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Diane Groseille
8 juillet 2005

Apesanteur.

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Une journée à rien faire. Ou plutôt à faire tout ces petits riens qu'on a jamais le temps de faire. Avec au-dessus de moi toute la journée l'idée qu'il faut en profiter, que tout peut s'arrêter comme hier, comme tous les jours. J'ai encore vu ces images et je les vois même quand la télé est éteinte. Ce sont toujours les mêmes images auxquelles il ne faudrait pas s'habituer. Et il y a des phrases autour de moi qui résonnent...


"c'est con à dire, mais ça devient banal"
"pff, encore"
"on n'est presque plus choqué, on s'habitue"
"tant que c'est pas chez nous"
"et ils vont de nouveau nous emmerder avec leur plan vigipirate"
.....

Puis demain ce sera déjà moins grave que hier. Les Anglais semblent forts, ils ne montrent pas cette douleur qui doit les gagner, ce serait reconnaître la force de l'autre. Qui au fait? Et pourquoi?

Je ne suis pas sortie. Et plusieurs fois dans la journée, j'aurais aimé. Aller à la bibliothèque, fouler les trottoirs de ma ville, zigzaguer dans les rayons des boutiques soldées où je n'achèterai rien, prendre mon vélo et me sauver hors de la ville.

J'ai repensé à cette réunion-bilan de fin d'année mercredi matin. Perte de temps. Ce n'était pas un bilan mais un monologue. J'ai été soufflée par la mauvaise foi de notre directeur face à la colère de P. qui a explosé vers midi et quart après quatre heures de blabla sans pause et une esquive soignée des VRAIS problèmes. Il m'a dégouttée. Il a fait une démonstration de force face au groupe qui était à vomir. Se braquer pour ne pas reconnaître ses erreurs. J'ai eu honte pour lui. Une fois l'orage passé, j'ai pris la fuite pour ne pas entendre les commentaires des autres collègues entre deux portes ou devant un lavabo. J'avais appuyé P. devant le groupe, car je trouvais ses revendications fondées et justes. J'ai aimé sa colère et l'explosion de ses mots contre les murs de la salle où, jusqu'alors nous somnolions tous. J'ai revu P. Et R. depuis, dans un contexte plus convivial, plus détendu, entre nous. Je sais qu'il a raison, que ses préoccupations sont vraies et fortes. Et il a réussi, sans le vouloir, à remettre réellement en cause ma présence au sein de cette équipe. La structure pédagogique est bonne, mais c'est notre direction qui n'a pas les n'a pas ciblé les bons points et nous ne sommes finalement que des pions au milieu de tout ça: Argent, Réputation et Carrière. Tête de Briques en particulier me répugne. Voilà plusieurs mois que je ne l'ai pas vu esquisser un sourire. Elle grogne presque avec les gens qui passent près d'elle. Elle ment, elle est vulgaire et hypocrite, sournoise et méchante. Je ne comprends pas comment cette femme peut occuper un tel poste en toute impunité. Mais la complicité qui grandit entre P., R. et moi me donnera peut-être le courage et la motivation pour continuer.

Ma décisison est cependant prise sur un autre plan. Je complète ma licence l'année prochaine par une mention FLE dispensée par le CNED et partenariat avec l'université de Grenoble. J'aurais mieux fait de faire ça tout de suite au lieu de partir vers ce DEA de littérature comparée qui ne m'est toujours d'aucune utilité, si ce n'est la porte ouverte vers une thèse plus tard.

Déjà dix sept heures. Neb va rentrer. Ce sont mes premières vraies vacances depuis que nous sommes installés ici. Je vois passer le temps autrement...

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7 juillet 2005

Londres.

Etat d'esprit: écoeurée.

Perdue, par tant de violence et de gratuité.
Comme à chaque fois.
Trop de fois.
Je me perds autour de moi.
Je me perds loin.
Envie de vomir quand je vois ces images en boucle sur Euronews, ces visages terrifiés, encore si souriants hier soir.
De l'euphorie à l'horreur.
Après, il n'y a plus que les mots.
De pauvres mots dont les sens n'ont plus de force.
Les "profondes condoléances" de Blair.
Et on se sent petit et faible, menacé, fragile et futile.

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Photo DNA.

5 juillet 2005

La fin et le début.

Encore quelques réunions en vue, inutiles sans doute, pour justifier notre salaire. Mes cheveux flottent au vent. C'est (presque) les vacances. Il y a eu ces dernières heures de cours, qui n'avaient plus vraiment de sens, où l'on était là parce qu'il le fallait. Ces heures où le temps semblait comme figé, comme s'il avait pu y avoir quelque chose de terrible qui nous aurait bloqués dans une de ces salles de cours, avec ces dix élèves téméraires qui comptaient les minutes qui les séparaient encore de leur liberté. Puis cette chaleur qui collait chacun de nos mouvements dans une sorte de lenteur gluante, qui rendait chacun irritable,  lourd. Puis il y a eu ces nuits alcoolisées, estivales déjà, presque avant l'heure du 21 juin, mais aussi un peu après. Il y a eu la fête de la musique où j'ai trop bu parce que je me souviens que les mots ne sortaient pas de ma bouche dans l'ordre souhaité, ils étaient comme collés dans un papier de bonbon. Il y a eu  ces deux  soirées karaoké où j'ai massacré New York New York mais c'était pas de ma faute. Il y a cette soirée aux eurocks où j'ai eu du mal à trouver mon compte et mon bonheur, me suis sentie vieille, à côté, pas dans le moove, suis même partie plus tôt, mais c'était pas grave. Il y a eu cette lutte acharnée contre ces putains de punaises des lits (rapportées je suppose par nos voisins qui puent des pieds et qui prennent un malin plaisir à entreposer leurs pompes devant NOTRE porte (je vais leur acheter du Febreze)) qui s'est soldée par l'achat d'un nouveau matelas. Il y a eu quelques soirées au clair de lune, quelques virées dans les prés mais pas encore assez à mon goût, des idées, Peut-être de Cédric Klapisch (six fois), des projets nouveaux qui ont trouvé leur place (mais que dans ma caboche pour le moment et cette fois, je ne les laisserai pas filer), des petits délires et quelques prises de bec.

Comme un mois de juin. Comme un début d'été. Où rien n'a plus vraiment d'importance.

Et je marchais ce matin dans les rues fraîches de ma ville, qui est ma ville depuis une dizaine de mois, et je pensais à ces quelques mois qui sont passés très vite, pas toujours très roses. Mais je me sens de plus en plus chez moi.

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Diane Groseille
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