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Diane Groseille
10 octobre 2005

Chut... Tabou !

A l'instant en cours. Un jeune homme prend la parole pour répondre à une de mes questions. Il fait un amalgame dans sa phrase qui me fait sourire: pour décrire la salle de réception du bal à Vaubyessard, qui est somptueuse, il utilise le mot "luxure", qui ceci dit aurait pu, à la limite, convenir pour la thématique de l'oeuvre intégrale, Madame Bovary. J'explique alors que la luxure est un des sept péchés capitaux que mes jeunes loups connaissent heureusement déjà grace à Julien Courbet ou à Brad Pit. Après avoir donné les six autres péchés, je demande à quoi se rapporte, d'après eux, la luxure. J'en ai un qui sourit dans le fond. Je lui donne la parole. Il me dit après avoir longuement hésité, observé par toute la classe impatiente, qu'il ne peut pas répondre, c'est ramadan, il a pas le droit de dire le mot...

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10 octobre 2005

Point.

Plus de grasse matinée avant un moment. Le week-end prochain n'existe pas et c'est donc une double semaine que je commence là. Multiplier par deux les efforts et la fatigue. Puis le vrai rythme commence et ça me contente. Le rythme qui va m'essouffler pendant les deux saisons à venir. Ce soir, les premiers cours de langue. Appréhension: est-ce que ça saura me plaire ? Le violon déborde déjà sur la semaine puisque les samedis matins sont contrariés. Deux belles journées viennent de passer et il faudra se raccrocher à elles, à leur lumière et leur douceur pour trouver du courage les matins difficiles et noirs...

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8 octobre 2005

Infinitif.

Hier soir. Rentrer du boulot. Faire un gâteau au choc'. Le laisser cramer dans le four. Partir en courant avec lui sous le bras. Pour avoir le temps de se poser encore sur une terrasse de café pour boire une bière (et non une terrasse de bière pour boire un café). Boire la bière, trop fraîche pour la saison mais dont on savoure chaque bubulle parce que c'est peut-être la dernière que l'on boit en extérieur avant le retour des hirondelles. Monter dans la voiture pour rouler jusqu'à M., trajet qui n'avait pas été fait depuis des mois, petit 140 sur l'autoroute. Admirer le beau Jéjé et la belle table qu'il nous a dressée et sentir le fumet du repas à venir. Manger, boire, rire, écouter, partager. Etre un loup garou. Bailler et prendre la route du retour. S'endormir contre Neb homme de moi.


loups

7 octobre 2005

Moment.

Pas de chauffage au boulot, je squatte la salle des profs, déserte, en grignotant une tartine de kiri et une carotte. Encore deux heures et quelques minutes avant le week-end. Aussi deux paquets de copies et une veste à ramener au pressing. Après, je fais un gâteau au chocolat et je file chez Jéjé. I love Jéjé. Sa simplicité et sa gentillesse. Rien de plus à dire. froid dans le dos. Heureuse.

6 octobre 2005

Les goûts et les odeurs. Un peu de vulgarité noyée dans la masse...

Je vis dans un immeuble de porcs.

escaliers

J'aimerais trouver les mots pour vous décrire l'odeur dégagée par les paires de godasses que mes voisins laissent devant ma porte* . J'aimerais leur coller le nez dedans. J'aimerais subtiliser les dites godasses et les foutre par la fenêtre (ou les refourguer à Emmaüs, c'est mieux).
J'aimerais aussi leur faire bouffer les mégots qu'ils écrasent dans la cage d'escaliers après avoir parfumé l'immeuble à la gitane.
J'aimerais vider les sacs poubelles qu'ils entreposent dans les couloirs devant leurs entrées.
J'aimerais leur coincer les doigts dans les portes qu'ils laissent ouvertes en permanence.
J'aimerais leur faire avaler par petits morceaux le disque de la compilation techno ignoble qu'ils écoutent en boucle.
J'aimerais bâillonner leurs filles qui gueulent dans les couloirs, qui sont habillées comme des Spice girls, qui ne savent pas sourire et qui se croient dans la Star'Ac (ça chante à tue-tête dans les escaliers, à vous ébouriffer un chauve).
J'aimerais étrangler l'autre truie qui se parfume supermarché, qui se maquille comme une pute et qui traite ses filles de pouffiasses (dixit). J'aimerais leur servir sur une assiette les détritus qu'ils laissent dans les escaliers.
J'aimerais leur foutre un bon pied au cul avec le sourire quand ils ne disent pas bonjour, comme s'ils avaient trois balais mal placés.

