Le dirlo.
Mon directeur, c'est tout un poème de mauvaise foi.
Il parle trop, tout le temps, sauf quand on a besoin d'une réponse. Là, il se sauve.
Il
commence souvent ses phrases par "moi, j'peux vous dire", ses seuls
arguments étant basés sur son ancienneté et son expérinece infaillible,
il est persuadé d'avoir toujours raison et a toujours un avis bien
arrêté sur tout.
Il sent la transpiration et ses mains sont froides.
Il dit que chaque problème a sa solution et qu'il faut toujours en parler. Mais quand il y a un problème, il ne parle jamais.
Il a toujours des petites bulles de salive qui se forment au coin de sa bouche quand il tient un long discours.
Il n'écoute pas,
coupe la parole aux gens
et leur reproche de ne pas le laisser parler,
ne regarde jamais son interlocuteur dans les yeux
et se permet de dire pendant les réunions que la communication est le pilier le plus important d'une entreprise.
Il n'est respecté ni par ses employés, ni par les jeunes qui fréquentent l'établissement.
Il
trouve que les gens ont mauvaise mine, qu'ils ont grossi où qu'ils
semblent fatigués. Il le leur dit en face, sans doute pour ne pas avoir
à se regarder, pour se rassurer.
Il se fait traiter de tous les noms par ses collègues les plus proches dès qu'il a le dos tourné.
Il est maîtrisé ès "économie de bouts de chandelles".
Il fait des promesses qu'il ne tient pas,
lance des projets qui n'aboutissent pas,
parle de primes qui ne tomberont jamais
et oublie ce qu'il vient de dire dans la minute.
"Moi ? J'ai jamais dit ça !"
Il fuit les problèmes.
Il marche vite, la tête baissée.
Il parle très mal, fait tout un tas de fautes de français avec un accent épouvantable.
Il
ne va sans doute plus rester bien longtemps, il a fait son temps et il
est le premier à le rappeler. On le sent lassé et blasé. On se demande
tous ce qui pourrait suivre. Est-ce possible de faire pire ?