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Diane Groseille
13 février 2005

Rester en vie.

Je monte les marches blanches, j'allume la petite lampe orange, je glisse dans le lecteur 1964 de Miossec, je m'installe face à l'écran. Ai décidé de prendre le temps sur ce dimanche qui se termine pour ECRIRE un peu. Je me souviens de ces jours où je pouvais passer des heures à lire, écrire, des réalités virtuelles ici. Toujours plus de distance au fil du temps, moins d'importance, moins de pertinence.

Les semaines filent vers un printemps qui dévoile parfois déjà des bribes dans un carnaval lointain. Brûlons l'hiver. On pourra se réveiller enfin. C'était pas encore pour aujourd'hui, j'ai fait encore cet aprèm' la petite marmotte sur la canapé devant La ligue des gentlemen extraordinaires. Hier soir, Marie mon ex-voisine, son homme et Jéjé sont venus pour une petite soirée sans prétention: bonne bouffe, bavardages, jeu de réflexe, échange de banalités, puis découragement quant il s'agit de mettre le nez dehors. Tempête cette nuit. Puis ce matin au réveil, des gros flocons qui tourbillonnent vite dans un ciel trop blanc.

... Je me découvre de plus en plus angoissée. Pour rien, pour d'hypothétiques catastrophes. Pour d'éventuelles fins terribles. J'aurais attendu mes 26 ans pour me rendre compte que je suis mortelle et pour en avoir peur. Parfois je regarde autour et je me dis que peut-être tout cela, je le perdrais dans un drame affreux. Conne, je me réveille en pleine nuit, le ventre noué, pour un coup de vent qui ébranle les murs et que mon sommeil fait passer pour un tremblement de terre. La mort s'est présentée à moi courant décembre (sur une route, un matin de brouillard, mais aussi dans l'horreur du 26 décembre qui nous rappelle à quel point nous ne sommes maîtres de rien). J'y pense encore, trop souvent. Je ne veux cependant pas devenir un de ces fantômes trop inquiet qui vit dans la crainte d'une fin précoce et tragique. Je dois retrouver cette insouciance qui s'échappe petit à petit. Une tranquillité intérieure.

Rester en vie, ce n'est que de la bricole, un peu de tuyauterie que l'on raffistole en surveillant jour et nuit le coeur quand il s'affole.
Rester en vie, ce n'est que du mudic-hall, un spectacle hors de prix, une grande foire agricole.
Rester en vie et devenir luciole, se tourner vers la lumière et n'être plus que tournesol.
Rester en vie, rester frivole, croire encore en l'infini, croire encore aux parasols, quand la lumière est trop forte, que je pleure sur ton épaule.

... M. 1964. Rester en vie.
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Commentaires
H
j'espère que la Ligue des Gentlemen, c'est en BD que tu l'as savourée, pas en film... sinon file tout de suite en librairie ! Le génie d'Alan Moore a été mal digéré par la machine hollywoodienne...
Diane Groseille
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