J'aimerais le même appart', tout pareil, mais avec pas de voisins.



* je me souviens à ce sujet d'une époque où Canal + donnait la possibilité de regarder des films et de gratter des odeurs en même temps... Rien à voir, mais ça vient de me revenir... Je ne peux pas mettre sur mon blog des petites cases à gratter qui dégagent des odeurs

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5 octobre 2005

Par A+B.

Mister Grande Gueule. Il a voulu faire le malin. Il a balancé comme ça que, de toute façon, il avait le droit de bailler et de se décrocher la mâchoire, parce que ce qu'il faisait était bien plus fatigant que ce que je faisais. Il n'a pas réfléchi. Juste de la provoc'.  Il restait trois quarts d'heure de cours. Je lui ai demandé "tu es sûre?". Il était certain: sourire moqueur et balancement sur sa chaise, regard circulaire pour s'accorder l'approbation de la classe. Eux, ils sourient, ils voient venir le truc gros comme une maison. Alors je lui propose de prendre ma place, rien que pour ce laps de temps avant la sonnerie, une petite parenthèse dans une journée. Il ne pouvait pas se dégonfler devant toute la classe. Il ne restait qu'une étude de documents à corriger. "De la rigolade" il a du se dire, je l'ai lu dans ses yeux. Je me suis dit que ça pouvait être drôle, pour une fois, de leur prouver par A+B que ce n'est pas si facile. D'habitude, je balance juste un "tu veux prendre ma place?" ironique et tourné de façon à ce que la réponse soit négative (la question n'attend d'ailleurs pas de réponse).

Alors Mister Grande Gueule s'est levé. Jusque là, tout va bien. Il a remonté son pantalon qui lui tombait sur le bas des fesses et s'est dirigé vers le tableau. Je suis allée prendre sa place. Observation. Moment de silence. Un ange passe. Puis les autres s'impatientent "bon alors, on le corrige ce truc?". Il les regarde. "Beuh, pourquoi vous me regardez comme ça ?" (le regard dérange, blesse, met à nu, glace, pétrifie... Ils ont pourtant l'habitude de prendre la parole devant la classe). C'est curieux de voir comme Mister Grande Gueule l'a de plus en plus petite. Il ne sait pas où mettre ses mains, il ne trouve pas le feutre, il efface des lettres avec ses doigts et ça fait des grosses marques toutes noires. Il articule trois phrases. Les autres qui se prennent au jeu, sans forcément exagérer, balancent un "Monsieur, on a rien compris" qui énerve déjà le personnage. J'avais peur que ça tourne à la foire, je suis satisfaite de constater que c'est une bonne classe qui comprend bien ce que je suis en train de faire. Je baille. Il engage la corrigé. Le texte qui semblait complexe appelle des questions. Il ne peut y répondre. L'embarras se lit sur son visage et déjà il me sourit. Il écrit quelques lignes au tableau, une demoiselle lui fait remarquer qu'il y a des fautes. La pression monte. Deux garçons ont déjà perdu le fil dans le fond de la classe, ils bavardent dans leur coin, rien de méchant mais il réalise qu'il perd son public. La prise de parole est désordonnée, chacun veut participer ou rajouter son grain de sel. Il ne gère pas la situation. Je vois la panique dans ses yeux qui me disent "help". Ah non, mon gars, encore un bon quart d'heure. Je fais juste non-non de la tête, avec un sourire. Il y vient, il menace: "si vous vous calmez pas, je vous fous tous dehors !". "Ah ouais ? "lâche un d'eux, intéressé, "moi je veux bien y aller dehors". Merde, il se rend bien compte que ce n'est pas la solution. Il doit se demander ce que je ferais. Il reprend "si vous vous calmez pas, je vous mets tous en colle". Mouais, admettons, le corrigé continue. Un retour au calme et à la discipline relatif, mais c'est maintenant la majorité de la classe qui baille à sa place. Il s'en rend bien compte mais préfère continuer comme ça plutôt que de risquer de réveiller la classe.

