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Diane Groseille
21 septembre 2005

Fashion victime.

Il est là, sur le trottoir, il danse d'un pied sur l'autre. A quelques pas de lui, une terrasse pleine de monde. Sa raison d'être là. Il faut qu'il soit vu. Il sautille d'un pied sur l'autre, comme s'il devait faire pipi, s'agite et parle très fort au téléphone en même temps. Il rit aux éclats et fait briller ses dents bien alignées en même temps. On suppose un téléphone en fait, sa main est contre sa joue, mais l'engin doit être si petit qu'on ne le voit pas. La seule chose qu'on ne voit pas d'ailleurs. Tout le reste est plus que visible. Fashion. Clinquant. Une veste en cuir bordeau cousue de fil rouge, bien ajustée, lui faisant une taille de guêpe. Un jean qui semble très vieux mais qui doit être très neuf et surtout très cher. Des pompes avec lesquels il pourrait faire de l'alpinisme, il ne manque plus que les crampons métalliques et il peut se balader sur un glacier. Une coupe coiffé-décoiffé (nécessitant un pot de gel) qui a dû être travaillée pendant plus d'une heure le matin même et vérifieé plus de trente fois depuis. Puis le must, les lunettes, carrées, monture noire, épaisse, du style de celles qui était remboursées intégralement par la sécu il y a encore quelques décennies. Et c'est le détail qui tue, le petit détail qui lui donne un air intelligent, mais alors juste l'air. Puis si ça se trouve, il en a même pas besoin de lunettes.


Je déteste la fashion victime, dans toute sa splendeur ridicule. Pathétique.

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Diane Groseille
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