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Diane Groseille
6 novembre 2005

Revenant.

Hier après-midi, autour de la table familiale et de deux tasses de thé, j'écoute ma mère me conter les dernières nouveautés. Mon portable qui sonne , alors que j'engouffre un quartier de clémentine. Un numéro que je ne connais pas s'affiche. En temps normal, je n'aurais pas décroché. J'aurais laissé l'inconnu déposer un message sur ma boîte vocale après le pléonasmique "bip sonore". [Il faudra d'ailleurs que j'explique le rapport conflictuel que j'entretiens avec mon portable]. Mais hier, je ne saurais dire pourquoi, j'ai décroché. J'étais assise,  heureusement. Le Jules. L'ex dans toute sa splendeur, celui qui a disparu de la circulation sans donner d'adresse, sans même laisser transparaître un signe de vie. Un ex un peu particulier malgré tout puisque pendant deux ans c'est une complicité très forte qui nous a unis: une relation unique et magique qui nous a permis de partager énormément sans jamais vivre ensemble, en se faisant si peu de promesses, en ne faisant aucun sacrifice. Pas de corde au cou. La liberté. Mais bien sur, il y a eu le revers de la médaille. Une seule promesse cependant: être toujours là l'un pour l'autre quoi qu'il advienne. Et il n'était plus là depuis plus d'un an. Parti au bras d'une demoiselle qui préferait ne pas avoir ma tronche dans le champ de vision. J'avais compris. Je n'attendais plus de nouvelles.

Sa voix hier, naturelle, presque enfantine dans ses intonations, me cloue sur place. Comme si je parlais à un fantôme. Et pourtant c'est bien lui. Il est parti. A été muté en Bourgogne. Vit seul puisqu'elle a repris ses études ailleurs. Mais ils se sont mariés la semaine dernière pour éviter d'être loin lors des prochaines mutations. Il me dit ça comme s'il me racontait ses achats de la journée. Naturellement. Rien ne m'étonne vraiment en fait. Il avait besoin de s'attacher, d'avoir ces cordes qui rassurent, comme s'il avait jeté l'ancre.

Je l'écoute me raconter sa nouvelle vie si différente. Je lui parle de moi, vite, une caricature de ma vie du moment: le violon, la reprise des études pour la mention, le bahut, les projets. Et il me dit cette phrase alors que je lui demande pourquoi il m'appelle, si tard, comme ça. Il me répond qu'il devait toujours être là pour moi, qu'il est toujours là. Je retrouve son monde, son univers dans ses mots, sa chaleur, sa simplicité. C'est un ami qui reprend position dans ma vie pendant une demi-heure. Lorsque je raccroche, il y a comme un soulagement, une douceur, une caresse rassurante qui est passée sur mon visage. Savoir qu'il est toujours là.

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Commentaires
S
Je me dois de saluer ta patience, personnellement je l'ai dégagé dès la 1e phrase.. J'ai déjà vécu ça, la demoiselle doit encore s'en mordre les doigts.. Méchant moi? Meuh non..
Diane Groseille
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