Cinq minutes avant la sonnerie, je me lève. Soulagement dans ses yeux. Quelques applaudissements dans la salle, mais faibles, pour la prestation de Mister GG, qui s'avance vers moi et me fait une reverénce en passant, presque essoufflé comme après une course d'endurance, conscient de l'ampleur du job. Sourires et petites remarques pour l'ex-prof de la part de toute la classe qui a bien saisi la démontration. Je suis satisfaite. A ne pas réïtérer avec toutes les classes, mais "peut servir".

5 octobre 2005

La somme de toutes les peurs.

Film devant lequel je me suis endormie hier soir. Délicieux moment que celui où les yeux commencent à se fermer comme une caresse, le corps est détendu, bien au chaud. On résiste quelques minutes, en se disant que quand même, faudrait le voir ce film. puis tout compte fait, non. Ben Affleck a une sourire de coeur mais il ne fait pas le poids par rapport à cette douceur qui m'envahit.

Puis je pense plus tard que la somme de mes peurs à moi se fait sur les doigts d'une main. Les vraies peurs, celle qui terrorisent, qui prennent les boyaux et les tordent violemment, qui font monter les sueurs.

  • Le tremblement de terre. Le paradoxe de la fascination et de la terreur. Le fait de pouvoir disparaître comme ça, dans une situation horrible, écrasée sous un pan de mur, le fait de tout perdre. Puis il y cette faille sous nos pieds qui fait que j'interprète chaque vibration.
  • La peur de perdre quelqu'un de cher. De faire face à une absence irréversible. La mère, le père, la soeur ou le frère. Neb homme de moi.
  • Mourir. Quitter sans pouvoir calculer quand et où et comment. Avec la peur supplémentaire qui se greffe dessus: ne pas avoir eu le temps de faire tout ce que je voulais.
3 octobre 2005

Trop de nuit.

L'éclipse m'a plongée ce matin dans cette pénombre inquiétante. Un élève a laché le mot "apocalypse" en regardant par la fenêtre et j'ai réalisé à quel point j'avais besoin de
LUMIERE:
mon moteur,
mon souffle.
Je sens, l'automne approchant, que déjà j'étouffe, j'agonise, mes sens s'endorment, mon cerveau s'anesthésie.

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3 octobre 2005

Pauvre langue.

J'entends des horreurs. Aux infos hier soir, Madame tailleur brillant lâche la phrase magnifique "après qu'il ait retrouvé son calme". Après que + indicatif. Je lis samedi dans une notice explicative les mots "disfonctionnement" (un Y s'il vous plaît) et l'expression "doublez par deux les capacités de conservation"(très joli pléonasme). Puis le plus beau, dans la bouche d'un commissaire de je-ne-sais-quoi qui s'est fait tout beau pour passer à la télé. Pour définir une intervention à laquelle il a participé, il utilise sans aucun doute l'expression "in extrémiste", joli mélange de la locution latine et d'un mot bien à la mode les derniers temps. Je passe sur les "voye", "croye", "croivent" et autres massacres. Je ne compte plus les erreurs qui me font frissonner. Bien entendu, on peut se tromper, "bouletter", interprèter poétiquement, s'approprier, oublier, gaffer... Mais pas quand on se prétend journaliste et qu'on veut passer dans la boîte à images ! Arrètez de maltraiter la langue française !

dico

1 octobre 2005

Jeux de maux.

Mes maux de tête.
Mémo de tête.
Mes mots de tête.
Même eau de tête.
Même ode tête.
Mes modes-tête.
Mes maux deux têtes.
Mes mots d'eux têtent.

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