment en particulier où tout le monde a fini par somnoler à force de fixer la route et ses violents flocons. Je suis au volant, la route est déserte depuis si longtemps, X&Y tourne en boucle, je me dis que nous n'arriverons jamais. Puis les roues patinent, je vois le compte tour qui s'emballe et je me dis que nous allons rester là, sur cette route morte, à attendre le jour. Pas possible, je suis responsable de tout le monde, je dois réagir, coup de volant, accélération, on repart, ni vu, ni connu.

Arrivée chez nous vers sept heures. Nous avons mis presque huit heures pour rejoindre le bercail (le double de l'aller). Je suis épuisée et j'irais volontiers me blottir sous ma couette pour calmer toute ces émotions si je n'avais pas six heures de cours en vue. Alors, douche froide, vêtements chauds et c'est parti. Au garde-à-vous, mardi matin, à huit heures et demi, j'étais donc face à ma classe, comme un bon petit soldat, avec des jambes en coton et un sourire encore plus niais que la veille sur le visage. Je me permets le pléonasme : souvenir mémorable !

halle_tony_garnier

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Diane Groseille
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